Trinité et clocher de Saint Martin de Wendome
Analyse sectorielle : Trinité et clocher de Saint Martin de Wendome. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 27 Juin 2013 • Analyse sectorielle • 9 955 Mots (40 Pages) • 918 Vues
Fils de Bernard François Balssa21,22,23, secrétaire au conseil du Roi, directeur des vivres, maire adjoint et administrateur de l’hospice de Tours, et d'Anne-Charlotte-Laure Sallambier, issue d'une famille de passementiers du Marais24, Honoré de Balzac est l’aîné des quatre enfants du couple (Laure, Laurence et Henry). Sa sœur Laure est de loin sa préférée : il y a entre eux une complicité, une affection réciproque qui ne se dément jamais. Elle lui apportera son soutien à de nombreuses reprises : elle écrit avec lui25, et en 1858, elle publie la biographie de son frère26.
La Trinité et le clocher St Martin de Vendôme
De 1807 à 181327, Honoré est pensionnaire au collège des oratoriens de Vendôme28 puis externe au collège de Tours jusqu’en 1814, avant de rejoindre cette même année la pension Lepitre, située rue de Turenne à Paris, puis en 1815 l’institution de l’abbé Ganser, rue de Thorigny. Les élèves de ces deux institutions du quartier du Marais suivaient en fait les cours du lycée Charlemagne. Le père de Balzac, Bernard François, ayant été nommé directeur des vivres pour la Première division militaire à Paris, la famille s’installe rue du Temple, dans le Marais.
Le 4 novembre 181629, Honoré de Balzac s’inscrit en droit, et obtient son baccalauréat en 1819. En même temps, il prend des leçons particulières et suit des cours à la Sorbonne. Sur l'impulsion de son père, Honoré passe ses trois ans de droit chez un avoué, ami des Balzac, Jean-Baptiste Guillonnet-Merville, homme cultivé qui avait le goût des lettres. Le jeune homme exerce le métier de clerc de notaire dans cette étude où Jules Janin était déjà « saute-ruisseau » (jeune clerc de notaire ou d’avoué chargé de faire les courses30). Il utilisera cette expérience pour créer le personnage de Maître Derville et l’ambiance chahuteuse des « saute-ruisseau » d’une étude d’avoué dans le Colonel Chabert.
Une plaque rue du Temple à Paris témoigne de son passage chez cet avoué, dans un immeuble du quartier du Marais.
Les œuvres de jeunesse
Portrait d’Honoré de Balzac vers 1825, attribué à Achille Devéria.
Le jeune Balzac fréquente la Sorbonne, il s’éprend de philosophie31, et il affirme une vocation littéraire. Ses parents le logent alors dans une mansarde, rue de Lesdiguières, et lui laissent deux ans pour écrire, cependant qu'ils vont habiter Villeparisis, car ils n'ont plus les moyens de vivre à Paris32 : Balzac rédige une tragédie en vers, dont le résultat, Cromwell (1820), se révèle décevant. L'académicien François Andrieux le décourage de poursuivre dans cette voie33.
Il s’oriente alors vers le roman. Et après deux tentatives maladroites, mais proches de sa vision future (Falthurne et Sténie)34, il se conforme au goût de l’époque et publie des romans d’aventures, qu’il rédige parfois en collaboration et caché sous des pseudonymes.
Admirateur de Walter Scott, le jeune Balzac s’efforce de l’imiter avec des romans historiques35 essentiellement alimentaires. Plus tard, dans une lettre à Laure Surville, il qualifiera ces œuvres de jeunesse de « cochonneries littéraires36 », y compris les Chouans (qu'il écrit à Fougères) dont il fait une autocritique sévère en 1834 dans une lettre au baron Gérard, auquel il envoie le roman avec les quatre premiers volumes des Études de mœurs37. Signées « Lord R’hoone » ou « Horace de Saint-Aubin », les Œuvres de jeunesse de Balzac, de 1822 à 1827, qu’il considère lui-même comme indignes, contiennent selon André Maurois les germes de ses futurs romans. « Il sera un génie malgré lui »38. Pourtant Balzac renie ces premiers écrits et il les proscrit de l’édition Furne de ses œuvres complètes, puis du Furne corrigé39. Fabriqués dans des conditions humiliantes, longtemps « ignorés », les premiers écrits de Balzac ont récemment suscité un regain d’intérêt auprès d'universitaires qui s’interrogent sur leur lien avec la Comédie humaine. Parmi eux le professeur Teruo Mitimune40. Toutefois, les balzaciens restent divisés sur l’importance de ces textes. « Les uns y cherchent les ébauches des thèmes et les signes avant-coureurs du génie romanesque, les autres doutent que Balzac, soucieux seulement de satisfaire sa clientèle, y ait rien mis qui soit vraiment de lui-même41. » Ces œuvres sont rééditées en compilations depuis 1990 et 1999 notamment : L'Héritière de Birague, Falthurne, Sténie, Clotilde de Lusignan, Le Vicaire des Ardennes (seul roman de jeunesse qui ait échappé à l'échec commercial42), Annette et le criminel, Wann-Chlore, Le Centenaire ou les Deux Beringheld43.,44.
Article détaillé : Œuvres de jeunesse de Balzac.
Première faillite et premiers succès
Laure Junot d'Abrantès.
Dans le désarroi où se trouve le jeune Balzac, son seul soutien est Laure de Berny45, la Dilecta, dont il devient l’amant en 1822. Cette femme, plus âgée de vingt ans, lui tient lieu d'amante et de mère. Elle l’encourage, le conseille, lui prodigue sa tendresse et lui fait apprécier le goût et les mœurs de l’Ancien Régime. Elle lui apporte aussi son aide lorsque, le 19 avril 1825, Balzac s’associe à Urbain Canel et Delongchamps pour éditer Molière et Jean de La Fontaine. Lâché par ses associés le 1er mai 1826, Balzac se retrouve avec une dette de seize mille francs46, ce qui ne l'empêche pas, dès le 15 août 1827, de créer une fonderie de caractères avec le typographe André Barbier47. Son affaire se révèle un immense échec financier : il croule sous une dette s’élevant à cent mille francs48,49.
Après cette faillite, Balzac revient à l’écriture, pour y connaître enfin le succès en 1829 avec la Physiologie du mariage, qui fait partie des « études analytiques », et le roman politico-militaire les Chouans, souvent qualifié à tort de roman historique50,51. Ces réussites sont les premières d’une longue série : Balzac est un des écrivains les plus prolifiques de la littérature française. Il fréquente aussi les salons, notamment celui de la duchesse d'Abrantès, avec laquelle il a commencé une orageuse liaison en 1825 et à qui il tient lieu également de conseiller et de correcteur littéraire52. La dédicace de la Femme abandonnée s’adresse à elle53.
Balzac devient assez vite un homme à la mode54.
Ewelina Hańska peinte par Holz Sowgen
...