Chapitre ESS

« Le XXI siècle sera solidaire ou ne sera pas », tels étaient les mots prononcés par

Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire du lancement du Mois

de l’ESS en octobre dernier. Depuis 10 ans, ce mois est consacré à promouvoir cette

économie constituée d’un ensemble d’organisations (coopératives, mutuelles,

associations, fondations) dont le fonctionnement et les activités sont fondées sur les

valeurs de solidarité et d’utilité sociale.

La croissance correspond à l’augmentation, pendant une longue période, du volume

de la production et des richesses d’un pays. L’emploi, quant à lui, peut être défini

comme étant un travail rémunéré et déclaré.

Nous pouvons légitiment nous demander si l’Economie sociale et solidaire constitue

un levier de croissance et d’emploi pour l’économie française.

D’après Joseph Sliglitz, « l’économie sociale et solidaire constitue un formidable

terreau d’emplois pérennes et non délocalisables ». En effet, dans un premier temps,

on peut constater un fort dynamisme en termes de création d’emploi , puisque

100.000 emplois sont proposés par des acteurs de l'économie sociale et solidaire

chaque année. Les secteurs les plus créateurs d’emploi sont l’éducation, la santé et

l’action sociale.

De plus, les perspectives de recrutement au sein des organisations de l’ESS sont

importantes. Puisque d’après l’observatoire national de l’ESS, 25% des acteurs

prendraient leur retraite en 2020. L'économie sociale et solidaire prévoit ainsi

quelques 600 000 recrutements d’ici 2020.

D’autre part, l’ESS représente 10% du PIB (somme des valeurs ajoutées), qui a été

réalisé par 200.000 organisations sur le territoire français. Notons par ailleurs que les

statistiques des dernières années, dans une période de crise économique, sociale,

politique et institutionnelle, montrent que l'ESS a mieux supporté les aléas de

l'économie mondiale.

Autre constat, et non des moindres, l'ESS est aussi porteuse d'une nouvelle relation

à la création d'entreprises. Dans nombre de pays, et particulièrement dans ceux

ayant connu un bouleversement économique, social et politique, l'ESS devient un

nouveau modèle de création d'entreprises. En effet, le rythme de création

d’entreprises, il s’établit en moyenne sur la période 1991–2011 à plus de 3 600 par

an.

Les entreprises de l’ESS se distinguent par leurs capacités d’innovation et

d’invention de nouveaux modèles économiques, qui ont nécessairement un impact

sur les métiers et les formes de travail. On observe ainsi dans l’ESS des métiers «

nouveaux », peu répandus aujourd’hui mais certainement amenés à se développer

dans les années à venir. De plus, les organisations formant l’ESS (comme les

mutuelles de santé et d’assurance), par les excédents de gestion parfois importants

qu’elles dégagent, investissent dans la recherche. Dans le domaine financier, les

banques coopératives et certaines mutuelles proposent aujourd’hui des produits

d’épargne solidaire qui,

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