Devra-t-on rembourser la dette ?

Agnès Bénassy-Quéré

Jézabel Couppey-Soubeyran

Avis à priori sur la question de l’endettement pour faire face à la crise.

L’endettement est une option tout à fait envisageable pour faire face à la crise, toutefois il ( l’endettement) doit être accompagné de croissance notamment en ayant un effet durable sur le PIB et l’emploi.

La crise nous oblige certes à avoir des dépenses publiques importantes, mais il faut penser à la question du remboursement de cette dette: car un niveau de dette jugé trop élevé pourra conduire à une politique d’austérité.

Taux d'intérêt faible = opportunité de s’endetter ??

Un niveau aussi bas des taux d'intérêts est une opportunité pour s’endetter mais cela n’est possible que grâce à la politique menée par la BCE. Que se passera-t-il lorsque cette dernière stoppera cette dernière.

Aucun problème à court terme. Mais à long terme les investisseurs de marché risquent d'arrêter d’acheter la dette publique  s’ils doutent sur la solvabilité des Etats. La BCE se retrouve donc piégée et doit maintenir sa politique de rachats d’actifs

Peut-on voir l’annulation de la dette comme une solution ?

Premièrement, l'annulation de la dette est une pratique interdite par les traités européens. Maintenant, si celle-ci est possible, elle serait inutile car cela engendrerait pour elle des fonds propres négatifs et nuirait fortement la crédibilité de ses politiques ce qui mettrait en péril son mandat.

L’endettement n’est pas le seul moyen envisageable pour faire face à la crise. L’annulation de la dette par la BCE peut être une option dont les "dégâts" sont minimes puisque seule la BCE sera impactée par cette mesure or cette dernière est capable d’annuler sa propre dette à partir de rien.

En réponse à l’analyse de madame Bénassy-Quéré

,M. Couppey-Soubeyran

explique que dans un contexte où les taux d'intérêts sont très bas, l’annulation de la dette ne se ferait pas ressentir et aurait au contraire un effet de levier en encourageant notamment les investisseurs.

Quelle serait l’autre solution si on annule pas la dette ?

Relancer l'économie ne se résume pas seulement à l’annulation de la dette.

Dans un contexte où les banques commerciales sont disposées à prêter, il faut encourager les agents économiques à emprunter plutôt que d’épargner.

Pour madame Couppey-Soubeyran, le problème ne réside pas vraiment dans le fait que les ménages épargnent mais plutôt dans la façon dont est réalisée cette épargne. Pour elle, il existe une faille dans le modèle d'intermédiation financière.