Écrit sur la dépendance médicamenteuse
Mémoire : Écrit sur la dépendance médicamenteuse. Recherche parmi 301 000+ dissertationsPar nadhej • 9 Janvier 2025 • Mémoire • 2 020 Mots (9 Pages) • 12 Vues
En quoi les médicaments créent-ils une dépendance ?
Les médicaments, produits de la recherche scientifique, se retrouvent au cœur de notre quotidien. Qu’il s’agisse de calmer une douleur, de réduire une anxiété ou de prendre en charge des pathologies chroniques, ils sont le visage du mieux vivre et surtout du mieux être. Une place particulièrement prépondérante reflétant leur probable place de choix de véritables alliés du soin. Pourtant, entre leurs capacités et leurs usages, la dépendance médicamenteuse émerge et conduit vers le non-mieux vivre. Cette dépendance médicamenteuse, qui touche des millions d’individus dans le monde, pose des questions éthiques, sociales et médicales. La dépendance, définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), se formule comme un État psychique et parfois physique résultant d’interactions entre un organisme et une substance, se traduisant par la nécessité de consommer cette substance soit pour retrouver un effet plaisant, soit pour éviter un effet déplaisant engendré par un sevrage. En matière médicamenteuse, la dépendance prend source dans la prolongation de l’usage et surtout dans son détournement par un patient qui n’en fait plus de leur fonction originelle en créant souffrance et douleur. Ces paradoxes entraînent d' autres interrogations : Comment, pourquoi cette substance qui soigne ne devient-elle dépendante ? Il convient de comprendre d’une part, le mécanisme biologique et le champ social qui ne favorisent pas la dépendance médicamenteuse ; d’autre part, de considérer le devenir de ses effets tout autant dans son contexte individuel que collectif. La réflexion sera conduite sur deux axes. Dans un premier temps, nous examinerons d’une part les mécanismes biologiques qui génèrent la dépendance médicamenteuse. Dans un second temps, nous développerons des propositions qui doivent aborder les conséquences de la dépendance.
Les produits psychoactifs perturbent le fonctionnement du cerveau en agissant dans les zones du cerveau impliquées dans les fonctions cognitives, tout autant que dans celles nécessaires à la réflexion, à la mémoire et à la coordination. La perturbation de la transmissibilité de l’information entre neurones devient alors prépondérante dans l’altération des perceptions sensorielles, mais peut également dans certains cas modifier temporairement ou durablement l’état mental, le comportement, les décisions, centrés dans le modèle explicatif de l’addiction, dans le circuit de la récompense modifié par ces substances ayant la capacité d’en interférer le fonctionnement. La consommation des substances génère la sécrétion de dopamine, déclenché d’intenses sensations de plaisir qu’un cerveau en compulsion comme celui de la personne dépendante désire retrouver. Ce circuit de la récompense, modifié, permet de réduire la perception des plaisirs naturels, se traduisant chez la personne dépendante par un favori de la consommation, même si ce comportement est durement contraint. Comme le montre par exemple la consommation de cocaïne, qui élève le niveau de dopamine dans le cerveau 300 à 400 %, tel un révélateur du potentiel addictif de ce produit. Le principal actif du cannabis, le THC, par ses propriétés dysrégulation du système endocannabinoïde impliqué dans la régulation de l’humeur, de la mémoire et de la gestion de la douleur, a des effets délétères pour la santé mentale et la cognition. La plasticité synaptique, c’est-à-dire la capacité des synapses à renforcer (ou à affaiblir) les connexions en fonction de leur utilisation et activité, paraît souvent altérée chez les usagers dépendants dont la réorganisation neuronale ne semble plus possible pour appréhender les effets chroniques des substances. Ce processus entamé donne un aperçu de la manière dont la dépendance contribue à rigidifier le fonctionnement neuronal. La dépendance résulte d'une interaction complexe entre individu, personnalité, environnement familial et social, et molécules concernées. La volonté de l’individu et son entourage familial et/ou social s’avèrent être des conditions essentielles. Les molécules psychoactives augmentent dans le nucleus accumbens, un circuit clé de la récompense, la concentration de la dopamine et ainsi prédisposent l’individu à un plaisir intense et le conduisent à renforcer son comportement addictif. En témoigne l’effet que les opioïdes exercent sur le Nucleus Accumbens en augmentant la concentration de dopamine, de 150 % à 200%, expliquant leur potentiel addictif. Les effets secondaires et complications de l’abus médicamenteux touchent l’intégrité corporelle notamment par l’atteinte du foie, des reins, du cœur, etc. Ils agissent aussi au niveau psychique (troubles cognitifs, dépression, hallucinations, crises psychotiques, etc.). Le syndrome de sevrage se manifeste après arrêt ou brutale réduction du dosage médicamenteux, mais aussi par l’émergence de douleurs musculaires, d’angoisse, de convulsions épisodiques ou syndromes de sevrage post-aigu prolongé. Environ la moitié des personnes dépendantes aux opioïdes présentent des symptômes de sevrage sévères (environ 50%). Le retentissement sur la qualité de vie des patients dépendants ne semble pas négligeable. Ce dernier apparaît marqué par des symptômes de fibromyalgie, d’une perturbation du sommeil, d’une hyperalgésie, mais aussi des conséquences sociales et psychologiques : isolement, dépression, etc. Près de 70% des personnes dépendantes aux substances psychoactives sont touchées par les troubles du sommeil, préjudiciables à un bon état de santé et du bien-être.
Les multiples dépendances sont appréciées à partir de la substance concernée et du risque de syndrome de sevrage ; les traitements addictolytiques contribuent au maintien de l’abstinence, la prise en charge de la dépendance médicamenteuse inclut des soins croisés parfois par une hospitalisation, lors d’un sevrage et une désintoxication. Les programmes de sevrage supervisé peuvent s’appuyer sur la méthadone et la buprénorphine sur le plan médicamenteux pour l’addiction aux opiacés, ainsi que sur des thérapies de substitution pour stabiliser le patient en vue d’un sevrage progressif. Les thérapies comportementales et psychologiques – en particulier, les thérapies cognitivo-comportementales et les thérapies de groupe – sont également utilisées pour modifier les comportements de dépendance et optimiser les processus d’ajustement au stress et à la gestion des émotions, tandis que les mesures préventives, sous prescription encadrée par protocoles prescrits, sûre avec une surveillance électronique des prescriptions, augmente l’éducation des professionnels de santé, mais également du grand public sur les effets néfastes des médicaments et les traitements non médicamenteux. Les effets secondaires et les complications de l’abus de médicaments attirent souvent l’attention sur l’intégrité physique (hépatiques, rénaux, cardiaques), mais aussi sur la santé mentale (troubles cognitifs, dépression, hallucinations, crises psychotiques), alors que le syndrome de sevrage peut se manifester, par la douleur musculaire, l’angoisse, les convulsions, ou un syndrome de sevrage post aigu persistant. L’impact sur la qualité de vie des patients dépendants souffrants de fatigue chronique, de perturbation du sommeil, d’hypersensibilité à la douleur, et de conséquences sociales et psychologiques (isolement, dépression) est extrêmement important, ainsi qu’environ 70% des personnes dépendantes aux substances psychoactives souffriraient de troubles du sommeil, contribuant à dégrader alors davantage leur état général et leur bien-être.
...