Analyse De Pratique sur Mme X

Mon stage se déroule dans un EHPAD. Mme X est une femme, veuve, de 76 ans. Elle est entrée dans cet établissement à sa propre demande car, habitant une grande maison reculée de la ville, elle ne pouvait plus vivre seule. Elle a une fille dont elle est très proche, qui passe régulièrement la voir. Cette patiente se déplace à l’aide d’un déambulateur, elle reste donc indépendante, et a seulement besoin d’une aide partielle pour sa toilette et quelques autres gestes du quotidiens. C’est une patiente qui mange en texture normale, elle apprécie beaucoup le moment du repas car son mari était cuisinier et lui concoctait de bon petit mets. Mme X est une dame discrète, qui n’aime pas se faire remarquer, et qui veut déranger le moins possible le personnel soignant.

Au début de mon stage, pendant le repas du midi, Mme X a fait une fausse route. Ce qui n’est pas dans ses habitudes. Mais depuis cet évènement, il est décidé que Mme X passe en texture mixée lors de ses repas.

Au cours de la troisième semaine de mon stage, pendant l’une de ses visites, sa fille désire voir l’infirmière car elle a appris par sa mère le changement concernant les repas. Elle lui demande pourquoi ce changement a été mis en place. L’infirmière lui explique alors l’incident qui s’est produit il y a quelques jours. Mais la fille ne veut rien entendre, elle nous dit que Mme X accepte difficilement cette rectification mais qu’elle n’ose rien dire. La fille certifie que sa maman n’a pas besoins d’avoir des aliments mixés, qu’elle sait mâcher et qu’elle trouve inadmissible que l’avis de la patiente n’a pas été pris en compte. Elle rajoute aussi qu’en faisant cela on choisit la facilité. Suite à ça elle se montra très insistante pour que sa mère ait de nouveau des repas en texture normale, ce qui est fait deux jours après.

Jusqu’à la fin de mon stage Mme X n’a pas eu de nouveaux problèmes lors de ses repas.

Comment doit-on interpréter ce genre de changements qui sont fait très rapidement suite à un évènement occasionnel. Est-ce seulement pour la sécurité du patient ou aussi pour celle de l’équipe ? Et est-ce le bien-être du patient qui est visé, ou est-ce plus une question de faciliter le travail des soignants comme le dit la fille de Mme X ? Pourquoi modifier l’habitude des personnes suite à un incident qui reste peu fréquent, et qui ne se récidive pas régulièrement ? Peut-on parler alors d’une atteinte à la dignité ou même d’une atteinte à la singularisation du patient.

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