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Par   •  6 Octobre 2013  •  456 Mots (2 Pages)  •  1 186 Vues

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Ce conte ressemble à une parabole en cela qu’il met en scène des personnages archétypes. Il pose plus de questions qu’il n’en résout.

Le titre de cette histoire fait référence à la religion hindouiste et aux divinités définissants les différentes caste hindoues : Vishnou, Shiva, Ganesh, Brama. Le bramin est une personne de la caste supérieure ; l’adjectif antéposé « bon » laisse ironiquement sous-entendre qu’ils ne le sont pas tous. Il est « sage », « savant », intelligent, son mode de vie élevé ayant permit son épanouissement. C’est un archétype du riche, créé de toute pièce pour les besoins du conte. Modèle du sage, celui qui, « quand il ne s’amusait pas avec ses femmes, s’occupait à philosopher », n’est tout de même pas épargné par l’ironie de Voltaire. Son existence idéale offre un contraste élevé avec le discours qu’il tient. « Je voudrais ne pas être né », déclare-t-il : cette phrase introduit une rupture dans le récit, et est un élément de surprise. La tirade suivante regorge d’expressions d’incertitude, « je ne sais pas », « j’ignore », montrant le doute et le désespoir qui accablent le bramin agnostique. La gradation dans les paroles de l’homme « en peine », « accablé », aux « sentiments douloureux », empreint de « désespoir » montre comment sa souffrance spirituelle s’est développée au cours des ans pour arriver à son paroxysme.

Ce récit est écrit à la première personne, le narrateur étant le porte-parole de Voltaire, qui se projette dans sa situation. C’est un voyageur qui se sert de l’expérience acquise lors de « ses voyages » pour nourrir ses réflexions philosophiques, ses questions morales, existentielles, métaphysiques. Il méprise la vieille femme, la dévalorise par l’usage de termes péjoratifs : « imbécile, bigote »... On sent par cela que ce narrateur est Voltaire, qui ne supportait pas la superstition. Contrairement au bramin, la vieille femme « croit », et son bonheur est basé sur son aveuglement. C’est un type, personnage dévot et effacé, qui permet de lancer le débat.

Les deux personnages sont âgés, mais aucun d’entre eux n’est parvenu à atteindre la sagesse.

C’est le narrateur qui prend le débat en charge. Ses interrogations portent sur le temps, la situation de l’homme dans l’univers, l’origine de la pensée, le principe du mouvement, le bonheur philosophique. Il se pose jusqu’à la fin des questions, et la délibération est ponctuée de connecteurs logiques de rupture, cause, objection. Il ne conclue pas, même si ce qui ressort de sa réflexion semble être que sagesse implique tristesse. Voltaire, 60 ans, philosophe des Lumières, privilégie la raison, mais doute de l’homme, et la raison n’apporte pas de réponse à ses questions. Peut-être se moque-t-il de qui s’interroge trop ?

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