Impact de la surdité.
Cours : Impact de la surdité.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Pipex08 • 25 Octobre 2016 • Cours • 1 442 Mots (6 Pages) • 1 748 Vues
Chapitre 7 : impact de la surdité
7.1 Les différents types de surdités
On distingue les surdités de transmission, de perception et les surdités mixtes.
Les surdités de transmission
Les plus fréquentes et le plus souvent acquises plutôt que génétiques (atteinte de l’oreille moyenne ; tympan, osselets)
Elles entraînent en général des pertes auditives légères (20 à 40db) et moyennes (1er groupe 40-50 db / 2è groupe 50-70 db)
Dues soit :
- à des otites chroniques (otites séro-muqueuses),
- à des malformations congénitales (aplasies…)
- à des traumatismes (fracture du rocher, blast auriculaire[1])
Elles nécessitent un appareillage lorsque la perte auditive dépasse 30db.
Les surdités de perception
D’origine génétique le plus souvent ou environnementale.
Elles entraînent des pertes auditives sévères à profondes et la qualité de l’audition est très souvent perturbée.
-Génétiques non syndromiques : cas de la surdité isolée. La transmission génétique peut se faire de différentes manières mais dans 80% des cas, l’enfant sourd naît dans une famille d’entendants.
-Génétiques syndromiques : surdité associée à une autre pathologie (syndrome de Waardenburg, de Usher, de Pendred, d’Alport, de Jervell-Lange-Nielsen, syndrome brachio-oto-rénal, la neurofibromatose)
-Environnementales : 30 à 40% des surdités de perception.
- Causes prénatales : infections de la mère (rubéole, CMV…)
- Causes périnatales : prématurité, souffrance néo-natale (anoxie), traitements oto-toxiques, ictère…
- Causes postnatales : infections (méningite…) et traumatismes.
Age d’apparition
-Surdités prélinguales : la déficience auditive préexiste à l’apparition du langage (congénitale ou apparue avant 18mois)
-Surdités périlinguales : la déficience auditive apparaît pendant la période d’apprentissage de la parole et du langage (entre 2 ans et 3-4 ans)
-Surdités postlinguales : la déficience auditive apparaît après l’apprentissage fondamental de la parole et du langage (après 3-4ans)
7.2 Impact de la surdité sur la perception et la production du langage
Le B.I.A.P a défini plusieurs types de surdité en fonction du degré de perte auditive.
Selon le degré de perte auditive, les conséquences en termes de perception de la parole et d’acquisition de la langue orale seront différentes.
Surdité légère (20 à 40 db) : enfant gêné pour recevoir clairement le message dans un environnement bruyant et sa parole peut être altérée. Il ne perçoit pas la voix faible, la voix chuchotée et la parole lointaine. L’entourage doit intensifier le message parlé pour être intelligible.
Surdité moyenne (40 à 70 db) : perçoit très mal la voix émise à l’intensité habituelle : elle est audible mais non intelligible. La parole est seulement perçue à une intensité très forte.
L’enfant est dans la communication mais il s’exprime mal, n’utilise pas de structures complexes. Il peut avoir un timbre de voix et une articulation très particuliers. Il s’appuie sur la lecture labiale pour comprendre son interlocuteur.
S’il n’est pas appareillé, il ne parviendra pas à structurer son langage.
Surdité sévère (70 à 90 db) : l’enfant identifie les bruits de l’environnement et certaines voyelles. La parole n’est perçue qu’au travers d’éléments suprasegmentaux, prosodiques (rythme, mélodie, accentuation)
Surdité profonde (90 à 110 ou > 110) : l’enfant perçoit quelques éléments prosodiques (rythme, mélodie) mais non la parole (aspects segmentaux)
Dans les deux derniers cas, l’enfant sourd ne peut acquérir la langue orale sans une aide technique (contours, implant cochléaire) et une rééducation logopédique.
En période néonatale, l’absence d’audition n’entrave pas les productions de l’enfant.
De 0 à 3 mois, l’enfant sourd passe en effet par la même phase de vocalisations que l’enfant entendant, quelle que soit le degré de sa déficience auditive.
En cas de surdité profonde, l’espace tonal est réduit dans les productions (absence de fréquences graves en-deça de 270 Hz). L’appareillage entraîne l’élargissement vers les aigus du champ fréquentiel utilisé par l’enfant.
La durée des émissions est réduite et le répertoire phonique restreint.
L’appareillage précoce permet l’allongement des productions, leur variation sur le plan mélodique et un feed-back auditif reçu par l’enfant. (il fait résonner sa voix pendant un temps plus long, mémorise son émission et contrôle mieux sa durée et ses variations)
L’entrée dans le babillage canonique est souvent retardée chez l’enfant sourd (entre 11 et 25 mois) alors qu’il apparaît entre 6 et 11 mois chez l’enfant entendant. Le babillage canonique n’apparaît pas en l’absence d’informations auditives. Il est déviant sur le plan suprasegmental (prosodie) et segmental.
Voir tableaux réalisés par Mr S. Baudry.
7.3 Impact de la surdité sur le développement cognitif et moteur.
L’environnement sonore participe à la construction de l’enfant. Or, l’enfant sourd construit sa pensée et son langage en l’absence partielle ou totale de cet environnement sonore. La privation de l’ouïe implique que les informations sur le monde environnant ne parviennent à l’enfant qu’au travers de son champ visuel, soit à 180°, alors que le champ perceptif de l’enfant entendant balaie un espace de 360° autour de lui. L’enfant sourd n’a donc pas « gratuitement » accès à toutes les informations et il est souvent pris au dépourvu. Il est privé de la redondance des informations. (visuelles et auditives) Par exemple, il n’entend pas l’eau du bain qui coule et ne peut donc anticiper qu’il va prendre son bain…etc. La non-redondance des informations visuelles et auditives aura pour conséquence une difficulté importante chez l’enfant à établir des relations de cause à effet. L’enfant n’entend pas les préparatifs et reste donc dans l’immédiateté de l’action. Du même coup, il accède difficilement aux notions temporelles (avant, après…)
...