Coran Et Homosexualité
Note de Recherches : Coran Et Homosexualité. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar szimmer • 4 Janvier 2014 • 1 343 Mots (6 Pages) • 1 164 Vues
Dans Le Coran et la chair, son livre-témoignage, Ludovic-Mohamed Zahed revient sur son passé salafiste dans l'Algérie des années 90 et notamment sur la découverte de son homosexualité. Le temps d'un entretien, il déconstruit l'idée dominante selon laquelle homosexualité et islam seraient incompatibles.
Votre livre témoigne de la véritable "peur" des milieux salafistes vis-à-vis de la sexualité en général, et plus particulièrement de l'homosexualité. Pourtant, elle existe, et semble beaucoup plus répandue qu'on ne le croit.
Je crois qu'il existe chez les salafistes une forme d'homophobie latente, de peur de l'homosexualité, vue comme contre-nature. Aujourd'hui, on considère qu'il est impossible d'être musulman et homosexuel. Cela n'a pas toujours été le cas. Historiquement, une certaine indifférence prédominait sur cette question. Il existait même une forme de valorisation d'un amour sublimé qui unissait un homme adulte, mature, et un jeune éphèbe. Des traces historiques existent, dans l'Empire ottoman au temps de sa puissance, où les amours homo-érotiques étaient tolérées à l'intérieur de l'élite. Avec l'essor de l'Europe et la déchéance des Ottomans, les musulmans ont commencé à admirer les Occidentaux pour leur pouvoir mais pensaient qu'ils n'étaient pas raffinés, justement parce qu'ils ne pratiquaient pas l'homosexualité. Évidemment, les religieux n'ont jamais encouragé la pratique de la sodomie mais ne l'ont jamais clairement interdite.
En Andalousie, au onzième siècle, Ibn Hazm, grand savant de l'époque, essayait de convaincre ses contemporains de la validité de l'homosexualité, de leur montrer qu'il n'y avait aucune punition prévue par la loi islamique, aucun châtiment envers les homosexuels. Mais il ne faut pas oublier qu'en France, le dernier couple de sodomites à avoir été exécuté l'a été en 1750. Et au dix-neuvième siècle, dans la très puritaine Angleterre, cela remonte à 1830.
Il y a des époques dans l'Histoire plus ou moins homophiliques, en fonction des périodes de crise ou d'essor. Aujourd'hui, dans la période de bouleversements à la fois politiques,économiques et sociaux que traverse le monde musulman, on essaye de choisir un bouc-émissaire.Et plus on va donner de droits aux homosexuels en Europe, plus cela va être perçu comme une provocation dans le monde arabo-musulman. Cette guerre contre les homosexuels a débuté au dix-neuvième siècle avec le démantèlement progressif de l'Empire ottoman. Et dès 1925, la première publication des Mille et une nuits, qui appartient à une tradition orale vieille de plus de mille ans dans le monde arabo-musulman, avait été expurgée de ses passages qui mettaient en avant la sexualité des femmes, mais surtout de ceux qui se référaient à l'homosexualité masculine. En psychologie, on appelle cela l'infra-humanisation des minorités.
Le Coran proscrit-il l'homosexualité ?
Le Coran vous autorise à rester célibataires toute votre vie si vous le désirez. Il ne s'agit pas de favoriser une vie monacale mais les discours actuels entrent en contradiction avec l'esprit apaisé, jamais culpabilisant, dans lequel le Coran aborde la sexualité. Dans le Coran, le concept d'homosexualité n'est jamais cité, et donc jamais prohibé. L'islam des origines était plus proche de la société gréco-romaine de l'Antiquité, dans laquelle le père, le pater familias, avait tous droits sur les membres de sa famille et ses esclaves, y compris masculins,avec qui il pouvait avoir des relations sexuelles, tant qu'il n'y avait pas desodomisation du maître sur l'esclave. A l'époque du Prophète existaient desandrogynes, que l'on reconnaissait parce qu'ils « s'habillaient avec des vêtements colorés » selon les sources et parce qu'ils n'éprouvaient pas de désir envers les femmes. Les épouses du Prophète étaient autorisées à paraître devant eux sans voile justement parce qu'ils n'éprouvaient pas de désir pour elles. On les appelait des « mukhanathun », de la racine« khunta », qui signifie « entre masculin et féminin ». On pourrait aussi le traduire par transgenre, voire « gay » ou efféminés. Le mot « homosexuel » a été créé au dix-neuvième siècle dans un sens psychologisant. On a assisté à une formidable régression au vingtième siècle. Le rejet de la féminité est très nouveau, encore est-il cantonné au monde arabo-musulman. En Indonésie, autre pays musulman, prévaut une autre représentation de l'homosexualité.
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