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La mort

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Par   •  2 Octobre 2013  •  Thèse  •  2 003 Mots (9 Pages)  •  1 463 Vues

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la mort

Pour tout être vivant, la mort est une réalité inéluctable: sa vie s'achèvera tôt ou tard par une mort définitive. Cet aspect de l'existence est un des défis les plus difficiles que la vie nous propose. Il peut sembler totalement désespérant et absurde à celui qui refuse d'y faire face et de l'assumer complètement. Mais pour celui qui parvient à accepter vraiment cette réalité, c'est toute la valeur de la vie, du présent, des relations interpersonnelles et du développement personnel qui se trouve changée.

Jean Garneau présente dans cet article le volet le plus fondamental d'une vision de l'existence humaine pleinement assumée. Il fournit par la même occasion des éléments de réflexion essentiels pour examiner les fonctions psychiques de la vie éternelle promise par la plupart des religions, ainsi que de plusieurs vertus généralement reconnues, notamment l'altruisme et le sacrifice.

A. Introduction

La mort n'est pas un sujet auquel nous pensons volontiers. La plupart du temps, nous avons tendance à faire comme si cette réalité n'existait pas ou ne nous concernait pas. Pourtant, c'est une question qui nous touche tous directement. Du fait que nous sommes vivants, nous sommes voués à mourir tôt ou tard, d'une mort définitive.

C'est un des paradoxes les plus troublants de notre existence et probablement la réalité la plus révoltante qui soit. Nous recevons une seule vie dont la durée est limitée mais inconnue et dont la fin est inéluctable, irrémédiable et définitive. C'est comme si on nous donnait un cadeau tout en nous le retirant.

Il n'est pas étonnant que les humains aient inventé une variété de moyens pour tenter d'éviter cette dure réalité. Il faut bien reconnaître que la seule alternative n'est pas très attrayante à première vue. Si nous ne fuyons pas devant ce défi, il faut accepter et intégrer la mort comme une dimension fondamentale de notre existence; y consentir d'avance pour lui faire une place dans notre façon de vivre. Ce n'est sûrement pas un projet capable de mobiliser les masses!

La mort est un des quatre défis fondamentaux de l'existence humaine. Pour certains, c'est le plus exigeant alors que pour d'autres les plus grandes difficultés sont ailleurs. Mais pour tous, il s'agit d'une question que la vie nous présente et à laquelle il nous faut trouver des réponses qui auront un effet important sur l'ensemble de notre existence. (Voir le chapitre 7: "Les implications existentielles" dans "L'Auto-développement: psychothérapie dans la vie quotidienne" à propos de ces quatre défis.)

B. L'évitement

Dans la mesure du possible, la plupart d'entre nous évitons de penser à la mort. Mais il nous arrive tous, de temps en temps, de nous faire rattraper par cette question. Les événements de notre vie se chargent de nous la rappeler. La mort imprévue d'un être cher, un accident sérieux, une maladie grave ou une tragédie dans notre environnement viennent nous rappeler que nous pouvons mourir à tout moment, que notre vie pourrait être radicalement écourtée ou soudainement changée de façon drastique.

Lorsque ces accidents de parcours nous forcent à considérer notre mort comme une réalité importante, il se produit un phénomène remarquable: nous devenons plus intensément vivants et plus sensibles à ce qui est le plus important dans notre vie.

Nos priorités changent alors pour donner plus d'importance à ce qui nous semble essentiel. Nous jetons un regard plus critique sur les "urgences" auxquelles nous consacrons notre temps. Et nous décidons de nous occuper davantage de ce qui nous importe le plus: notre famille, les satisfactions importantes pour notre bonheur, nos valeurs prédominantes, le plaisir que nous prenons à vivre, etc. Puis le tourbillon de la vie reprend éventuellement le dessus et nous invite à oublier ces épreuves. Nous recommençons alors à redonner la première place à des urgences superficielles.

Il s'agit d'un étrange paradoxe. Lorsque nous parvenons à oublier que notre vie est limitée dans le temps, nous devenons moins vivants, alors que nous le devenons davantage lorsque nous sommes conscients de la mort qui nous attend.

1) Pourquoi cet évitement ?

En tant qu'être vivant, chacun de nous cherche à maximiser sa vie dans la mesure du possible. Il recherche un épanouissement aussi complet qu'il le peut et se mobilise pour protéger sa vie lorsqu'elle est menacée. C'est la tendance actualisante qui nous oriente dans cette direction (voir "Une théorie du vivant" pour une explication plus élaborée.)

Or, nous apprenons un jour que notre vie est un bien périssable qui porte les germes de sa propre destruction. Certaines de ses caractéristiques en sont en effet l'antithèse: nous avons une seule vie qui prend nécessairement fin par une mort imprévisible et inéluctable.

Autrement dit: il faut inclure dans la définition de la vie les éléments suivants: sa durée est limitée; le moment de sa fin n'est pas défini à l'avance; la mort est définitive; chaque être vivant n'a qu'une seule vie.

Nous n'avons pas vraiment le choix: la mort est nécessairement la dernière partie de notre vie. Mais il est difficile d'accepter cette réalité; notre mission comme être vivant est de vivre le plus complètement possible et non pas d'arrêter de vivre!

C'est pour cela que nous parlons ici d'un défi existentiel. Il s'agit d‘un paradoxe que nous devons accepter et auquel nous devons parvenir à donner un sens satisfaisant. (Il y en a d'autres, tout aussi difficiles, qui sont décrits au chapitre 7 de "L'auto-développement: psychothérapie dans la vie quotidienne".)

Mais comme devant les autres défis de ce genre, nous avons aussi l'option du déni. Nous pouvons refuser la réalité, faire comme si elle n'existait pas, créer des idées qui nous aideront à fermer les yeux sur cette vérité qui nous semble inacceptable.

2) Un défi plus ou moins évité

La vie nous présente ce défi de la mort et chacun d'entre nous doit trouver sa propre façon d'y faire face. Les variantes sont forcément nombreuses,

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