Picasso Exposition universelle de Paris
Étude de cas : Picasso Exposition universelle de Paris. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 9 Juin 2013 • Étude de cas • 1 530 Mots (7 Pages) • 1 106 Vues
En 1937, le gouvernement républicain alors au pouvoir (juste avant d'être renversé par Franco) commande à Picasso une toile, pour le pavillon espagnol de l'Exposition Universelle de Paris. Depuis 1936 c’est la guerre civile en Espagne. Elle oppose le gouvernement des Républicains aux franquistes dirigés par le général Franco, qui cherche à prendre le pouvoir. Le 26 avril 1937 c’est un jour de marché à Guernica. La petite ville basque est la cible d’un raid aérien allemand. A la demande de Franco, quatre escadrilles de la légion Condor bombardent la ville. Un des objectifs de ce raid était de tester leurs nouvelles armes. La Légion Condor était une force aérienne allemande, envoyée par Hitler afin de soutenir le général Franco qui est son allier. L’objectif n’est pas militaire, le but est bien de tuer un maximum de civils car, dans la ville de Guernica, ne restent que les femmes, les enfants et les vieillards. En effet, les hommes de la ville, partisans des Républicains, sont partis combattre les franquistes. Les bombardements durent trois heures, avec des bombes explosives et des bombes incendiaires, 70% de la ville est détruite. Le raid fait 2000 victimes, essentiellement des femmes et des enfants. Picasso, horrifié par l’évènement, se met immédiatement à la réalisation de son œuvre. Durant deux mois il va travailler activement, et faire une centaine d’ébauches et d’esquisses avant d’achever le tableau.
II) PRESENTATION
Picasso utilise le noir et le blanc. C’est un tableau monochrome(1).Les figures et les objets sont en blanc et dans des dégradés de gris. Le contraste avec l’arrière-plan sombre, les fait ressortir. Il avait dans son travail préparatoire, utilisé la couleur. Mais cette utilisation monochrome rend la scène plus dramatique. Il utilise aussi la typographie(2) de la pesse écrite, le noir et blanc des photos, rappelant ainsi que c’est par ce biais qu’il a pris connaissance de cet évènement dramatique. Cette absence de couleur rappelle le deuil, la violence, la mort.
La lumière vient du haut, de la lumière artificielle de l’ampoule électrique, qui met en valeur le centre du tableau. Elle accentue aussi le contraste et accentue la violence, mettant en valeur les corps et les visages déformés.
Cette œuvre est figurative(3), puisque l’on reconnait des personnages, des animaux. Mais elle n’est pas réaliste.
Picasso déforme le « réel » (une langue devient pointue, un œil prend la forme d’une larme…). Il allonge et déforme les corps (les cous par ex). Il agrandie certaines parties des corps les mains et les bras. Cela lui permet de renforcer l’idée de la souffrance des corps malmenés par la guerre.
Les figures ne sont pas représentées sous un seul angle de vue. C’est le principe du cubisme(4) (inventé par Picasso) qui monte plusieurs points de vue sur une même représentation.
Au 1er regard, Guernica semble un chaos, un désordre de corps, d’objets sans organisation. Cependant, il est au contraire, très structuré !
Une organisation pyramidale, représentée par le triangle central. A la base, la mort symbolisée par le soldat et au sommet l’espoir symbolisé par la lampe à pétrole. Le cheval blessé, transpercé par une lance, est mis ainsi en valeur.
La base montre des formes horizontales, enchevêtrées, évoquant la mort et le chaos.
La partie haute, avec ses formes verticales, plus espacées, expriment davantage la peur de ces visages tournés vers le ciel, d’où tombent les bombes des avions.
Le regard est attiré par le centre mis en lumière et plus clair.
Le tableau se lit comme une frise, de droite à gauche, dans une lecture inversée, comme le monde renversé qu’il nous montre (de la femme dans les flammes, à la femme qui jaillit de la maison, à la composition centrale, jusqu’à la femme avec son bébé mort dans les bras).
La scène se déroule partout à la fois, à l’intérieur et à l’extérieur.
Une composition en « trois parties », comme un triptyque(5).
Cette composition (pyramide et triptyque) est très utilisée dans la peinture. Ainsi Picasso, même dans le cubisme, respecte des règles établies dans la peinture classique.
III) PERSONNAGES
1) La femme dans les flammes »
_ Elle pleure (ses yeux sont en forme de larmes).
_Sa bouche est édentée (symbolisant une personne désarmée).
_Elle lève les bras vers le ciel (le bombardement est venu du ciel).
_Elle est dans les flammes (Le bombardement s’est fait avec des bombes incendiaires)
2) La femme à la lampe au pétrole
_ Fuyant par une ouverture carrée, une tête humaine, dont le bras étiré tient une lampe, jaillit vers l’extérieur !
_ Elle survole la scène centrale. Elle peut représenter le regard de l’extérieur, horrifié par cet évènement
_ Ses formes étirées et effilées (la tête, le bras), donnent une impression de mouvement et de dynamisme.
_ Elle sort de l’intérieur, vers l’extérieur, en brandissant une lampe, qui est de fait, au centre de la composition (au « sommet de la pyramide »).
_ Cette lampe peut être un flambeau, symbole d’espoir, dans la « nuit » du bombardement.
3) La femme se trainant sur le sol
_A droite du cheval, une femme accourt.
_Elle forme l’une des diagonales de la pyramide.
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