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La notion de "modestie"

Thèse : La notion de "modestie". Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Juin 2013  •  Thèse  •  1 195 Mots (5 Pages)  •  1 392 Vues

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La notion de « pudeur » est d’une définition complexe, variable selon les périodes, les lieux géographiques et les sociétés étudiées.

D’un point de vue étymologique, le mot provient du latin pudor qui signifie la honte, la modestie ou encore la timidité. La pudeur est un concept bicéphale, incluant à la fois une conception individuelle et collective. C’est à la fois un sentiment subjectif personnel et une norme de ce qui est objectivement acceptable.

La pudeur apparaît en outre en relation étroite avec d’autres notions, telles le sexe, la nudité ou encore la décence, la morale et les mœurs. En Droit, les juges l'ont définie dès 1975 de la manière suivante : « la pudeur est un instinct moral qui interdit de montrer certaines parties du corps en raison de ce qu’elles se rattachent à l’acte sexuel, ou de faire devant d’autres personnes des gestes sexuels, des exhibitions ayant pour effet soit d’éveiller certains désirs chez autrui, soit de provoquer sa répulsion en raison de leur obscénité »

Il paraît essentiel de poser la problématique du corps dans la relation de soin, l’acte de soin supposant toujours un regard, voire un geste sur le corps dénudé du soigné.

La nudité (totale ou partielle) est une apparence que la personne malade peut prendre assez fréquemment lors des consultations, des soins, ou d’une hospitalisation. Le malade peut vivre plus ou moins difficilement cette situation, pourtant nécessaire à sa santé. Il se trouve plus exposé que les personnes bien portantes à la question de la pudeur, de sa pudeur.

Si la personne malade admet d’exposer son corps dénudé aux professionnels de santé, puisque c’est pour son bien, il est des hypothèses dans lesquelles elle peut devoir vivre une divulgation non consentie de son image, de ce corps dénudé, affaibli, malade. Au manque d’intimité inhérent au contexte (d’hospitalisation notamment), s’ajoute une forme d’intrusion, d’immixtion dans sa vie privée, son corps.

Le Code de la santé publique, à l’article L.1110-4, impose ainsi aux professionnels de santé de « respecter la dignité et l’intimité de la personne malade » et le « respect de sa vie privée ». La protection de la personne malade comme une intrusion d’autrui dans sa sphère intime trouve son fondement dans le droit commun avec le respect de l’intimité de la vie privée et de la dignité deux malades.

La pudeur, une notion ancienne et évolutive

La pudeur est un sentiment subjectif ancien. Valeur déjà célébrée par les grecs et les romains, elle a gagné en force et en complexité au fil de l’Histoire, variant selon les civilisations et les codes sociaux. L’étude de la représentation artistique des corps démontre une évolution certaine de la pudeur. Historiquement cette simple représentation de corps nus a longtemps offusqué les mœurs et était censurée au nom de la protection de la pudeur publique.

Depuis la préhistoire, il s’agit d’un des thèmes majeurs de l’art. Dans les représentations de femmes, le visage et les détails sont minimisés alors que les seins, le ventre (fécond) et le sexe sont accentués, exagérés.

L’art se développe dans l’Antiquité en même temps que l’écriture et les civilisations. Les grecs portent une grande attention au corps et à son entretien, principalement le corps masculin. On trouve ainsi de nombreuses scènes sexuelles peintes sur des céramiques, dont beaucoup peuvent paraître notoires car elles reconstituaient des représentations homosexuelles ou pédérastes. La pudeur se colore d’une féminité certaine.

Le Moyen-Âge n’aime pas représenter le sexe, encore moins le simple nu. La pudeur est attachée à la religion et la représentation du corps nu au péché originel (pour les représentations des enfers sur les vitraux d’églises, avec par exemple des personnages nus dont les parties génitales sont dévorés par des serpents). Il faudra attendre le XVème siècle pour voir apparaître de plus nombreuses œuvres, où la nudité reste bien souvent partielle.

A la Renaissance, le nu commence à être de plus en plus représenté en art. Mais

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