Christianisme médiéval (onzième au treizième siècle)
Analyse sectorielle : Christianisme médiéval (onzième au treizième siècle). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Black2B • 19 Décembre 2013 • Analyse sectorielle • 2 200 Mots (9 Pages) • 1 288 Vues
La chrétienté médiévale (xie - xiiie siècle)
Dans l'Europe du xier au xiiie siècle, la religion chrétienne et l'Église sont omniprésentes. Le « Moyen Age central » est marqué par le renforcement du pouvoir du pape et du clergé. L'encadrement des croyants par l'Église se fait jusque dans les événements importants de leur vie privée (naissance, mariage, décès). Les voix discordantes, les dissidents religieux sont durement réprimés avec le soutien du pouvoir politique.
I. L'affirmation de l'autorité du pape et le renforcement du pouvoir du clergé
1. Le pape tente de renforcer son pouvoir face aux grands souverains européens
• Le pouvoir pontifical (de la papauté) est en concurrence avec celui des grands souverains. Ces derniers ne contestent pas le rôle de chef spirituel du pape et de l'Église catholique, chargée du dogme (ce en quoi il faut croire) et des rituels sacrés.
• En revanche, ils veulent garder un rôle dans la nomination des évêques : des personnages importants dans une Europe où la religion est au centre de la vie de la population. Les souverains (et en particulier les empereurs germaniques) se chargeaient jusque-là de l'investiture temporelle et spirituelle des évêques : bien que laïcs (chrétiens non membres du clergé), ils les nommaient sans demander l'avis du pape à Rome. L'Église catholique était alors très décentralisée : les grands évêques étaient plus proches du pouvoir impérial que du pape. De plus, les empereurs avaient un poids important dans la nomination des papes.
• À partir de 1059 l'élection pontificale est faite par les cardinaux. Le nouveau pape, Grégoire VII (1073-1085) décide de renforcer le pouvoir de l'Église. Il veut nommer lui-même les évêques et faire en sorte que l'Église catholique soit totalement dirigée depuis Rome, que le pouvoir soit centralisé entre les mains du pape. La « querelle des investitures » l'oppose à l'empereur germanique Henri IV à partir de 1076. Il faudra attendre 1122 pour que la question se règle, en partie, avec le compromis de Worms : les souverains gardent l'investiture temporelle (ils proposent des noms), mais le pape gagne l'investiture spirituelle (il a un droit de regard).
• Pour obtenir la signature de l'accord, le pape a menacé les souverains d'excommunication (être chassé de la communauté des chrétiens). Mais il n'est pas toujours suivi : ainsi, l'empereur germanique Fréderic Ier Barberousse s'y oppose avec l'appui de certaines cités italiennes.
Exercice n°1
2. La réforme grégorienne
• Grégoire VII veut réformer l'Église catholique et surtout supprimer les abus de certains membres du clergé. En effet, l'Église s'enrichit grâce à un impôt, la dîme, entraînant des débordements (grands prélats vivant dans le luxe avec des maîtresses, par exemple).
• Il pense qu'un mode de vie irréprochable des clercs (membres du clergé) les rapprochera des fidèles, favorisera l'expansion du christianisme qui contribuera à maintenir la paix et la justice sociales.
• Il lutte donc contre la simonie (l'achat des charges cléricales et des sacrements) et contre les investitures laïques (voir premier paragraphe). Il s'oppose aussi au mariage et au concubinage des prêtres (certains prêtres vivaient hors mariage avec des femmes). Il recommande le célibat des clercs.
Exercice n°2
3. Le développement et l'importance croissante des ordres religieux
• Le clergé se divise en deux groupes : le clergé séculier (archevêque, évêques, prêtres) qui est au contact des fidèles et le clergé régulier qui vit dans les monastères et les abbayes (abbé, moines ; abbesses, moniales).
• La période est marquée par le développement de grands ordres monastiques (clergé régulier). Les moines (et les moniales) veulent se retirer loin du monde dans des abbayes, des monastères isolés afin de mieux prier pour le salut de leur âme et de celles des autres croyants.
• Les ordres monastiques obéissent à des règles de fonctionnement différentes (mais les croyances religieuses restent les mêmes). Ils portent souvent le nom du monastère ou de l'abbaye où leur ordre religieux a été créé. Au début du xie siècle c'est l'ordre clunisien qui est très important (de l'abbaye de Cluny). Les moines bénédictins de cet ordre partagent leur temps entre la prière et les travaux manuels. Leur rituel religieux se fait dans des églises au décor fastueux. Ils ont aussi des bibliothèques importantes pour l'époque.
• Mais ce sont surtout les ordres prônant la pauvreté qui ont le plus de succès à cette époque. En effet, de nombreux croyants veulent un retour vers un christianisme plus proche de la pauvreté du Christ (qui fait débat au sein de l'Église).
• En 1098, Robert de Molesmes quitte une abbaye clunisienne pour fonder l'ordre de Cîteaux (en Bourgogne). Les cisterciens adoptent la règle de saint Benoît : pauvreté, silence, prières régulières, absence de décors dans les églises, simplicité dans la vie quotidienne, travail manuel. Cet ordre a beaucoup de succès au xiie siècle, ce qui est représentatif de l'esprit du temps. Bernard de Fontaines, dont la spiritualité se base sur l'austérité et la mortification, fonde l'abbaye de Clairvaux en 1115.
• Mais ces grands ordres monastiques deviennent peu à peu de grands propriétaires terriens et s'éloignent de leur vocation des débuts (y compris les cisterciens). Ils ont des seigneuries, perçoivent la dîme, font travailler des paysans… Leurs abbés sont des nobles qui se rapprochent du pouvoir politique. Le nombre de fondation de monastères baisse au xiiie siècle.
• Cette situation ne convient pas à certains clercs : des ordres mendiants prônent l'idéal de pauvreté et critiquent les relations entre le pouvoir et la religion. C'est le cas des franciscains (« frères majeurs ») et les dominicains (« frères mineurs »).
Exercice n°3
Exercice n°4
II. Des fidèles de plus en plus encadrés
1. Un monde croyant
• Au xie et xiie siècles, les populations européennes sont très croyantes. Cependant, la manière de concevoir la religion est différente entre les élites et la base populaire.
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