Réalisation d’un dosage de médicament sur plusieurs prélèvements sanguins à l’aide d’un cathéter obturé

La situation se déroule dans un établissement hospitalier, dans un service de médecine ambulatoire spécialisation médecine interne/rhumatologie, qui peut accueillir jusqu’à 25 patients à la journée. En stage dans ce service, je suis amenée à prendre en charge plusieurs patients, dont Mme R, admise à ce jour pour un dosage de son médicament (Cellcept) avec un bilan sanguin et une séance d’éducation thérapeutique. Cette dernière souffre d’une sclérodermie systémique avec une polyarthralgie diffuse, accompagnée d’une pneumopathie interstitielle et d’une atteinte digestive. Elle a débuté le traitement par le CellCept en octobre 2020 et bénéficie d’un contrôle hémogramme tous les 15 jours. Le CellCept est un immunosuppresseur qui peut être indiqué dans certaines maladies auto-immunes notamment la sclérodermie systémique. En effet, ce dernier peut permettre un assouplissement de la peau. Le dosage du mycophénolate (CellCept) permet d’ajuster la posologie et d’éviter l'inefficacité due à un sous-dosage ou la toxicité due à un surdosage. Nous sommes le mardi 12 janvier 2021, je commence ma journée à 8h00 et l’arrivée de la patiente est prévue pour 9h15. Les infirmières présentes ce jour-ci étaient prévenues que je prenais en charge Mme R.

La patiente se présente au bureau des infirmières à 9h20. Je l’accueille, lui prend sa température en m’assurant qu’elle n’a pas de symptômes par rapport au COVID 19. Puis avant de l’installer dans un fauteuil en salle d’attente, je m’assure de son identité et lui pose le bracelet d’identification obligatoire pour sa journée d’hospitalisation au sein de notre unité.

Ensuite, je retourne en salle de soin afin de préparer le nécessaire au bon déroulement de ce soin. Je commence par prévenir une infirmière que la patiente doit bénéficier d’un dosage de son médicament qui est le Cellcept. Cette dernière me confie alors la tâche de réunir le matériel pour effectuer le dosage.

Les bilans sanguins prévus pour la journée étant préparés préalablement la veille, je me munis du plateau de la patiente qui contenait les tubes de prélèvements. J’y ajoute le garrot, le cathlon, le prolongateur, le corps de prélèvement, une seringue de 20 ml avec un trocard, un tube de 10 ml de NaCl, un opsite et un tube sec. Les gants non stériles, les compresses et l’alcool étant sur le chariot de soin, je considère que tout est prêt.

Je reviens vers l’infirmière et la prévient que selon moi tout est prêt pour réaliser le premier dosage TO dans les meilleures conditions. Après avoir vérifié mon plateau, elle confirme que ma préparation est correcte. Considérant le fait que j’avais déjà observé ce soin la semaine précédente pour un autre patient, elle me demande si je me sens capable de le réaliser en autonomie. Etant donné que je n’avais jamais manipulé de prolongateur et n’avais jamais posé de cathéter obturé, je lui confie mes craintes. D’autre part, j’appréhendais d’autant plus de la piquer du fait que cette patiente était atteinte de sclérodermie. Effectivement, les personnes sclérodermiques sont parfois très difficiles à piquer. Mais elle me rassura en me précisant que si j’avais le moindre souci ou le moindre doute, je pouvais compter sur elle et qu’elle serait dans la salle de soins qui se trouve à côté de la salle d’attente où se trouve la patiente. Je lui répondis que j'étais d’accord et que j’était prête. Avant de partir avec le chariot de soin, je décide de lui énoncer toutes les étapes pour aborder le soin en toute confiance. Je me dirige alors vers la salle d’attente avec mon chariot et j’indique à Mme R d’aller s’installer dans l’espace réservé aux soins. Avant d’effectuer le dosage, je lui explique le déroulement de sa journée au sein de l’unité en lui précisant l’horaire de son rendez-vous en éducation thérapeutique. Puis, je vérifie son identité et je remplis le questionnaire qui est à renseigner avant de faire le dosage du Cellcept.

Les formalités étant réalisées, je suis prête à réaliser le premier dosage et le bilan sanguin.

Avant de commencer, je procède à nouveau à une vérification de son identité. Puis, je lui demande si elle a une préférence de bras pour la pose du cathéter. Cette dernière me prévient que les soignants ont parfois de la difficulté à la piquer et qu’ils y arrivent seulement sur son bras droit. Je me frictionne les mains au SHA puis je pose le garrot afin d’examiner ses veines. Après avoir palpé son bras, je réalise qu’elles ne sont pas très visibles. Je décide de persister avant d’appeler l’infirmière et je continue de tapoter ses veines tout en lui demandant de bien serrer son poing et de le laisser en déclive. Finalement, je trouve une veine que j’arrivais à bien sentir sur le dessus de l’avant-bras mais elle n’était pas très apparente. Alors, j’enlève le garrot, j’ouvre le matériel dont j’ai besoin : cathlon, prolongateur, opsite,le corps de prélèvement et compresses stériles. Je pose mes gants et mes tubes de prélèvements dont le tube neutre à proximité de moi puis je m’installe de façon à être à l’aise et d’avoir mon chariot de soin devant moi. Je remets le garrot et lui demande à nouveau de serrer le poing. Ensuite, je repalpe une dernière fois la veine que je souhaites piquer puis je me désinfecte les mains à la solution hydro-alcoolique avant d’enfiler mes gants à usage unique. Je me munis du cathlon, je tire la veine et je préviens la patiente que je m’apprête à piquer. Après avoir piquer, je constate qu’il y a un retour veineux alors je fais coulisser mon cathlon puis je dépose une compresse sèche en dessous de la zone ponctionnée et une au-dessus. Par la suite, j’adapte le prolongateur et je colle mon opsite que j’avais préalablement ouvert. Ensuite, j’adapte le corps de prélèvement au prolongateur et j’y mets mon tube neutre à l’intérieur. Étonnamment, il n’y avait aucun retour sanguin alors je décida de bouger légèrement le cathlon mais constatant que le tube ne se remplissait pas, je me suis résolu à aller chercher l’infirmière. Cette dernière a pris ma place, enfila ses gants et tenta de déplacer le cathlon à travers l’opsite. N’y arrivant pas, elle enleva l’opsite, bougea légèrement le cathlon et arriva à remplir le tube sec. Elle me rassura en m’indiquant que je l’avais bien piqué et que c’était parfois positionnel. L’infirmière repartit et je repris ma place. Je me munis ensuite du tube sec, l’associe au corps de prélèvement et, à nouveau, le tube ne se remplit pas. Je respire tranquillement puis j’essaie une fois de plus de déplacer le cathlon et après plusieurs essais,

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