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Commentaire composé sur le discours de Volatire contre la condition des femmes

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Par   •  12 Décembre 2012  •  2 546 Mots (11 Pages)  •  1 519 Vues

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C – Un discours violent qui exprime un sentiment de révolte contre la condition des femmes Commentaire composé sur Voltaire, Femme soyez soumise a vos maris p354-355

I.                    Personnage au franc parler et au fort tempérament .

Arguments possibles  :Affirmation de soi, vivacité du discours, évocations sans fausse pudeur de réalités crues étonnantes pour l’époque, pas le souci de la bienséance et des convenances quand il s’agit de défendre la cause des femmes. Langage imagé et pittoresque, parfois irrespectueuse. Culture utilisée pour argumenter.

(Chaque argument doit faire l’objet d’un paragraphe étayé par des analyses de procédés d’écriture ou des citations du texte)

 

II.                  Personnage des Lumières qui cherche à convaincre comme un philosophe. ( la meuf )

Arguments possibles : argumentation bien menée qui recourt au raisonnement inductif ou déductif : partir d’abord d’exemples pour généraliser ensuite ou l’inverse. De l’expérience personnelle à la généralisation ; argument d’autorité réfuté. Raisonnement concessif : examiner les arguments des adversaires pour mieux les réduire à néant. Raisonnement comparatif, démonstration à l’aide d’exemples. Revendication d’une égalité homme- femme au plan des capacités et en même temps reconnaissance d’une complémentarité. Refus de l’esclavage au nom de cette complémentarité. Modèle de reine tout à fait typique des souverains éclairés qu’ont soutenus les philosophes des Lumières : mot «  lumières » associés aux bienfaits et à la recherche du bonheur des sujets, mécénat. Plaidoyer en faveur d’une éducation véritable des femmes.

 

III Personnage d’oratrice habile qui sait aussi persuader son interlocuteur : Arguments possibles : s’implique personnellement dans son discours, implique son interlocuteur. Utilise des registres différents pour séduire son auditeur : l’ironie, la moquerie, la caricature ou provoque par des accents polémiques, mais elle sait aussi mettre en valeur son point de vue en faisant l’éloge des capacités des femmes et en cherchant à émouvoir son interlocuteur par la peinture de la dure condition féminine et le courage des femmes. Tous les procédés rhétoriques sont bons pour emporter l’adhésion de l’abbé qui d’ailleurs se garde bien de répliquer.

Conclusion : bilan de l’étude menée et ouverture sur un texte comparable, une autre figure de femme, un rapprochement avec aujourd’hui.

Introduction :

Voltaire, philosophe des Lumières, s’est trouvé sur tous les fronts de la contestation (intolérance, torture, guerre, esclavage). Dans l’extrait de « Femmes, soyez soumises à vos maris » que nous allons étudier, il aborde la question de l’inégalité des femmes vis à vis des hommes et de la dépendance des femmes à l’égard de leurs maris. L’extrait proposé rapporte le dialogue entre un abbé et une femme de l’aristocratie, la Maréchale de Grancey, en colère contre une phrase qu’elle a lue dans les Epîtres de Saint- Paul : « Femmes, soyez soumises à vos maris ». Elle expose sa propre vision de la femme et blâme les hommes. Dans un premier temps, nous verrons qu’elle adopte un langage vif et libéré ; puis nous analyserons la manière dont elle cherche à convaincre son interlocuteur ; enfin, nous expliquerons comment elle utilise toutes les ressources du langage pour persuader.

I/ Une femme de caractère, au langage vif et libéré 

a) Une parole vive :

Rafale de questions qui ne laissent pas le temps à l’abbé de réagir (cf. L.32 à 37).

Beaucoup de phrases sans verbes ou nominales, qui traduisent son emportement.

De nombreuses exclamations et interjections qui traduisent son indignation à l’égard de la condition réservée aux femmes.

Emploi d’un langage très imagé qui fait surgir de véritables tableaux dans l’esprit de l’interlocuteur.

1/ Dans la description des hommes : elle évoque un « menton couvert d’un vilain poil rude », qu’il faut « tondre de fort près » : elle focalise sur un détail physique, qu’elle caricature (voir les deux adjectifs négatifs « vilain » et « rude »). Elle a l’art de croquer les gens.

2/ Dans la description de la princesse allemande : la multiplication des verbes d’actions et l’emploi des pluriels laisse imaginer un mouvement incessant, une activité fébrile.

Elle insère dans ses arguments des conversations imaginaires (par exemple : « Sans qu’on vienne me dire encore : Obéissez », à la ligne 37).

b) Une parole libérée :

La Maréchale dit tout ce qu’elle pense, sans se soucier des convenances et du savoir- vivre. Elle apparaît comme une femme de caractère.

Elle n’hésite pas à évoquer les réalités crues de la vie, sans chercher à les embellir. Elle parle ainsi de la grossesse comme d’une « maladie de neuf mois qui est quelquefois mortelle », elle évoque aussi l’accouchement (« mettre au jour avec de très grandes douleurs un enfant ») puis elle termine en parlant des règles (« des incommodités très désagréables »). Elle présente de plus les particularités physiologiques des femmes comme des inconvénients (voir les champs lexicaux de la maladie et de la souffrance).

Elle peut se montrer très irrespectueuse. Elle se moque ainsi de Saint Paul avec des termes qui connotent tous le mépris : « j’ai jeté son livre », elle le déclare « très impoli », suggère qu’il est « très difficile à vivre » (elle en fait donc le blâme). Elle ajoute avec ironie : « je lui aurais fait voir du pays ».

Ce langage est à l’image de sa vie. La maréchale est une femme libre. Elle fait allusion à ses amants, certes par périphrase, mais n’oublions pas qu’elle parle à un abbé : « Nous nous promîmes d’être fidèles : je n’ai pas trop tenu ma parole, ni lui la sienne » (lignes 31/32). On remarque au passage qu’elle accepte les infidélités de son mari. La seule règle de conduite qui lui semble valable est donc la liberté : elle refuse toute servitude, toute dépendance, comme le montre la question rhétorique

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