Le virus s'est développé dans la population depuis le début de l'épidémie
Fiche de lecture : Le virus s'est développé dans la population depuis le début de l'épidémie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ViRUS • 16 Mars 2014 • Fiche de lecture • 494 Mots (2 Pages) • 849 Vues
Le virus a évolué dans la population depuis le début de l'épidémie.
Le développement de vaccins contre le VIH risque de se compliquer encore après les résultats d'une étude française publiée cet l'été. L'évolution constante du virus chez chaque malade pour échapper au système immunitaire est connue. L'équipe dirigée par Martine Braibant à Tours (Inserm UMR 966) montre aujourd'hui que le virus a aussi évolué dans la population depuis le début de l'épidémie.
Ces chercheurs ont testé, sur des prélèvements de patients effectués entre la fin des années 1980 et 2010, la sensibilité du virus aux anticorps neutralisants dirigés contre lui. Ces anticorps neutralisants sont capables, en se fixant sur diverses protéines du virus, d'inhiber son entrée dans les cellules. L'idéal serait d'induire par un vaccin leur production en quantité suffisante pour bloquer celle-ci, ce qu'aucune tentative n'a réussi à ce jour, ou de les faire produire en transférant leurs gènes par des vecteurs d'expression.
Seul 1 % des personnes infectées par le VIH développent des anticorps neutralisants à large spectre en quantité suffisante pour que leur système immunitaire contrôle suffisamment l'infection et qu'ils puissent se passer de traitement. Ce sont ces anticorps que les chercheurs ont utilisés.
«Nous avons montré que, depuis le début de l'épidémie, le virus a constamment évolué vers une plus grande résistance aux anticorps neutralisants. Par rapport aux variants anciens, il faut aujourd'hui 10 à 20 fois plus d'anticorps neutralisants pour bloquer l'infection, explique Martine Braibant. Non seulement le virus devient de plus en plus résistant aux anticorps neutralisants, mais les patients infectés au début de l'épidémie produisaient plus d'anticorps neutralisants que ceux infectés récemment. Le virus induit donc aussi moins la réponse immunitaire.»
Surveiller l'évolution des résistances
En termes de vaccination, il va donc falloir surveiller l'évolution de ces résistances. «Si un vaccin s'avère capable d'induire des anticorps neutralisants, il faudra que ceux-ci soient actifs sur le virus circulant à ce moment.» Parmi les divers anticorps neutralisants utilisés, deux seulement, en association, permettent encore de neutraliser les variants actuels à une concentration raisonnable pour l'homme.
Dans le même temps, une autre stratégie se dessine, celle visant l'éradication du virus. «C'est un champ complètement nouveau. Jusqu'à aujourd'hui, on ne sait pas éradiquer un virus intégré dans nos cellules (VIH ou CMV). Cela veut dire comprendre comment le virus se maintient au sein de la cellule, et comment l'en éjecter», explique Christine Katlama.
Malgré des traitements antiviraux puissants qui bloquent la réplication du virus, celui-ci persiste dans des réservoirs que le système immunitaire est incapable de faire disparaître. Une stratégie d'éradication passe donc par la recherche de méthodes efficaces pour induire la réactivation et la sortie du virus latent dans les réservoirs, pour les purger, de façon à pouvoir ensuite éliminer complètement le virus. Plusieurs molécules semblent capables de
...