Analyse De Pratique: la toilette
Dissertation : Analyse De Pratique: la toilette. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 10 Juin 2012 • 1 255 Mots (6 Pages) • 5 797 Vues
Un épisode professionnel a particulièrement retenu mon attention lors de mon premier stage de première année. Celui-ci s'est déroulé le deuxième jour du stage, alors que le matin deux aides-soignantes m'appellent en renfort pour une toilette. En arrivant dans la chambre de Mme X, 88 ans, j'ai été confronté à un épisode violent.
Cette dernière était assise sur son lit, habillée, valise faite et refusait tout soin de la part de l'équipe. Elle s'est même levée valise en main et s'est dirigée vers la porte que barraient les deux aides soignants. Elle voulait rentrer chez elle et, devant l'opposition des soigants, a commencé à les agresser verbalement, puis m'a saisi fortement le poignet. J'ai dans un premier temps été surpris de la force de la poigne, surtout de la part d'une personne âgée qui, physiquement, ne semblait pas être robuste. J'ai doucement réussi à me libérer mais après 10 minutes de discussion visant à apaiser et raisonner cette résidente, la situation restait bloquée.
C'est à ce moment qu'une des aides-soignantes est sortie pour aller chercher l'infirmière cadre. Durant ce court laps de temps, ma surprise a laissé place à un désarroi, ne sachant que faire puisque, malgré mes propos calmes et bienveillants, la communication avec Mme X restait bloquée. La cadre est arrivée, s'est adressée à elle en la raisonnant, lui indiquant qu'elle ne pouvait quitter l'établissement dans cet état. Elle l'a ensuite amené devant le miroir en lui faisant remarquer qu'elle n'était ni lavée ni peignée. Mme X avait effectivement la chevelure en bataille. Elle s'est rassise sur son lit, visiblement calmée. Il a été bien sûr été décidé d'ajourner la toilette puis nous sommes sortis de la chambre. Durant la suite du stage, cette personne n'a plus eu aucun accès violent.
Après renseignements pris auprès des infirmières, Mme X avait la veille, dans la nuit, bousculé et blessé légèrement l'équipe de garde, diagnostiqué comme étant un trouble comportemental de type agressif. Le SAMU était intervenu et administré 20 gouttes de Nozinan® (antipsychotique). Sans succès, puisque le médecin traitant a dû intervenir en prescrivant une injection intra-musculaire de Tiapridal® (antipsychotique) avec un relais per os en gouttes. Malgré le fait qu'après le jour 2 la résidente n'a pas montré d'autre épisode agressif, elle a conservé ce traitement durant tout mon stage avec une diminution progressive afin d'éviter des effets secondaires. Par la suite, Mme X n'ayant auparavant jamais eu d'épisode violent, une prise en charge triangulaire (médecin-infirmière-psychologue) a mis en évidence une possible confusion iatrogène lié à la prescription de Monoalgic© (antalgique opioïde) pour ses douleurs lombaires.
Hormis une attitude et une élocution calme, déjà expérimenté par le passé dans l'accueil touristique, je me suis demandé ce qui m'a manqué pour réagir de manière professionnelle. Mon questionnement a donc été le suivant : quelle est la posture infirmière à adopter face à un épisode violent lié à une confusion aiguë ? En fait, dans la situation évoquée, deux notions sont à distinguer chronologiquement dans la prise en charge : dans un premier temps, la conduite soignante à tenir face à la violence du soigné et, dans un deuxième temps, l'exploration de la confusion aiguë.
En ce qui concerne la violence du soigné, un ouvrage m'a particulièrement intéressé : « Communication soignant-soigné, repères et pratiques » co-écrit par Antoine Bioy. Il y explique que « l'agressivité est un comportement humain, pouvant s'exprimer au même titre qu'un autre » et qu'elle peut se manifester aussi dans un contexte de soin. Il y indique 4 réflexes clés important face à un patient agressif. Tout d'abord conserver une distance physique par rapport au patient afin de ne pas se mettre en danger et ne pas lui donner l'impression d'envahir son espace vital. Ensuite, diminuer les manifestations de pouvoir c'est-à-dire le ressenti de dépendance et d'inégalité vis-à-vis du soignant. Rester le plus calme possible
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