Psychoacoustique du Mantra Om

Université de Montréal

Faculté de musique

Étude des propriétés acoustiques du Pranava mantra (ou chant OM) et conception de ses moyens d’influence sur le plan mental.

par

Lilian Guiran

(GUIL23059704)

Travail final de recherche remis à Vincent Verfaille
dans le cadre du cours MUS 3322-X
Acoustique des instruments de musique et de la voix chantée

13 décembre 2016

Table des matières

Introduction        1

1.        Pranava mantra et méditation chantée.        1

1.1.        Terminologie et définitions.        1

1.2.        Présentation de la pratique.        2

2.        Étude acoustique du chant OM         2

2.1.        Propriétés acoustiques d’un son Humming (chant nasal)        2

2.2.        Analyses spectrale et temporelle du chant OM         2

3.        L’influence de sa pratique sur le plan mental.

3.1.        Limites de ces réflexions, le mystique du Pranava mantra.        3

3.2.        Comment ce chant pourrait-il avoir une influence sur notre corps ?        

Conclusion        3

Bibliographie        i

Introduction

La science est définie comme un « ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines catégories de faits, d’objets ou de phénomènes obéissant à des lois et/ou vérifiées par des méthodes expérimentales.»^[1]. Elle apporte une explication sensitive à une perception et c’est ce qui la rend particulièrement intéressante lorsqu’on l’applique à une pratique ancestrale. La méditation chantée est pratiquée depuis des millénaires, tant d’années de pratiques mystiques sur lesquelles se penche aujourd’hui la science afin de mettre en concepts son fonctionnement. Les premières recherches scientifiques propres à la méditation ont vu le jour il y a quelques dizaines d’années tandis qu’on retrouve des traces du vocabulaire lié au OM plus de 1500 ans av.J-C ! Les progrès techniques nous permettent une analyse plus fine de certains phénomènes mystiques. Le cas de la méditation chantée est un cas complexe puisque très subjectif. Bien que le noyau de la recherche soit d’une base physique (l’étude des propriétés acoustiques), le rôle du sujet ne peut être négligé puisqu’il est lui-même émetteur et récepteur du phénomène sonore. En outre, l’étude est orientée sur un état de conscience, celui de la méditation par le chant, il est donc essentiel de ne pas considérer les mesures physiques seules.

Le raisonnement suivi est dialectique. Partant de la délimitation des concepts propres au sujet (lexique et terminologie), il s’agira ensuite d’analyser les faits physiques et enfin d’étudier le dynamisme entre ces faits manifestes et les systèmes cérébraux et corporels.

1. Pranava mantra et méditation chantée

1. Terminologie et définitions

 Les termes utilisés renvoient souvent à des concepts qui ne sont pas ancrés dans les cultures occidentales. Par ailleurs, ces concepts ont souvent des origines mystiques ou religieuses. Il est donc essentiel d’introduire la réflexion par un court lexique exposant les termes référencés dans la recherche. Tout le vocabulaire utilisé s’accorde avec les principes de méditation chantée, mantra et OM ; tels sont les concepts définis en premier lieu.

La pratique de méditation chantée est présente dans de nombreuses croyances religieuses, notamment hindoues. En effet, en sanskrit^[2] il désigne la pratique de répétitions (un grand nombre de fois) de paroles sacrées, de noms de divinités ou encore de mantras.

L’étude est axée sur le chant OM, aussi appelé Pranava mantra (mantra primordial). Il est donc important de définir le terme de mantra. Il fait generalement référence à la répetition d’un message ou d’un texte sacré en méditation^[3], mais il  peut aussi être traduit comme étant ce qui protège l'esprit. En effet, c’est un groupe de syllabes qui, dans l'hindouisme et le bouddhisme, protège l'esprit contre la perception du monde comme mélange de pur et d'impur. ^[4]

Il existe de nombreuses définitions du Pranava mantra (OM). La définition choisie pour cette recherche est circonscrite en fonction des besoins du sujet, elle n’est donc pas à considérer comme absolue. Le OM est le son de l’absolu, il est et comprend tout, il est son de la création :

Selon Joseph Campbell (1949),

The cosmogonic cycle pulses forth into manifestation and back into nonmanifestation amidst a silence of the unknown. The Hindus represent this mystery in the holy syllable AUM. Here the sound A represents waking consciousness, U dream consciousness, M deep sleep. The silence surrounding the syllable is the unknown: it is called simply "The Fourth." The syllable itself is God as creator-preserver-destroyer, but the silence is God : Eternal, absolutely uninvolved in all the opening-and-closings of the round. ^[5] (Campbell, 1949, p.247-248)

Il est important de noter que ces trois concepts interagissent autour d’un système dynamique schématisé :

[pic 1]

1. Présentation de la pratique

Cette prononciation en trois syllabes /a,/u,/m est riche étymologiquement, mais elle a aussi une influence importante sur la pratique elle-même. En effet, cela provoque un soulèvement puis une chute qui paraissent naturels lors de la prononciation, et ce à n’importe quelle vitesse. On peut pratiquer la répétition du mantra de nombreuses manières : en phase avec un rythme de respiration naturelle, plusieurs répétitions par seconde ou encore des répétitions lentes et tenues. Ce nombre de possibilités engage des questionnements qualitatifs. Une pratique est-elle meilleure qu’une autre ? Considérant la méditation pratiquée, les effets seront-ils les mêmes ? Devons-nous pratiquer tout le temps la même méditation ?

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