XVe-XVIe siècles, un nouveau rapport au monde, un temps de mutation intellectuelle
Cours : XVe-XVIe siècles, un nouveau rapport au monde, un temps de mutation intellectuelle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lolaaaa156776 • 14 Avril 2023 • Cours • 2 382 Mots (10 Pages) • 324 Vues
HIST. – TH. 2 : XVE-XVIE SIECLES, UN NOUVEAU RAPPORT AU MONDE, UN TEMPS DE MUTATION INTELLECTUELLE
Séquence 4.
Humanisme, Renaissance et réformes religieuses : les mutations de l’Europe
Problématique générale :
Comment se renouvellent la pensée et l’art aux XVe et XVIe siècles et comment la pensée nouvelle favorise-t-elle les réformes religieuses ?
Séance 1. Etudes De Cas… : … n°1 : Erasme, « prince des humanistes ».
Problématique : En quoi Erasme est-il une figure emblématique de l’Humanisme ?
… n°2 : Michel-Ange entreprend la fresque de la chapelle Sixtine.
Problématique : Pourquoi la fresque peinte par Michel-Ange est-elle un chef d’œuvre de la Renaissance ?
… n°3 : Luther ouvre le temps des réformes.
Problématique : Quelles sont les caractéristiques de la Réforme luthérienne ?
Séances 2&3. Corrections des Etudes De Cas.
Etude de cas n°1
L’Antiquité réhabilitée, le Moyen Âge dénigré.
Comme tous les Humanistes, Érasme participe à la réhabilitation de la période antique en lisant des œuvres de l’Antiquité grecque et les traduit, et s’intéresse à la civilisation grecque ancienne. Il a fait une nouvelle traduction en latin des exemplaires les plus anciens du Nouveau Testament, qui étaient écrits en grec. A l’inverse, il porte un regard sévère sur la période médiévale qui correspond, selon lui, à « un long sommeil » du monde, un temps « barbare » / obscur où les langues, les lettres et les sciences n’auraient non seulement pas progresser mais, plus encore, régresser en laissant de côté les multiples apports des savants de l’Antiquité que les Humanistes entendent faire… renaître.
Voyager, échanger, transmettre.
Érasme a beaucoup voyagé en Europe : il a séjourné aux Pays-Bas (Rotterdam), en Belgique (Louvain), en Angleterre (Oxford), en Allemagne (Fribourg), en Suisse (Bâle), en Italie (Rome), en France (Paris). Érasme rencontre de nombreux humanistes lors de ses voyages et leur écrit (lettre à l’écrivain Budé) d’où une correspondance pléthorique et prolifique (plus de 3 000 lettres authentifiées), lui permettant d’échanger et de travailler avec nombre d’entre eux. Ayant traduit, corrigé et publié des auteurs grecs anciens, ces œuvres se diffusent partout en Europe grâce à l’utilisation de l’imprimerie (notamment celle de Froben à Bâle). Précepteur de Charles Quint, le futur empereur du Saint-Empire romain germanique, il s’intéresse
aux questions qui touche l’éducation : une instruction adaptée et innovante doit selon lui être profitable aux enfants et leur permettre ainsi de progresser afin de devenir d’honorables Hommes.
Un érudit à l’œuvre variée.
Érasme est célébré de son vivant comme le « prince des humanistes » : il s’est construit une vaste culture qui lui a permis d’écrire et d’échanger sur de nombreux sujets : si les langues anciennes (Grec, Hébreu) et les textes antiques constituent ses premiers centres d’intérêt, il évoque des questions relatives à de multiples sciences (géographie, histoire, médecine, philosophie…). Il est l’auteur d’ouvrages de réflexion tels que l’Éloge de la folie (1511) où il dresse un panorama satirique de la société de son temps.
Etude de cas n°2
Michel Ange, un génie artistique.
Au début du XVIe siècle, Michel-Ange est déjà reconnu de son vivant comme un génie de l’art : s’il est réputé pour ses sculptures, notamment celles de la Pietà (1498-99) et de David (1501-04). Il est aussi peintre, architecte (coupole de la basilique Saint-Pierre de Rome), urbaniste (aménagement de la place du Capitole) et même poète ! … Il fréquente les grands centres de la Renaissance italienne que sont Florence, Venise, Bologne et Rome. Désireux de représenter l’Homme dans sa perfection, il s’appuie sur les modèles des sculptures antiques, multiplie les croquis et les… dissections afin d’en maîtriser l’anatomie.
La naissance et la réalisation d’un chef-d’œuvre.
Lors de son séjour romain, il répond dès 1508 favorablement à la demande du pape Jules II de réaliser les fresques de la chapelle Sixtine qui jouxte la basilique Saint-Pierre. Il lui faudra quatre ans pour les peindre (seul) à 20 m. de haut, sur une surface de 40 m. de long sur 13 de large ! Les scènes centrales appartiennent à la Genèse, la première partie de l’Ancien Testament. On y voit notamment des compositions qui peuvent se diviser en trois sections : la première montre la création du monde (Dieu créant les cieux et la terre), la seconde dépeint la création du premier homme et de la première femme, Adam et Ève ainsi que leur désobéissance à Dieu et l'expulsion consécutive du jardin d’Eden et la troisième montre le sort de l'humanité et narre l’histoire de Noé.
Une œuvre majeure de la Renaissance et de l’Humanisme.
Il s’agit d’une peinture religieuse de la Renaissance italienne (du milieu du XVe au milieu du XVIe siècle) qui s’inspire de l’Antiquité par la nudité des personnages et l’importance donnée aux corps qui sont propres à la sculpture gréco-romaine. Il en va de même pour l’architecture peinte en trompe-l’œil qui reprend des formes antiques : frontons, pilastres, sculptures, corniches etc. Cette œuvre (re)met également l’Homme au centre et s’inscrit donc pleinement dans l’atmosphère humaniste de l’époque : foisonnement de personnages nus, création de l’homme par Dieu au centre de la voûte, début de l’histoire humaine selon la Bible (de sa naissance à l’arche de Noé).
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