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Une essai de la conception du l'homme chez les bamilekes

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Par   •  8 Février 2014  •  2 163 Mots (9 Pages)  •  1 315 Vues

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UNE ESSAI DE LA CONCEPTION DU l’HOMME CHEZ LES BAMILEKES

1/ l’Homme : une distinction de l'âme et du corps ?

Dans la conception traditionnelle Bamiléké, l'âme représentée par le souffle est considérée comme le principe de vie et de pensée de l'homme. C’est pourquoi, à la naissance, lorsque le nouveau-né pousse son premier cri, on utilise l’expression « Si ha juègne bi<->Dieu lui a donné le souffle » ce souffle symbolise à la fois la vie et l’âme qui l’accompagnera.

Cette notion d’âme joue un grand rôle dans la croyance religieuse. Avec le concept de vitalité, la mort devient moins mystérieuse. Cette présentation permet de revoir les éléments qui constituent cette notion d’âme. L'âme est donc le principe d'animation du corps, ce qui donne une définition fonctionnelle à ce corps. Il est cet ensemble matériel doté d'un principe de vie. Dès lors, la distinction de l'âme et du corps se pose comme une évidence, un fait indubitable, la source de toutes les fonctions corporelles et particulièrement de l'activité vitale.

->la catégorisation du corps dans le contexte mortuaire.

2/ Le corps, de la mort à l’enterrement.

Elle existe en trois étapes :

• Une « mort mauvaise<->Vù Tchùepön », qui s’accomplit lorsque la mort survient contrairement aux normes traditionnelles de temps (âge), de lieu et de manière. C’est celle que la conscience humaine réprouve (accident, suicide, etc.).

• Une « bonne mort<->Vù Pepön » ou « Vù Kodie <-> mort sur le lit». C’est celle qui est considéré comme bonne mort. Une disparition naturelle établie selon les normes de la tradition.

• Le cas d’une personne âgée morte après avoir accompli sa mission sur terre : procréer, respecté et accompli les devoirs prescrits par la coutume. Elle aura droit à des funérailles grandioses, et aux rites de vénérations.

Traduire une analyse du corps dans le monde de l’invisible n’est pas évident. Que se passe t-il quand une personne meurt ? Comment se préparent ses obsèques et ses funérailles chez les Bamiléké ?

Le phénomène de la mort est une des choses les plus importantes dans la société Bamiléké. De la mort à l’enterrement il y a tout un rituel à respecter. La première chose à faire est de prendre un coq pour aller demander au devin si la personne mérite d’avoir une sépulture. C’est le devoir du chef de famille.

a) les rituels du corps avant l’enterrement.

Dans le cas de la mort d'un adulte ou d’une vieille personne, des obsèques aux funérailles, ces deux sentiments antagonistes (joie et souffrance) se mêlent. Ce décès est considéré comme la fin d’une vie au vrai sens du terme, la conclusion d’une longue période de jouissance. Leur disparition est dite féconde, pour reprendre l’expression de l’ethnologue français Louis-Vincent Thomas selon laquelle: « … la disparition en Afrique noire fait partie de l’ordre des choses » A cette occasion, des funérailles complètes et régulières sont organisées. A travers les manifestations diverses. Le corps est célébré par des pleurs, des veillées, et autres rites. Ces rites sont de plus en plus perceptibles chez les femmes qui doivent toujours justifier de leur innocence.

b) Les rituels funéraires à travers les manifestations corporelles.

Dans la tradition Bamiléké, lorsqu’un homme meurt dans les conditions normales, ses femmes (s’il était polygame) doivent subir des épreuves. Il s’agit de justifier de son innocence par les rites corporels. A cette occasion, elles sont emmenées au « Kwö’op<->rivière ». Dans la tenue d’Adam, elles rentrent alors successivement dans la rivière. Chacune des veuves place entre les jambes un morceau de bois ou une petite calebasse vide. Elles demeurent debout dans le sens du courant. Si l’objet est entraîné loin, la femme est justifiée. Dans le cas contraire, elle est sévèrement punie.

Dans le cas où c’est l’homme qui perd sa femme, les rites d’innocences ne sont pas nécessairement observés. Il n’est pas considéré comme responsable de sa mort, sauf s’il l’avoue. Quoiqu’il en soit, la période de deuil est toujours plus longue lorsqu’il s’agit d’une femme.

3/ Pratiques corporelles et rituels d’enterrement.

D’une manière générale l’inhumation est un devoir envers les morts. Dans la société Bamiléké, c’est la phase importante du rituel funéraire. Elle est complexe et ressort quatre points : l’importance des rituels d’Inhumation du corps organisé chaque soir par les sociétés secrètes et les sociétés de danses. La toilette funèbre, le cercueil et l’espace d’inhumation.

Culte pour les Morts

Si sous d'autres cieux on manifeste l'attachement aux morts et leur rend hommage par l'entretien permanent des cimetières, l'organisation de la fête aux morts, la conservation des reliques ou des cendres, etc., les Bamiléké quant à eux extraient les crânes des morts ayant laissé une descendance et les conservent dans la maison comme reliques en présence desquelles ils rendent hommage à ces morts et sollicitent leur bénédiction, protection ou intercession.

En effet, le culte est un rituel d'adoration, avec des articulations précises et pratiquement immuables, qu'on exécute dans un lieu précis et à de moments convenus. Par ailleurs, le lieu de culte accueille tout le monde, tandis que seuls les chefs de famille vont officier sur les crânes de leurs ascendants respectifs.

C'est ainsi que les Catholiques vont à la messe et les Protestants au culte chaque dimanche ou à d'autres moments convenus d'avance. Or chez les Bamiléké, non seulement il n'y a pas de moments précis ou convenus où on va sur les crânes, mais aussi, il n'y a aucun rituel précis. Ce que l'officiant dit sur les crânes dépend du pourquoi il est venu tel que nous verrons ci-dessous. Ainsi, les Bamiléké font des cérémonies sur les crânes et non le culte des crânes.

Les Occidentaux ont utilisé l'expression "culte de crânes ", soit parce qu'il ne maîtrisaient pas les fondements de la pratique, soit parce que connaissant

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