Soin d'un patient atteint d'hypotension orthostatique

sMadame B, une patiente que je prends en charge, a une prise d’hypotension orthostatique à faire ce matin au levé. Madame B. est dans le service depuis 2 jours, elle est arrivée à la demande de son médecin traitant à cause d’un maintien à domicile compliqué et après avoir été retrouvée au sol par sa voisine (durée au sol indéterminé). Madame B. nous a dit qu’elle vivait avec un ami, selon ses dires celui-ci est parti en vacances chez son ex-compagne (situation compliquée et propos probablement altérés par sa maladie d’Alzheimer), nous en déduisons qu’elle est probablement souvent seule à son domicile. Ses enfants nous confirmeront qu’elle a bien un petit ami mais que c’est compliqué et qu’elle est souvent seule chez elle et qu’ils sont inquiets, qu’ils seraient plus rassurés si elle allait en maison de retraite.

Cet examen est prescrit en raison de ses nombreuses chutes. Madame B a la maladie d’Alzheimer. J’entre dans sa chambre après avoir frappé. Je m’approche de son lit. Elle est réveillée, je lui dis bonjour, lui demande si je peux allumer la lumière, si elle a passé une bonne nuit et si elle est mal quelque part. Tout va bien et madame B a le sourire. Je lui explique alors l’examen que je veux lui faire faire pour savoir si ses chutes ne proviennent pas d’une hypotension orthostatique. Madame B grimace et soupire mais se redresse quand même pour s’assoir (je pense qu’elle aurait aimé rester tranquillement dans son lit). Je ne suis pas très à l’aise mais l’examen doit être fait. Je l’aide à s’assoir au bord du lit, l’aide à enfiler ses chaussons puis lui mets le brassard pour prendre sa tension au lit. Madame B. change d’humeur, soupire et grimace lorsque le brassard serre son bras, elle se plaint que celui-ci lui fait mal. J’essaye alors de divertir madame B. et lui parle de ses enfants (deux de ses enfants sont venus la voir hier), lui demande ce qu’ils font, combien de petits enfants elle a, etc. La tension au lit est prise, elle est normale (124/80). Je transmets l’information à madame B. en lui disant que sa tension est bonne et lui réexplique qu’elle doit se lever, que je prendrai une autre tension une fois debout, puis à une minute, puis à trois minutes. Je lui dis que ça ne va pas durer longtemps, qu’elle devra rester debout que trois petites minutes. Je suis un peu gênée et m’en veux un peu car j’ai l’impression de la « brusquer » dès le réveil contre son gré.

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