Al Qaida/Daech corrigé questions
Compte rendu : Al Qaida/Daech corrigé questions. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar gesssdzq • 10 Novembre 2022 • Compte rendu • 2 425 Mots (10 Pages) • 561 Vues
Axe 1 - Jalon 2
Le modèle de Clausewitz à l’épreuve des « guerres irrégulières » : d’Al-Qaïda à Daech
Le terrorisme islamiste est aujourd’hui un phénomène mondialisé et en partie déterritorialisé : ces
groupes mènent des guerres aux enjeux transnationaux. La remarque vaut d’abord pour l’organisation
terroriste Al-Qaïda d’Oussama Ben Laden qui étend ses ramifications à travers le monde. L’organisation
État islamique/ Daech diffère partiellement de celle d'Al-Qaïda. Si Daech compte des filiales à travers le
monde (principalement en Afrique et en Afghanistan), il entend surtout, à la différence d’Al-Qaïda, fonder
un véritable État, qui s’est étendu en Syrie et en Irak à son apogée en 2014.
= Le terme « transnational » est utilisé couramment pour désigner des phénomènes et des relations qui dépassent les frontières territoriales, administratives, économiques et culturelles des États-nations.
PB: Dans quelle mesure le modèle clausewitzien de la guerre permet-il de comprendre les « guerres irrégulières » menées par Al-Qaïda et Daech au nom d'une interprétation fondamentaliste de l'islam ?
I. La guerre irrégulière d’Al-Qaïda :
► CARTE : Al-Qaïda 10 ans après le 11 septembre 2001
1. Qu'est-ce qu'Al-Qaïda ?
Al-Qaïda est une organisation terroriste islamiste internationale fonctionnant en réseau. Elle a été cofondée par le Saoudien Oussama Ben Laden à la fin des années 1980 en Afghanistan. Elle avait, à l'origine, pour objectif de recruter des combattants dans le monde musulman afin de venir lutter, au nom du djihad, contre l'armée soviétique qui avait envahi l'Afghanistan en 1979. Le retrait soviétique en 1989 est considéré comme une victoire par les djihadistes mais l'Afghanistan tombe alors dans une guerre civile qui se terminera par l'arrivée au pouvoir des talibans en 1996. En rupture avec la monarchie saoudienne (à laquelle il reproche d'accueillir des bases militaires américaines depuis la Guerre du Golfe de 1990-91. Il est déchu de sa nationalité saoudienne en 1994), Ben Laden s'installe, en 1991, au Soudan, pays à partir duquel il travaille à étendre et consolider le réseau d'Al-Qaïda. En 1996, sous la pression des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite, il est contraint de quitter le Soudan pour l'Afghanistan des talibans d'où il lance, en août, une « déclaration de djihad contre l'Amérique », accusée d'occuper la terre sainte d'Arabie. Al-Qaïda devient dès lors un ennemi déclaré des Etats-Unis et organise, à partir de sa base afghane, plusieurs attentats contre les intérêts américains dans le monde :
- attentat à la bombe contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie en 1998,
- attentat contre le destroyer américain USS Cole dans le port d'Aden (Yémen) en 2000,
- attentats du 11 septembre 2001 à New-York (World Trade Center) et Washington (Pentagone).
Après l'intervention américaine en Afghanistan (opération Enduring Freedom), fin 2001, et la chute des talibans, Ben Laden trouve refuge au Pakistan. A l’heure de la mondialisation, il entend mener un
djihad global et frapper ainsi ses différents ennemis à travers le monde entier :
- Les attentats de Bali (Indonésie) en 2002 tuent 202 personnes. La plupart des victimes étaient des touristes étrangers.
- En 2004 en Espagne, on compte 191 morts et plus de 1800 blessées lors d'attentats à la bombe à bord de trains de banlieue de Madrid.
- En 2005, attentats de Londres : 56 morts.
Après l'invasion américaine de l'Irak en 2003 et le renversement du régime de Saddam Hussein, une branche irakienne d'Al-Qaïda se développe. Elle prend pour cible les forces américaines et les chiites irakiens. En 2003, un attentat-suicide au camion piégé contre le QG de l'ONU tue le représentant de l'ONU en Irak : Sérgio Vieira de Mello.
Dans la décennie 2000, plusieurs mouvements djihadistes font allégeance à Ben Laden : Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) en 2007, Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) en 2009. Toutefois, avec l'élimination de nombreux cadres d'Al-Qaïda, l'organisation terroriste semble de moins en moins en mesure d'organiser des opérations de grande envergure planifiées par la cellule mère du réseau. Al-Qaïda apparaît de plus en plus comme une nébuleuse de mouvements djihadistes qui commettent des attentats dans leur propre aire régionale et qui relèvent d'une sorte de « franchisage » du « label » Al-Qaïda. Parfois
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sans lien direct avec les chefs historiques d'Al-Qaïda, leurs actions sont revendiquées après coup par la cellule mère.
Le 2 mai 2011, Ben Laden est tué lors d’un raid des forces spéciales américaines. Toutefois, Al-Qaïda lui survit et continue de frapper (attentats contre la rédaction de Charlie Hebdo en France en 2015, revendiqués par Al-Qaïda dans la péninsule Arabique/AQPA).
En février 2020, les États-Unis et les talibans signent à Doha (Qatar) « l'accord pour la paix en Afghanistan» qui prévoit le retrait de toutes les troupes américaines et de l'OTAN d'Afghanistan, en échange d'un engagement des talibans à empêcher Al-Qaïda d'opérer dans les zones sous contrôle taliban. Après le retrait des dernières troupes occidentales en août 2021, les talibans renversent le gouvernement afghan et reprennent le contrôle du pays par la force.
La traque acharnée des principaux dirigeants d’Al-Qaïda s'est néanmoins poursuivie. Ayman al- Zawahiri, le successeur de Ben Laden, a été tué le 31 juillet 2022 à Kaboul (Afghanistan) par une frappe de drone américaine.
2. Pourquoi peut-on parler d'une « nébuleuse » à propos de cette organisation ?
Le groupe Al-Qaïda a l’aspect d’une nébuleuse. À la différence des acteurs étatiques, l’organisation terroriste fonctionne en réseau. Sa base, située entre l’Afghanistan et le Pakistan, commande un grand nombre de filiales disséminées à l’étranger. Ainsi conçu, le groupe peut mener des actions terroristes à l’échelle mondiale et recruter des hommes, dans différents pays, en « labellisant » leur groupe sans même qu’ils aient été mis en contact avec Ben Laden ou ses successeurs. Cette structure réticulaire rend particulièrement difficile la lutte des Occidentaux contre un terrorisme déterritorialisé et les contraint à poursuivre une guerre asymétrique coûteuse en moyens – alors même que le groupe terroriste n’est fort que de quelques centaines voire milliers de membres.
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