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Relations entre les erreurs faites dans une langue maternelle et une langue étrangère

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Par   •  2 Avril 2018  •  Dissertation  •  5 588 Mots (23 Pages)  •  779 Vues

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Recherche didactique

Université[pic 1]

Printemps 2018

‘’Errare humanum est.’’

        En linguistique de nombreuses erreurs peuvent être détectées autant à l’écrit qu’à l’oral. L’angle de recherche est ainsi très large. Néanmoins nous allons nous focaliser sur les erreurs produites lors de l’apprentissage d’une langue étrangère. Les erreurs des apprenants faites en français se répercutent-elles dans l’apprentissage d’une langue étrangère ou au contraire, n’ont-elles aucune influence? Telle sera notre problématique tout au long de cette analyse avec pour langue étrangère l’anglais.

        Selon l’Education Nationale, les pays qui réussissent le mieux dans l’apprentissage d’une langue étrangère sont ceux dont l’environnement est propice à l’apprentissage de cette langue, et où celle-ci a une place importante. En France, on accorde une place importante à l’apprentissage de l’anglais qui est perçue comme la langue internationale, indispensable pour le monde du travail, cependant l’environnement n’est pas si propice. En effet, la mentalité française n’accepte pas les erreurs, on se sent rapidement rabaissé, humilié. L’enseignement d’une langue étrangère se basant plus ou moins sur l’erreur, il est donc difficile pour les français d’acquérir facilement une langue étrangère. De plus entre la langue française et la langue anglaise il existe une relation complexe indéniable: ces deux langues sont à la fois proches et différentes, ce qui traduit d’autres difficultés d’apprentissage pour les francophones. Pourtant la langue française a beaucoup influencé l’anglais: son lexique contient de nombreux mots d’origine française hérités de la conquête de l’Angleterre par les Normands.

        Dans un premier temps nous analyserons donc les erreurs des apprenants commises dans la rédaction du français, leur langue maternelle. Celle-ci acquise dès la naissance joue un rôle important dans le développement de l’enfant. Chaque enfant va acquérir le français dans le but d’appartenir à la communauté linguistique liée à sa langue maternelle et son environnement. Wolfgang Klein souligne ce fait de la manière suivante: « Deviens (à peu près) comme les autres. Ou, pour ainsi dire de façon plus nuancée: acquiers une identité sociale et, dans la cadre de cette identité sociale, une identité individuelle. » (Klein, 1989:17) L’enfant va par la suite développer certains éléments linguistiques propres au fonctionnement du français comme la conjugaison ou les marqueurs spatiaux temporels pour finalement faciliter l’apprentissage d’une autre langue dès le collège. L’apprenant réfléchit de manière intentionnelle à la structure de cette nouvelle langue.

         Afin de pouvoir vérifier ces propos, nous analyserons également les erreurs commises par les apprenants français dans la rédaction de discours en anglais. Enfin, pour répondre à la problématique, nous analyserons attentivement chacune des erreurs classées. Nous nous intéresserons plus particulièrement à l’éventuelle répercussion que peuvent avoir chacune des erreurs faites d’une langue à l’autre. Le niveau de français des apprenants a-t-il une répercussion sur l’apprentissage de l’anglais? Le français aide-t-il à l’apprentissage de l’anglais? La langue maternelle a-t-elle un lien avec la langue étrangère? Nous tenterons de répondre à toutes nos interrogations au cours de cette analyse.

        

  1. Cadre théorique

        Au cours de ce travail nous utiliserons le terme d’erreur plutôt que de faute. Le terme faute reflète un concept plus moralisateur. En effet, une faute est toujours perçue comme blâmable, raison pour laquelle il convient de la corriger. Alors qu’une erreur reflète une idée plus positive, elle fait souvent référence à la progression de l’apprenant. On perçoit l’erreur comme naturelle car à partir de celle-ci l’apprenant peut se reprendre, s’auto-corriger et s’améliorer dans son apprentissage. Il est donc préférable de parler d’erreur plutôt que de fautes qui infligent à l’apprenant un sentiment d’infériorité et de culpabilité.

        Darko Ristovski[1] (2016) définit l’erreur à partir du constructivisme. Courant pédagogique inspiré de Piaget, le constructivisme pose l’apprenant comme actif c’est-à-dire qu’il doit se forger par lui-même autrement dit, apprendre en faisant. La démarche d’apprentissage serait alors plus importante que le contenu de celui-ci. Cet apprentissage constructiviste met en avant le processus qu’exploite l’apprenant pour trouver des solutions: il apprend à réfléchir. Dans ce contexte, l’erreur montrerait les difficultés que l’apprenant doit surmonter pour se construire une nouvelle réponse. Cependant d’après Darko Ristovski, dans le processus d’apprentissage d’une langue étrangère, il faut tout d’abord prendre en considération l’origine socio-culturelle de l’apprenant, sa langue maternelle, sa langue de scolarisation, son âge, le contexte social dans lequel il vit, sa motivation à apprendre une langue et ainsi le type de cours qu’il suit. On peut donc se demander si l’environnement et la culture dans lequel vit l’apprenant influent sur son apprentissage. Si c’est le cas, alors chaque apprenant n’aurait pas accès au même savoir et n’aurait donc pas la possibilité d’atteindre un même niveau de langue.

        Fries quant à lui, possède une vision différente de l’erreur, néanmoins il part lui aussi des concepts liés au constructivisme. En faisant une analyse contrastive, on pourrait prévoir les erreurs des apprenants en comparant les systèmes langagiers que l’apprenant a acquis ou est entrain d’acquérir. Toutefois, dans certain cas cette hypothèse n’est pas vérifiable. En effet des  études ont montré que les erreurs prédites ne se produisent pas toujours et inversement des erreurs imprévues se produisent. Il mentionne aussi que: ‘’Les matériaux pédagogiques les plus efficaces sont ceux basés sur une description scientifique parallèle de la langue à apprendre, comparée avec une description parallèle de la langue de l’apprenant.’’ (Fries, 1945: 9 cité par Besse et Porquier, 1991: 200) Pour Fries, la meilleure méthode pour apprendre une langue étrangère se base sur une comparaison avec la langue maternelle de l’apprenant.

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