Le roman de Charles Dickens " Mutual Friend "
Commentaire d'oeuvre : Le roman de Charles Dickens " Mutual Friend ". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 29 Octobre 2014 • Commentaire d'oeuvre • 395 Mots (2 Pages) • 752 Vues
nnement minL'Ami commun (Our Mutual Friend), quatorzième et dernier roman achevé de Charles Dickens, a été publié par Chapman & Hall en vingt feuilletons comptant pour dix-neuf en 1864 et 1865 avec des illustrations de Marcus Stone, puis en deux volumes en février et novembre 1865, enfin en un seul la même année. Situé dans le présent, il offre une description panoramique de la société anglaise, la troisième après La Maison d'Âpre-Vent et La Petite Dorrit. Ainsi, il se rapproche beaucoup plus de ces deux romans que de ses prédécesseurs immédiats, Le Conte de deux cités et Les Grandes Espérances.
Dickens s'emploie à dénoncer la superficialité d'une société fissurée en divisions de classes, corrompue par l'avidité du gain, l'incompétence du pouvoir, le gaspillage de la vie urbaine vouée au matérialisme et les relations prédatrices qu'entretiennent entre eux les êtres humains. Pour symboliser la déréliction de ce monde en décomposition, il utilise les décharges londoniennes, tumuli de rebuts déversés pêle-mêle (dust heaps), le cours du fleuve charriant des cadavres, les oiseaux de proie humains détroussant les morts et fouillant sans relâche dans les ordures. Ainsi, il associe une satire mordante à un réalisme noir, un fond traditionnel de fantastique et de contes de fée à une mise en garde contre les périls montants et, comme toujours, propose en antidote les valeurs morales qu'assurent la bonne volonté et un altruisme bien orienté.
Il fait aussi montre d'originalité dans la construction de l'intrigue qui se signale par sa cohérence, voire un certain raffinement dans la complexité ; de plus, malgré la surabondance de cadavres, testaments et complots, il abonde en scènes humoristiques où fraicheur d'observation et verve se déploient avec audace. Considérant en effet qu'une voix unifiée ne saurait à elle seule représenter la fragmentation de la société moderne et rendre compte de l'instabilité du monde qu'elle génère, Dickens donne à son narrateur, pourtant moins présent que dans beaucoup de ses romans, une amplitude de tons encore jamais atteinte, tour à tour ironique et désinvolte, sérieux et comique, solennel et léger.
Si la critique contemporaine reste divisée sur son intrigue et ses personnages, L'Ami commun est aujourd'hui reconnu comme l'un des chefs-d'œuvre de la dernière manière de Dickens. Quoique moins courtisé par les adaptateurs que certains ouvrages précédents, le roman a inspiré plusieurs réalisateurs de cinéma ou de télévision, et même le poète T. S. Eliot ou le chanteur Paul McCartney.
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