L'Etat
Analyse sectorielle : L'Etat. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alexmda • 3 Mars 2015 • Analyse sectorielle • 2 520 Mots (11 Pages) • 592 Vues
Chapitre 1 : L’Etat
On a conceptualisé l’Etat au Moyen-Âge avec l’affirmation de la notion de souveraineté. Le théoricien de cette conception de l’Etat est Machiavel. En France le 18ème siècle constitue un tournant important avec les lumières et l’apparition d’un grand nombre de textes importants : Montesquieu qui théorise la séparation des pouvoirs. La période révolutionnaire coïncide avec l’achèvement de la centralisation de l’Etat.
Il y a une forme d’égocentrisme lorsqu’on pense que les sociétés doivent s’organiser autour d’un Etat. Il existe bien sûr des sociétés sans Etat. « La politique » d’Aristote, « le Léviathan » de Hobbes, « la société contre l’Etat » de Pierre Clastres. « Le discours de la servitude volontaire » de la Boétie. Le Prince de Machiavel.
La société et l’Etat
La société dans laquelle nous vivons actuellement est organisée autour d’une forme politique, en groupes, collectivités, c’est une unité à partir d’une multiplicité d’individus. L’Etat du latin « staré », se tenir debout. Le Robert donne une définition assez flou de l’Etat. La première idée est que l’Etat est l’expression d’une volonté souveraine qui s’exerce sur un peuple, sur un territoire. L’Etat est l’ensemble des services généraux d’une nation, l’Etat est un mouvement humain fixé sur un territoire et ce groupement se réfère au pays ou à la nation. L’Etat est donc un type d’organisation sociale et les gouvernants sont les représentants de cette organisation.
Le concept de nation revoie à une idée culturelle, historique, linguistique, il peut exister un Etat sans nation. L’Etat c’est l’ensemble des institutions politiques, juridiques, policières, militaires, administratives qui régulent une société sur un territoire donné. La particularité de la structure étatique repose sur la séparation entre les hommes et la société, l’Etat c’est une instance qui régule la société, elle est détachée de la société. Le lien entre la société et l’Etat c’est que pour une société soit unie, il faut un Etat. Tout se passe comme si le lien social impliquait l’Etat, une structure extérieure et supérieure. Ce pouvoir comme il est séparé, il est neutre, impartial et permet de résoudre les conflits entre les individus. Nous avons tendance à penser que s’il n’y a pas d’institutions juridiques et policières nous sommes en instant de guerre. Notre point de vue est donc un rapport nécessaire entre société et Etat. Or, ce point de vue n’est pas exact.
En effet, l’Etat est une forme moderne de l’organisation politique. Longtemps nous avons vécu sans Etat. L’Etat n’a pas toujours existé, le pouvoir d’un seigneur féodal n’est pas la même chose qu’un pouvoir étatique. Le pouvoir politique était autre part. Prenons l’exemple que développe Pierre Clastres (ethnologue français), les chefferies indiennes. A partir d’un autre exemple d’organisation politique il interroge le modèle occidental. Ces sociétés sont dites primitives. Il dégage l’importance du lien entre parole et pouvoir « l’exercice du pouvoir assure la domination de la parole ». Celui qui détient le pouvoir, détient la parole. Les sociétés indiennes ne reconnaissent pas au chef le droit de la parole parce qu’il est chef mais elles exigent de lui la parole, qui prouve sa supériorité. Le chef est un faiseur de paix, et quand il ne parvient plus à régler les conflits il est démis de ses fonctions. Il ne dispose ni de la force, ni de la puissance mais uniquement de la parole. Mais qu’est-ce qu’une parole de chef ? C’est un discours ritualisé, tous les jours le chef fait un discours, il est attendu dans sa fréquence et parce que l’on sait ce qu’il va dire. C’est un discours dans lequel il loue l’unité du groupe, le mérite des ancêtres qui font la force du groupe. Ce qui est intéressant c’est que ce discours n’est pas écouté, chacun vaque à ses occupations. En cas de guerre, le chef devient détenteur de la force et de l’autorité. Le chef offre tous ses biens, il est le plus pauvre. Il donne sa parole et ses biens. Le mode d’organisation social est un mode d’organisation politique qui ne correspond pas à un Etat mais le pouvoir politique est pourtant présent. L’auteur dit que si les sociétés indiennes s’organisent sans Etats, elles s’organisent contre l’Etat de peur qui monopolise la force et risque de devenir un danger pour la société. Le chef possède moins que les autres et donc ne peut dominer les autres par sa richesse.
Il faut donc distinguer pouvoir politique et Etat : le pouvoir politique est une forme de domination de la société qui permet de perpétuer la vie commune. WEBER s’interroge sur les fondements de cette domination. Il donne la réponse en 3 points : le pouvoir traditionnel, le pouvoir charismatique et le pouvoir rationnel. Se pose alors la question du besoin de l’Etat.
II) Le besoin d’Etat
Pourquoi pensons-nous que sans Etat il n’y aurait plus de vie commune possible ? Parce qu’on pense que créer une unité à partir de la multiplicité des individus est quelque chose de problématique. Du coup, est-ce que l’Homme est naturellement sociable ? Est-ce que l’unité sociale est naturelle ou est-ce qu’elle doit être construire de manière artificielle ? Aristote écrit que « l’homme est un animal politique », c’est un être naturellement sociable, il a besoin des autres pour vivre et pour bien vivre. Le mode de vie des hommes est politique, il se regroupe pour vivre ensemble, parce qu’ils ont des valeurs communes. Aristote qui vit hors cité est soit un être dégradé soit surhumain mais ce n’est pas un homme, globalement l’homme hors cité est un être agressif alors qu’il peut vivre de manière paisible dans la cité. La nature réunit les hommes en groupes. Vivre ensemble c’est la réalisation de l’humanité qui passe par le logos (la parole rationnelle).
Hobbes n’est pas d’accord avec cette pensée, il estime que la nature humaine dissocie les hommes qui ne développent aucune amitié naturelle mais de la violence, leur nature humaine a plutôt tendance à les séparer qu’à les réunir car les hommes sont dans le désir et pas simplement dans le besoin, le besoin s’éteint mais pas le désir ce qui entraîne la volonté de dominer l’autre pour avoir plus que son voisin. Dans le Léviathan, Hobbes imagine l’état de nature, c’est un état de guerre. ll part du constat qu'à l'origine dans l'état de nature, l'Homme "est un loup pour l'Homme".
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