Note De Recherche Sexualité, Handicap
Compte Rendu : Note De Recherche Sexualité, Handicap. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mista • 2 Mai 2013 • 2 607 Mots (11 Pages) • 1 612 Vues
Introduction
Imaginez un professionnel de santé dire à son patient handicapé moteur : « Bonjour Monsieur, je viens pour vous faire découvrir votre corps ainsi assouvir vos besoins sexuels ! » Qui miserait sur une telle ouverture d’esprit sans aucunes représentations ? Et pourtant dans certains pays cette pratique professionnelle est réalisée avec l’approbation des gouvernements ainsi que la population. Pourquoi pas en France ? Il faut savoir qu’il y a 15% de la population mondiale qui présente un handicap…
Mon travail débute sur une situation vécue en stage lors de ma première année de formation en soins infirmiers. Suite aux observations et aux étonnements qu’elle a occasionnée, la question de départ motivera les démarches exploratoires entreprises. Sous l’effet de ces investigations, nous aboutirons à la question de recherche de ce mémoire. Enfin, cette dernière orientera notre cadre conceptuel, afin de proposer une hypothèse de qualité, réaliste et vérifiable.
Lors de ma première année de formation, j’ai réalisé un stage en maison d’accueil spécialisée. J’y ai découvert, avec stupéfaction des pratiques sexuelles réalisées entre personnes en situation de handicap moteur, et un personnel conscient de ses situations mais ne voulant pas aborder le sujet.
I. Situation représentant le point de départ de mon travail.
Il est 7h00 du matin, c’est ma première semaine de stage, je suis donc encore dans la phase de découverte. Les transmissions débutent, réalisées par l’aide-soignante de nuit. Elle présente les problèmes rencontrés et les différentes attitudes des résidents (sommeil, déambulation, insomnies…). Elle souligne :
- « Il me semble avoir vu Mr S partir dans la chambre de Mr O, il va falloir y mettre un terme… »
Mr O est un homme de 42 ans, il a eu un accident de moto il y a 10 ans qui a eu des conséquences neurologiques graves irréversibles. Il n’a pas de troubles moteurs mais est incohérent et très désinhibé du au traumatisme crânien frontal. Cette désinhibition entraine dans son comportement une importante attirance pour la sexualité. Il faut savoir que Mr O était en couple avant son accident, il a donc connu le rapport au corps avec sa compagne, le désir, le besoin de les assouvir et c’est cette partie qui a pris le dessus depuis son choc frontal.
Mr S quant à lui est atteint d’une myopathie amyotrophique infantile depuis la naissance diagnostiqué à 4 ans, au vu de l’évolution de sa maladie il n’a pas eu l’opportunité de connaitre l’amour affectif et sexuel avec une personne.
L’aide-soignante du matin ainsi que l’infirmière ne soulève pas cette information et donne l’impression de ne pas vouloir l’entendre, elles se regardent furtivement et passe sur la situation d’un autre résident.
Les représentations et la méconnaissant que je pouvais avoir concernant la sexualité des personnes en situation de handicap moteur, ont fait que je n’ai pas de suite perçu le sous-entendu décrit lors des transmissions. C’est pour cela que je m’interrogeais concernant la prise en charge de ses personnes.
Pour quelle raisons l’aide-soignante n’a-t-elle pas voulu aborder ce sujet ? J’ai par la suite demandé à l’infirmière qui m’encadré ce que l’aide-soignante voulait dire par : « il va falloir y mettre un terme » car mon imagination n’était pas assez débordante pour relever le thème de la sexualité dans une institution. Elle m’expliqua alors que le sujet de la sexualité durant mon stage allé être souvent abordé car cela fait partie du quotidien. Elle m’explique aussi que des réunions vont être réalisé afin de trouver des solutions adaptées à cette problématique qui n’est pas assez souvent exploité pour rendre la vie des personnes en situation de handicap comme celle d’une personne « normale ». Bien que je me pose la question de la normalité dans cette situation. En quoi une personne en situation de handicap est anormale ? Ces besoins ne sont-ils pas les mêmes qu’une personne dépourvue d’un handicap, nous pouvons nous interroger sur le droit à la personne.
L’infirmière me fait part de la difficulté pour l’aide-soignante de nuit d’exprimer son ressenti concernant ses situations. Elle travaille dans l’institution depuis des années (22 ans) mais reste cependant distante vis-à-vis de la sexualité des résidents. En effet, le sujet faisant parti de l’intimité, il peut être complexe pour elle de s’exprimer et d’envisager cela. Ce dernier étant considéré au début de sa carrière comme « tabou ».
Or, son travail est excellent et aucuns reproches ne peut lui être fait, elle est empathique, à l’écoute des personnes mais ne souhaite pas aborder ce thème. Au début de sa carrière cette sexualité n’était pas aborder ou esquiver pour éviter d’affronter cette notion et garder une certaine distance avec les résidents. Pour elle, cela fait partie de la sphère intime et à bien conscience que certains résidents ont des rapports sexuels mais reste à l’écart de cela.
II. Analyse et question de départ
Cette situation m’a interpellée, et cette partie jusqu’à la inconnue de la prise en soin d’une personne en situation de handicap m’a motivée à étudier de plus près ce sujet. En effet, aujourd’hui, la question de la prise en compte de l’aspiration des personnes en situation de handicap à une vie affective, intime et sexuelle fait largement débat, que ce soit à travers différents articles de presse, conférences, ou discussions controversées sur la mise en place d’une assistance sexuelle en France.
Dans cette situation je constate que deux personnes du même sexe, n’ayant pas le même handicap se rencontrent pour répondre à leurs besoins sexuels. Tous deux ont le même désir, et n’ont pas d’autres alternatives que de s’entraider. Certains handicaps sont un frein mais pas un empêchement à une vie affective et sexuelle. Cependant, dans cette situation nous pouvons nous faire la réflexion que, l’aide-soignante a des difficultés à verbaliser le fait que ces personnes puissent partager un moment d’intimité, on peut sentir qu’elle ne souhaite pas vraiment savoir ce qu’ils font. La question se pose donc, nos représentations de la sexualité chez une personne en situation de handicap n’est-elle pas un frein pour une prise en soin dans sa globalité ? Quelles sont ses représentations ? Il n’y pas si longtemps le handicap et la sexualité étaient associés à la honte, c’est un sujet tabou dans notre société, difficile à aborder et affronter explicitement. Aujourd’hui cette question commence
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