Corrigé - Question de Corpus - La Peste
Commentaire de texte : Corrigé - Question de Corpus - La Peste. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Yann Guermonprez • 3 Février 2019 • Commentaire de texte • 688 Mots (3 Pages) • 841 Vues
Question de corpus rédigée (corpus : GT séquence 1) – Classe de Première
Le corpus s’organise autour de trois personnages romanesques du XIXème siècle allant du romantisme au naturalisme. Ces trois héros de roman à priori banals luttent pour défendre leurs valeurs. Nous examinerons plus précisément leurs caractéristiques héroïques.
Ces trois héros incarnent des idéaux et des valeurs nobles. Ils oeuvrent pour un monde plus juste débarrassé de toute forme d’oppression sociale.
Tous trois sont issus de milieux modestes et défavorisés. Il en est ainsi de Gavroche dans le roman de Victor Hugo Les Misérables, le gamin des rues, orphelin et révolutionnaire, qui, dans un élan patriotique remarquable, donne sa vie pour sauver ses camarades insurgés lors de l’émeute populaire du 5 juin 1832. Julien Sorel dans le roman de Stendhal Le rouge et le noir se sent jugé lors de son procès plus pour son défaut de naissance que pour le crime perpétré contre madame de Rênal. Il se considère puni pour avoir eu « l’audace de se mêler à ce que l’orgueil des gens riches appelle la société », c’est-à-dire d’avoir eu la prétention de pouvoir rivaliser avec les couches supérieures de la société, lui, malheureux fils de « paysan ». Quant à Etienne Lantier dans Germinal d’Emile Zola, il est le porte-parole du prolétariat exploité en menant une grève acharnée contre « la tyrannie de capital qui [affame] le travailleur. »
Ils développent ainsi des qualités de bravoure et d’héroïsme en soutenant une cause collective. Gavroche soutient le peuple et la république face à l’autorité abusive des soldats de Louis-Philippe qui tirent sans relâche sur la population civile. Etienne Lantier réunit ses compagnons mineurs lors d’une réunion clandestine pour les inciter à poursuivre la grève même s’il faut souffrir de « famine ». Julien Sorel parle au nom de toute une classe sociale, celle de la jeune génération romantique désireuse d’ascension sociale.
En outre ces trois personnages romanesques représentent des modèles pour leurs semblables et forcent l’admiration du lecteur. En observant la manœuvre de Gavroche, « toute la barricade [tremble] », tant le « gamin » inspire de terreur et de pitié de part et d’autre. Il parvient même à toucher le camp ennemi par sa désinvolture et l’insolence de ses chants si bien que les « soldats [rient] en l’ajustant. » Il paraît invulnérable et invincible malgré sa petite taille et son innocence. C’est « le moineau becquetant les chasseurs, le « petit oiseau » prêt à « s’envoler ». Etienne, malgré son origine populaire et son manque d’instruction, brille dans l’art oratoire et captive son auditoire comme en témoignent les acclamations de la foule qui réclame que « justice » soit faite. C’est un personnage de meneur respecté et adulé par la foule. Julien enfin touche si bien son auditoire qu’il fait bondir « sur son siège » l’avocat général et que les femmes, touchées par sa grâce et son intelligence, « [fondent en larmes] à l’idée d’imaginer sa jolie tête tomber sur l’échafaud.
Enfin, ces personnages semblent infaillibles. Gavroche paraît presque immortel par les nombreuses images surnaturelles qui lui sont rattachées telles « qu’étrange gamin fée » ou encore « enfant feu follet ». Il devient un ange par l’évocation de sa mort traitée par euphémisme : « Cette petite grande âme venait de s’envoler » et incarne le symbole de la lutte pour la liberté. Julien contient son émotion et attend la mort avec dignité : « Je ne me fais point illusion, la mort m’attend, : elle sera juste. » déclare-t-il fièrement aux jurés. Quant à Etienne, rien ne semble décourager sa foi dans le progrès social, comme en témoigne l’amplification épique de la fin de l’extrait : « la mine vous appartient, à vous tous qui, depuis un siècle, l’avez payée de tant de sang et de misère », déclame-t-il à ses camarades pour les exhorter à poursuivre la lutte.
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