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Le mot " théâtre "

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Par   •  25 Novembre 2013  •  Analyse sectorielle  •  502 Mots (3 Pages)  •  826 Vues

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Dissertation – corrigé

Le mot « théâtre » vient du grec « théa », qui signifie la « vue », l’essence du théâtre n'est donc pas seulement d’être un texte, mais bien aussi le produit d'une représentation sur scène. Cette ambivalence fait d'ailleurs la richesse du genre, puisque si les pièces peuvent être lues, elles prennent tout leur sens lors de leur représentation. C'est bien cette spécificité du genre théâtral qui est au cœur de la réflexion d'Anne Ubersfeld, lorsqu'elle déclare dans « Le texte dramatique » in Le Théâtre qu'« une des caractéristiques les plus étonnantes du texte théâtral, la moins visible, mais peut-être la plus importante, c'est son caractère incomplet ». Pour elle, le texte théâtral est donc un texte troué, qui exige du metteur en scène une interprétation. Quelle est donc la place du metteur en scène dans le texte théâtral ? Est-il, comme semble l'avancer Ubersfeld, un créateur à part entière ? N’y a-t-il pas des limites dans son entreprise de création ? Nous verrons, dans un premier temps, que la caractéristique même du théâtre rend le rôle du metteur en scène crucial, mais que le rôle de ce dernier est limité, pour enfin conclure sur la nécessaire et productive complémentarité de l'auteur et du metteur en scène.

Dans un premier temps, il apparaît que l'intervention du metteur en scène est essentielle, face à l' « incomplétude du texte » (Ubersfeld) et que c'est cette intervention qui permet au texte théâtral d'être un art vivant, et aux textes d'exister et de se recréer.

Le texte de théâtre est un « texte troué » (Ubersfeld) et c'est bien ce qui rend nécessaire l'intervention du metteur en scène. En effet, les textes, notamment les textes du théâtre classique, ne contiennent pas suffisamment d'informations scéniques pour être montés telles quelles. Le metteur en scène doit alors user de tout son talent pour pouvoir mettre en scène ces pièces. Ainsi, dans la scène d'exposition du Misanthrope, nous n'avons aucune information quant aux personnages, Philinte et Alceste. Jean-Pierre Vincent, en 1977 à Strasbourg, décide de présenter l'un « assis dans une certitude boudeuse » (Ubersfeld), l'autre « debout auprès de lui » (Ubersfeld). C'est là bien le talent d'un metteur en scène d'analyser le texte et de le monter avec sa propre perception. De même, les pièces raciniennes limitent les indications sur le comportement des personnages à leur strict minimum : prenons par exemple Bérénice. Dans cette tragédie, à l’acte IV, scène 5, lorsque Titus et Bérénice se déchirent car Titus est partagé entre son devoir d’empereur et l’amour qu’il porte à Bérénice, il n’y a aucune didascalie qui nous indique de quelle manière doit se comporter Bérénice : est-elle froide, ou doit-elle au contraire laisser libre cours à son malheur ? Seule une didascalie interne (« vous pleurez ») nous montre que Titus pleure. Pour le reste, c’est au metteur en scène de prendre ses propres responsabilités. Il faut alors l'inventivité et la justesse d'un metteur en scène pour permettre au théâtre de s'épanouir pleinement

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