Compte rendu ethnographique d'une enquête par questionnaire
Étude de cas : Compte rendu ethnographique d'une enquête par questionnaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mariechristen • 11 Mars 2019 • Étude de cas • 6 667 Mots (27 Pages) • 875 Vues
JOURNAL DE TERRAIN
Ce compte rendu ethnographique, ou journal de terrain, vise à décrire la passation réalisée au mois de février dans le cadre de l’enquête sur les conditions de vie des étudiants en fonction de leurs caractéristiques personnelles et familiales. Il s’agit ici de présenter les démarches entreprises au cours de la passation du questionnaire et d’effectuer une analyse réflexive des potentiels effets de la situation d’enquête sur l’échantillon obtenu et les réponses recueillies.
I. Organisation du travail de groupe
Une enquête par questionnaire nécessite une très bonne coordination entre les différentes personnes chargées de la passation. Pour que cette dernière soit réussie, il faut en effet qu’un maximum d’enquêteurs soient présents le moment venu, afin de pouvoir à la fois donner les questionnaires aux étudiants, compléter la fiche « échantillon sollicité », et prendre des notes des interactions avec et entre les étudiants. Mais cela n’est pas tout : il faut également parvenir à s’accorder sur le lieu de passation choisi, afin d’optimiser la passation.
A. Choix du moment de passation du questionnaire
Au début de l’enquête par questionnaire, le premier problème qui se posa fut de trouver un moment convenable pour l’ensemble du groupe afin de réaliser la passation. Nous voulions tous y participer, mais avions des emplois du temps différents, et bien souvent, les rares périodes de temps libre dont nous disposions ne correspondaient pas avec les horaires de cours des étudiants en licence de sciences sociales – dont nous avions par chance pu nous procurer les emplois du temps en contactant l’un des administrateurs du groupe « L1 Sciences Sociales Strasbourg 18/19 » sur Facebook. C’est finalement le mardi 5 février, alors que notre cours de sociologie de l’après-midi avait été annulé, que nous avons pu nous rendre au campus pour effectuer la première passation. Quant à la seconde passation, elle fut également difficile à planifier ; finalement, deux membres de notre groupe ne purent pas s’y rendre puisque la seconde et dernière passation se déroula le 12 février, alors qu’elles participaient au MUN de York.
B. Choix du lieu de passation du questionnaire
Lors de nos deux passations, nous nous sommes rendus au Patio, lieu où se déroulent la plupart des cours des étudiants en sciences sociales. En tant qu’étudiants à l’IEP, nous sommes quelque peu étrangers au campus et à ses bâtiments ; nous nous sommes donc perdus dans le Patio à de nombreuses reprises. Heureusement, le problème ne se posait pas à la cafétéria du Patio, où nous avons fait remplir nos premiers questionnaires. Nous avons cependant assez rapidement déchanté en réalisant qu’il ne s’y trouvait que peu d’étudiants en sciences sociales, le Patio regroupant diverses filières de l’université. La cafétéria présentait toutefois un avantage principal : en tant que lieu de détente, elle favorisait les échanges entre personnes enquêtées – lorsque ces dernières étaient en groupe – ou entre les étudiants interrogés et nous, lorsque ces derniers étaient seuls. Mais le bruit ambiant empêchait de bien entendre les interactions au sein des groupes d’étudiants, ce qui nous priva peut-être de certaines informations très pertinentes sociologiquement.
Sans pour autant renoncer à nous rendre à la cafétéria pour trouver des étudiants en sciences sociales, nous avons décidé d’essayer de rencontrer ces derniers au sortir de leurs salles de classe pour voir si la situation d’enquête y était plus propice. Bilan : il s’avéra certes plus facile de trouver un grand nombre d’étudiants en sciences sociales dans un même lieu, mais le nombre de questionnaires collectés resta tout de même assez faible. Les étudiants sortant d’un cours n’avaient pas souvent beaucoup de temps libre et décidaient donc fréquemment de passer à côté de nous sans montrer aucun intérêt pour le remplissage du questionnaire, ce qui nous dissuadait de les solliciter – même si à trois reprises, des étudiantes devant se rendre à un cours ont emporté un questionnaire avec elles, et nous l’ont rendu complété une ou deux heures plus tard. Nous avons donc qualifié ces questionnaires de « remplis à la maisons », bien que ce n’ait pas exactement été le cas, pour souligner notre absence lors de leur remplissage. Quoi qu’il en soit, la passation au sortir d’une salle de classe ne fut pas très efficace en termes de rapport entre le temps passé et le nombre de questionnaires recueillis. Par ailleurs, nous avons constaté un autre inconvénient notable de ce lieu de passation : un couloir n’est pas l’endroit idéal pour répondre à un questionnaire. Les étudiants devaient s’asseoir au sol pour écrire ou bien se servir d’un support pour pallier l’absence de table. Cela pose la question de l’inconfort de l’enquêté : dans certains cas, la situation d’enquête ne peut-elle pas représenter un moment désagréable, voire une épreuve, pour les personnes interrogées, et ainsi impacter négativement les réponses obtenues ? On peut notamment craindre que, ne voulant pas faire perdurer le remplissage du questionnaire, les enquêtés choisissent de répondre hâtivement sans vraiment se préoccuper de la concordance de leurs réponses avec la réalité.
Nous avons donc décidé de tenter notre chance à la bibliothèque des sciences sociales. Cela fut une excellente idée : les étudiants sollicités se trouvant dans une atmosphère propice à la réflexion, ils acceptèrent tout naturellement de remplir notre questionnaire, qui par ailleurs leur permettait de s’accorder une pause dans leur travail. Les interactions étaient en revanche beaucoup plus limitées, à cause de l’impératif de silence propre à toute bibliothèque ; mais en conséquent, les questionnaires étaient indéniablement remplis avec un grand sérieux.
Somme toute, nous avons remarqué au cours de cette enquête par questionnaire que chaque lieu de passation présente ses avantages et ses inconvénients ; pour cumuler les premiers et limiter les effets des seconds, nous avons oscillé entre les trois lieux dont nous disposions, en privilégiant la bibliothèque des sciences sociales pour l’efficacité qu’elle nous permettait d’acquérir.
II. Modalités de sollicitation des étudiants
La sollicitation des étudiants constitue le premier contact entre l’enquêté et l’enquêteur ; en cela, cette étape est très importante car elle contribue à l’établissement d’une relation de confiance, qui pousse les personnes interrogées à accepter de répondre et par la suite à accorder du soin au remplissage du questionnaire.
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