Le concept principal de l'eugénisme

L’eugénisme, dont le nom provient du grec « eu – génos » et signifie « science des bonnes naissances », est une idéologie née dans le courant du XIXème siècle en réaction aux théories évolutionnistes de Darwin. Fondée par le cousin de celui-ci, Francis Galton, elle cherche à stimuler l’amélioration de l’espèce humaine en sélectionnant des individus correspondant à des critères appréciés tels que la force, la beauté, l’intelligence ou la résistance à certaines maladies génétiques. Il s’agit en fait de ne garder que les allèles les plus favorables dans le génome humain en encourageant la reproduction des Hommes les possédant.

On distingue l’eugénisme dit « positif », dont le but est de contrôler les reproductions pour éviter l’hybridation, c’est-à-dire le mélange entre deux catégories d’humains qu’on veut garder séparées, et de favoriser la reproductiondes individus conformes aux critères désirés, et l’eugénisme dit « négatif », qui cherche à ne permettre la reproduction qu’à ceux-ci, que ce soit par des lois sur la reproduction, des stérilisations contraintes ou des exterminations massives.

Le concept primaire de l’eugénisme, c’est-à-dire la sélection des géniteurs pour obtenir de meilleures souches, est en fait une des nombreuses manifestations de larecherche de la perfection qu’on retrouve dès l’antiquité. On l’observe d’aborddans l’élevage, où des croisements de plantes ou d’animaux sont réalisés depuis des millénaires, mais également chez l’humain, comme en témoignent des récits relatant la pratique de l’eugénisme à Sparte, ou encore l’écriture par Platon et Aristote de véritables plaidoyers en faveur de la sélection des géniteurs.

L’eugénisme s’est également vu mettre en pratique par des lois eugéniques aux États-Unis, en Suède ou même en France avec la stérilisation contrainte des handicapés mentaux. Toutes ces décisions furent surtout prises autour de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle, véritable âge d’or de l’espoir eugéniste notamment grâce aux prémices de la génétique et de la théorie évolutionniste ; l’exemple le plus frappant de pratique eugéniste restant la politique du gouvernement national-socialiste en Allemagne Nazie, et ce autant par l’eugénisme positif dans les « Lebensborn » que par l’eugénisme négatif via des lois restrictives et, surtout, par le biais du tristement connu génocide nazi.

En tant que fantasme millénaire, l’eugénisme s’est également retrouvé cheznombre d’auteurs, et notamment chez des auteurs de fiction tels que Boris Vian dans Et on tuera tous les affreux ou Aldous Huxley dans Le Meilleur des Mondes. Et pourtant, tous ont émis des doutes quant au bien-fondé de cette idéologie…

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