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Les Banques Ont-elles Encore Un rôle à Jouer Dans Le Financement De L'économie ?

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Par   •  24 Février 2014  •  2 571 Mots (11 Pages)  •  1 350 Vues

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Le quatorze décembre 2001, le Crédit Agricole, une des principales banques en France, entre en bourse et devient un des acteurs principaux d’Euronext, la plateforme boursière européenne. Ce fait peut paraître singulier, car l’on considérait jusqu’alors les banques comme des organes indépendants du marché, ne cherchant pas à créer des liens autres que bancaires pour assurer le maximum d’emprise sur leur secteur. Ceci montre qu’au cours du siècle passé, les modes de financement de l’économie – c'est-à-dire les procédés pour lesquels les agents à capacité de financement prêtent des capitaux aux agents à besoin de financement – ont évolué, faisant aujourd’hui intervenir des acteurs autres que les banques.

En conséquence, nous nous demanderons quel est le rôle spécifique des banques par rapport aux marchés financiers, en mettant ceci en relation avec l’évolution séculaire des différents types de financement. De plus, nous essaierons de savoir si une solution est à privilégier entre les deux types principaux, à savoir par un intermédiaire entre les agents à capacité et à besoin de financement, ou sans cette intermédiation.

C’est dans cette optique que nous tenterons tout d’abord de déterminer comment l’intermédiation bancaire agit sur le financement de l’économie. Puis, nous nous intéresserons à sa remise en cause par la favorisation d’autres types de financement tels que le financement direct (ou désintermédié), c'est-à-dire le financement par les marchés financiers.

I) Le rôle de l’intermédiation bancaire dans le financement de l’économie 

A) Schéma de base du financement direct de l’économie

Pour saisir l’intérêt d’une intermédiation bancaire dans le financement de l’économie, encore faut-il tout d’abord savoir comment fonctionne le financement sans intermédiation. Détaillons donc le mode de fonctionnement du financement direct de l’économie.

Au sein de l’économie, certains agents ont des capacités de financement (c’est le cas de la plupart des ménages et certaines entreprises). D’autres agents ont des besoins de financement (la plupart des entreprises, certains ménages et les administrations). On peut théoriquement mettre en relation très simplement ces deux types d’agents, sans intermédiation : les épargnants investissent alors directement sur les marchés financiers en achetant des titres émis par certains agents à besoin de financement. Ainsi, les agents à capacité de financement deviennent prêteurs, et les agents à besoin de financement, emprunteurs.

Lorsque l'emprunteur émet une valeur mobilière adressée à un prêteur, chacun est bénéficiaire. En effet, l'emprunteur obtient l'argent dont il a besoin et le prêteur obtient le droit à de futurs flux monétaires qui rembourseront le prêt initial à un taux de profit équitable à titre d'intérêt. Les transactions entre emprunteurs et prêteurs initiaux ont lieu sur le marché primaire. Les titres (ou valeurs mobilières) créés sur le marché primaire peuvent être revendus par un prêteur initial à d'autres personnes sur le marché secondaire (les bourses de valeurs sont donc des marchés secondaires). Les transactions secondaires qui n'ont pas lieu sur des places boursières sont qualifiées de transactions hors-cote.

On distingue deux grandes catégories de valeurs mobilières négociables : les actions et les obligations.

Les obligations sont des titres de créance remboursables qui rapportent un intérêt fixé par avance (le taux d’intérêt d’une obligation est appelé « taux du coupon »). Le taux, fixé à l'émission, ne change pas, malgré les fluctuations des taux d'intérêt que peut connaître l'économie. En émettant des obligations, les agents à besoin de financement s’endettent donc auprès des particuliers. Le taux d’intérêt étant fixe, le risque encouru par le prêteur est nul. En revanche, la détention d’obligations ne donne aucun droit sur la gestion de l’entreprise. Les emprunts obligataires sont émis par trois types d'emprunteurs : l'État, les entreprises publiques, qui bénéficient de la garantie de l'État, et les grandes entreprises cotées en Bourse (des entreprises industrielles et commerciales ainsi que des institutions financières).

Les actions constituent une part du capital de l’entreprise, c'est-à-dire qu’un détenteur d’une action est propriétaire d’une part de l’entreprise. En conséquence, la détention d’actions donne un droit sur la gestion de l’entreprise (droit de vote). Les actions ne comportent pas de date d'échéance et n'engagent pas leur émetteur à payer un intérêt annuel. Ces valeurs ont une durée de vie indéfinie et ne rapportent un dividende que lorsque l'émetteur a dégagé un profit satisfaisant (droit au dividende). Par conséquent, le profit que rapporte une action est très variable. Si l’entreprise est en récession, le profit est même négatif : la valeur de l’action diminue. Le risque encouru par le prêteur est donc plus important que pour des obligations.

Il est donc clair qu’un financement direct de l’économie, s’opérant sur les marchés financiers et non par l’intermédiaire des banques, est possible. Dès lors, d’où pourrait venir l’intérêt d’un financement indirect, c'est-à-dire intermédié par les banques ?

B) L’intermédiation bancaire dans le financement de l’économie

Pour faciliter la mise en relation concrète entre les agents à capacité et à besoin de financement, il est besoin d’intermédiaires. Là interviennent les banques. Détaillons donc tout d’abord le schéma de fonctionnement de l’intermédiation bancaire, après quoi nous nous intéresserons aux avantages qu’il présente par rapport au financement direct.

Le rôle des banques est de collecter les dépôts du public et d’accorder des crédits aux agents à besoin de financement. Il s’agit donc bien d’un intermédiaire entre les agents à capacité et à besoin de financement. Deux types de dépôts peuvent être effectués auprès des banques : des dépôts à vue, et des dépôts à terme. Dans le premier cas, le retrait ne nécessite pas de préavis, c’est donc souvent un placement à court terme (c’est le cas des comptes chèques, des comptes sur livret tels le livret A ou les plans d’épargne populaire, et des comptes courants des entreprises commerciales). Par contre, les dépôts à terme ne peuvent faire l’objet d’un retrait qu’à échéance fixe (un retrait anticipé

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