TFE Don D'organes
Commentaires Composés : TFE Don D'organes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar severinedu13 • 14 Avril 2012 • 4 905 Mots (20 Pages) • 4 859 Vues
I- INTRODUCTION :
Cette formation de trois ans est un long chemin jusqu’à l’obtention du diplôme d’état d’infirmier.
Le travail de fin d’études est la dernière étape qui permet d’approfondir la recherche en soins infirmiers et ses connaissances sur un thème que l’on a choisi.
Mon projet professionnel est de travailler dans un service de réanimation pour pouvoir plus tard rejoindre une équipe de coordination hospitalière de prélèvements d’organes et de tissus, c’est ce qui a motivé mon choix de thème.
Les dons d'organes et les transplantations représentent une avancée scientifique importante au service de la vie humaine. De nombreuses personnes vivent grâce à une transplantation d’organes.
De nos jours, malgré la multiplication des campagnes d'informations, nous constatons une pénurie d'organes, les statistiques montrent qu'en 2010, 14 403 personnes ont attendu un greffon, 4 580 personnes ont pu bénéficier d'une greffe et 250 malades sont décédés faute de don d'organe. (1)
Dans les services de réanimation, les soignants sont confrontés à la mort de tous types de populations (de la plus jeune à la plus âgée) et dans des conditions plus ou moins brutale.
C’est dans ces services que sont recensé le plus grand nombre de patients en mort encéphalique ce qui fait de ces patients, de potentiels donneurs d’organes.
Le don d’organes amène les soignants qui ne sont pas formés à ces situations, à appréhender un mode de communication différent pour l’annonce de la mort et faire comprendre la notion de mort encéphalique aux familles de donneurs potentiels.
Il me semble que le comportement et l’approche du soignant auprès de ces familles, sont primordiaux dans la prise de décision ou non du don.
Ayant exercé pendant plusieurs années la fonction d’aide-soignante dans un service de réanimation, j’ai pu observer des situations qui m’ont interpellée.
1.1 Situation de départ :
Je vais évoquer dans un premier temps une situation vécue lors de mon expérience professionnelle d’aide soignante en réanimation.
La première fois que le don d’organes s’est imposé à moi fût au sein de ce service, où a été admis un patient de 48 ans, marié, père de deux enfants.
Amené par le SAMU en provenance de son domicile suite à la chute accidentelle d’une échelle.
Le patient était inconscient, intubé et ventilé en attente d’un scanner et d’un électroencéphalogramme (EEG).
Après avoir subi les différents examens, le réanimateur a fait part des résultats à l’équipe soignante, en parlant de mort encéphalique, les lésions au niveau de la tête étaient irréversibles. Un deuxième EEG confirma le diagnostic. Le patient est devenu un potentiel donneur d’organes.
Sa famille fût rapidement sur place pour avoir des nouvelles, elle attendait en salle d’attente et ne s’attendais pas du tout au caractère irréversible de la situation.
Le réanimateur a rapidement joint par téléphone l’équipe de coordination hospitalière des prélèvements d’organes et de tissus de la région, pour annoncer dans un premier temps le diagnostic de mort encéphalique à la famille, puis dans un deuxième temps, un autre entretien a suivi pour évoquer l’éventualité d’un don d’organes.
J’ai pu constater que les infirmières du service n’étaient pas à l’aise avec la notion de mort encéphalique, intervenir auprès de la famille fût difficile. L’infirmière avec qui je travaillais en binôme me confia que pour elle c’était difficile d’accepter de ne pas sauver une vie, mais de maintenir le patient en vie en attendant la décision de sa famille. Le facteur temps est primordial dans la mort encéphalique, le patient est difficile à stabiliser car il est « mort ».
L’arrivée de l’équipe de coordination fût un soulagement pour les soignants.
C’est à ce moment-là que j’ai pu remarquer le rôle important de l’infirmière coordinatrice qui à afficher un professionnalisme riche de multiples compétences : relationnelles, psychologiques, organisationnelles et pédagogiques.
L’infirmière coordinatrice a rassuré l’équipe soignante en leur disant qu’elle serait présente pour la moindre question de leur part et leur expliqua les marches a suivre pour la prise en charge d’un donneur en état de mort encéphalique (annexe 1).
L’infirmière coordinatrice vérifia tout d’abord, si le patient ne s’était pas inscrit sur le registre national des refus auprès de l’agence de la biomédecine (annexe2), il ne l’était pas donc la famille fût rencontrée en salle de réunion avec le réanimateur, l’infirmière de réanimation et l’infirmière coordinatrice. L’annonce du diagnostic irréversible a été explicitée. Ce fût un moment très intense psychologiquement, car cette famille frappée par la violence de cette annonce inattendue a tout d’abord été choquée, avec des pleurs, de la colère et des cris.
Il est difficile pour les familles de prendre conscience de la mort lorsque le patient semble dormir. Il y a une sorte de complexité d’intégration pour la famille de cette notion de mort encéphalique.
1.2 L’AUTO-QUESTIONNEMENT
Suite à cela je me suis posée beaucoup de questions :
• Que peut-on dire à ces familles ?
• Comment peuvent réagir les familles si le patient n’avait pas donné son consentement de son vivant ?
• Comment annoncer la mort à ces familles ?
• Comment les soignants peuvent-ils vivre de telles épreuves ?
• Comment rester une personne ressource pour les proches tout en conservant la distance nécessaire à la protection du soignant ?
• Quelles sont les craintes de la famille face aux prélèvements d’organes ?
• Quel est le rôle de l’infirmier coordinateur dans ce recueil de témoignage ?
Pour étayer mon questionnement, j’ai souhaité axer ma réflexion sur l'accompagnement des proches du donneur potentiel lors de l’annonce de la possibilité
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