Dissertation sur la phytothérapie

Phytothérapie

1 - Recherche approfondie sur la Rhodiole

La Rhodiole est une plante communément appelée Ginseng de la toundra, racine d’or, ou encore, Orpin rose. Son nom Rhodiole proviendrait du mot grec rhodios et qui ferait référence à l’odeur de rose dégagée par la racine. Auparavant, la Rhodiole portait le nom de Sedum rhodiola en tant que sous-genre du genre sedum. Mais, à la suite de l’identification de plus de 50 espèces de Rhodiole en 1963, elle est devenue un genre séparé, d’où la dénomination actuelle de Rhodiola rosae. La Rhodiole fait partie de la famille des crassulacées (Crassulaceae), plantes herbacées ou sous-ligneuses, qui sont généralement des plantes succulentes.

La Rhodiole est une plante de haute montagne, poussant sur des altitudes pouvant atteindre 2300 mètres. Elle affectionne les climats extrêmes aux sols secs et sablonneux, tels que ceux de l’Asie par exemple. Elle pousse à l’état sauvage de la Mongolie jusqu’en Sibérie, mais nous pouvons aussi la retrouver en Europe, notamment en Islande, dans les Alpes et dans les Pyrénées. La première mise en culture de Rhodiole date de 2005, en Suisse dans les montagnes du Valais par le laboratoire ILIS. La Rhodiole est une plante vivace, dioïque et peut mesurer de 15 à 30 cm de hauteur, avec un diamètre de 2 à 6 millimètres. Cette plante a une particularité, elle possède un énorme rhizome, qui ne comporte que quelques fines racines souterraines et peut peser plusieurs kilogrammes. En fonction de son lieu de pousse, la forme des feuilles varie, elles sont plus longues et plus étroites dans le sud, plus courtes et larges dans le nord. En général elles sont charnues, dentées, glabres (sans poil) et mesurent de 2 à 4 centimètres. Sa saison de floraison est l’été, soit juillet et août. Ses fleurs sont de couleurs variées : rouge, verdâtre ou jaune pâle. Son fruit, quant à lui, a une couleur qui se rapproche du rouge.

Les propriétés de la Rhodiole sont ancestrales, son nom apparaît déjà dans le traité intitulé « De materia Medica » paru entre 40 à 90 ans après Jésus-Christ, écrit par Dioscoride. Celui-ci médecin, pharmacologue et botaniste grec, dont l’œuvre a été une source de connaissances majeures en matière de remèdes naturels pendant 1500 ans, et ce, jusqu’au début de l’époque moderne. Les Inuits, faisaient des décoctions de fleurs et de feuilles de Rhodiole, pour traiter les troubles intestinaux et l’utilisait également sous forme de cataplasmes pour les brûlures et les coupures. Utilisée également par les Vikings, pour leur donner force et courage, mais aussi par les Russes pendant la guerre froide, afin de prévenir la fatigue, augmenter l’endurance physique et combattre le « manque d’envie au travail » (Ssaratikov 1968). En Sibérie, la Rhodiole est connue comme plante tonique depuis 3000 ans et les habitants la consomment régulièrement sous forme de tisanes afin de profiter de ses vertus.

Pourtant, malgré cette ancienne réputation, il faudra attendre la publication de plusieurs études en 1965 et seulement après 40 années de recherches sur ses propriétés, pour que l’utilisation et les bienfaits de la Rhodiole soient démontrés. Les rares résultats publiés, le seront, écrits en Russe, dans des revues occidentales et passeront donc totalement inaperçus aux yeux des scientifiques tant européens qu’américains. C’est pourquoi, il faudra encore attendre les années 90 pour découvrir les bienfaits de la Rhodiole en Occident.

Par ses propriétés, la Rhodiole a été classée dans la catégorie des plantes adaptogènes, au sens défini par le Dr Breckham en 1968. C’est-à-dire, qu’elle va jouer le rôle d’un régulateur métabolique, qui permet d’augmenter la capacité d’adaptation de l’organisme aux facteurs environnementaux, afin de le protéger d’éventuels effets toxiques. Son action va permettre de réguler le système nerveux central, sans effet indésirable, ni accoutumance.

La partie active de la Rhodiole, en tant que plante adaptogène, se situe dans son rhizome. Ses principes actifs sont la rosavine, la rosarine et le salidrosine, entre autres, car il en existe d’autres. Ceux-ci permettent de stimuler l'organisme dans la production de sérotonine et de dopamine notamment, en apportant un effet neuroprotecteur. Ces molécules agissent directement sur le cortex cérébral, avec à la clé un rôle anti-fatigue, antidépresseur, anxiolytique, hépato-protecteur, antioxydant et anti-inflammatoire. Ces molécules permettent également d'améliorer l’attention, la mémoire, la capacité intellectuelle, et renforcent également la résistance au stress. De plus, la plante renferme de très nombreux autres composants, des flavonoïdes et des tanins, des huiles essentielles (le géraniol et le myrténol, qui sont deux des composants de l’huile de rose), douze acides aminés, vingt minéraux et de nombreuses autres vitamines. Pour résumer, la Rhodiole améliore les capacités non seulement physiques, mentales, cognitives, mais favorise également une activité immunostimulante de l’organisme.

En phytothérapie, la Rhodiole peut être utilisée pour aider temporairement au soulagement de symptômes de stress tant psychiques, que physiques tel que la fatigue, la baisse de mémoire, mais aussi des performances sportives, etc. La Rhodiole aide également au maintien des fonctions cognitives comme source d’antioxydant. Elle peut favoriser un sommeil réparateur, diminuer la fatigue et participer au sevrage des addictions comme l’alcool, le tabac, etc. C’est une plante qui fait ses preuves concernant la gestion du stress et l’équilibre nerveux. C’est un antidépresseur naturel puissant, que la dépression soit passagère ou chronique. Elle va améliorer notre humeur

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