« Toute Culture Naît Du mélange De La Rencontre Des Chocs. A L'inverse, C'est De L'isolement Que Meurent Les Civilisations. » Octavio Paz

La naïveté que l'on peut aujourd'hui observer chez les descendants des peuples incas n'est pas sans nous toucher. Comment rester insensible devant une famille se faisant bénir dans la plus pure tradition indienne – ainsi que son véhicule d'ailleurs ! - par un prêtre réciris, avant que d'entamer la célèbre, terrifiante et risquée, descente entre La Paz et les Yungas ? Comment rester insensible devant cette même famille serrant pieusement ou un chapelet ou une icône chrétienne durant les 5000 mètres de dénivelé, à pic presque, qui séparent l'Altiplano de la naissance de l'Amazonie ? Cultures animistes, polythéistes et monothéistes coexistent ici jusqu'à surprendre l'étranger nourri des récits de Conquistadors, de cités d'or et autres peintures du Nouveau Monde... « Toute culture naît du mélange de la rencontre des chocs », glose Octavio Paz,en objectant aussitôt : « A l'inverse, c'est de l'isolement que meurent les civilisations. »

Si la culture est un produit, devient la manifestation d'un groupe, la civilisation – elle-tend plutôt à se définir par une appartenance originelle et originale à un groupe. Partant de cela, la culture apparaît en effet comme le résultat de rencontres plus ou moins opportunes ; de même que la mort peuà son tour venir sanctionner un trop profond isolement. Mais ces faits ne sont-ils pas à leur tour discutables ? Certaines civilisations ne s'éteignent-elles pas aussi consécutivement à cette « rencontre des chocs » ? l'isolement ne peut-il donc se faire rempart et protéger du danger ?

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