Environnement réglementaire, Risque Et Rentabilité Des Banques : Cas des pays émergents
Documents Gratuits : Environnement réglementaire, Risque Et Rentabilité Des Banques : Cas des pays émergents. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar gbeks • 29 Mai 2013 • 7 295 Mots (30 Pages) • 1 503 Vues
Environnement réglementaire, risque et rentabilité des banques : cas
des pays émergents1
Ayachi Jebnoun Sana *
Economix, Université Paris 10 Nanterre
Résumé
Cet article se propose d’étudier l’effet de l’environnement réglementaire sur le comportement
des banques des pays émergents concernant le niveau du capital, du risque et de la marge
d’intérêt nette. A cet effet, nous adoptons un modèle à équations simultanées pour un
échantillon de 15 pays émergents durant la période 1998-2002. Nos résultats indiquent
l’existence d’une relation négative entre l’évolution du niveau du capital et celle du niveau du
risque durant la période étudiée et montrent l’efficacité de la réglementation du capital dans la
mesure où elle a permis d'accroître la solidité et la stabilité du système bancaire international.
En effet, l’imposition d’exigences réglementaires sur le capital a entraîné une montée de la
capitalisation des banques sans pour autant accroître leurs risques de crédit. Nos résultats
s’intéressent aussi à la relation entre l’environnement réglementaire et la performance des
banques et mettent en évidence l’importance de la discipline de marché comme élément
crucial dans les stratégies de régulation, et de surveillance efficaces.
1 Je tiens à remercier particulièrement Patrick Van Roy pour sa précieuse aide
* Adresse e-mail : s_ayachi@yahoo.fr
1
Introduction
Depuis le début des années 80, le nombre, la fréquence et la taille des crises financières n’ont
cessé d’augmenter. Un grand nombre de pays développés, en développement et en transition
ont connu de graves crises bancaires durant les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix. Cette
prolifération des problèmes bancaires à une grande échelle ( notamment la propagation des
crises financières dans le Sud-Est Asiatique et au Japon) a suscité à la fois l’intérêt des
économistes et des régulateurs à propos de la stabilité du système financier.
Sur le plan théorique, les travaux concernant la structure optimale d’une réglementation du
capital et les effets d’une telle réglementation sur la prise de risque bancaire ont abouti à des
résultats contradictoires [Berger, Herring et Szego (1995) ; Freixas et Rochet (1997) ; Santos
(1999)], c’est ce qui nous a conduit à étudier ces effets du point de vue empirique.
Peu de travaux se sont intéressés aux relations entre le capital et le risque dans les systèmes
bancaires des pays émergents, comparaison faite avec les Etats Unis [Shrieves et Dahl (1992),
Jacques et Nigro(1997)] et l’Europe [Editz, Michael et Perraudin(1998) ; Rime (2001)].
Ces pays nécessitent pour tant une attention particulière étant donné qu’ils sont caractérisés
par des marchés financiers sous développés, une opacité accrue au sein de systèmes bancaires
fragiles, un volume important de créances douteuses et litigieuses et parfois un environnement
légal, institutionnel et réglementaire inadéquat [Rojas-Suarez (2000), Rojas –Suarez (2001)].
Ce travail de recherche est donc motivé par divers éléments à savoir : le manque d’études
empiriques concernant l’impact de la réglementation sur le risque et la performance des
banques dans les pays émergents et concernant les relations entre le capital, le risque et la
rentabilité des banques.
La suite de l’article est organisée de la manière suivante. La section 1 porte sur la justification
de la réglementation prudentielle. Dans la section 2 , nous passons en revue les principaux
résultats théoriques et empiriques de la modélisation de l’effet de la réglementation sur le
risque bancaire. Dans la section 3, nous présentons notre modèle, notre base de données et nos
principaux résultats.
2
Section 1 : Justification de la réglementation prudentielle
A travers le droit qu’ont les déposants d’exiger lorsqu’ils le souhaitent et sans préavis le
retrait des fonds qu’ils ont déposés auparavant, les banques sont soumises au risque de retrait
qui non seulement peut les rendre vulnérables mais également les mener à la faillite car la
fuite des dépôts est la forme la plus redoutable du risque de système qui implique les banques
(Diamond D. et Dybvig B.(1983)].
Or la faillite d’une banque, dont les conséquences sur le système financier peuvent être
néfastes compte tenu des effets de dominos et de contagion, peut entraîner des externalités
négatives sur la sphère réelle et déstabiliser toute l’activité économique. Conformément à
Thakor (1996), il en résulte non seulement une augmentation du chômage mais aussi, cette
faillite entraîne, du fait de la perte d’informations accumulées par les intermédiaires financiers
sur
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