Lisette, Colette, Blaise, Merlin
Commentaire de texte : Lisette, Colette, Blaise, Merlin. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar manon.84 • 22 Mai 2015 • Commentaire de texte • 1 013 Mots (5 Pages) • 814 Vues
Introduction :
En mettant en scène une troupe de théâtre se préparant à une improvisation, Marivaux, comme Molière un siècle avant lui dans L'impromptu de Versailles propose ainsi une mise en abîme de son métier et de celui de comédien. Cette pièce de théâtre dans le théâtre donne l'occasion à Marivaux de partager quelques unes de ses réflexions et interrogations sur les notions d'identité, de position sociale, de rôle, de personnage et de comédien. Dans cette scène, les acteurs s'apprêtent à improviser à partir d'un canevas : c'est le principe fondateur de la Comedia Dell'Arte, troupe italienne qui joue d'innombrables variations d'un scénario de base très simple, posant les grands traits des personnages (Arlequin, Matamore...).
Texte étudié :
LISETTE, COLETTE, BLAISE, MERLIN
MERLIN
Allons, mes enfants, je vous attendais ; montrez-moi un petit échantillon de votre savoir-faire, et tâchons de gagner notre argent le mieux que nous pourrons ; répétons.
LISETTE
Ce que j'aime de ta comédie, c'est que nous nous la donnerons à nous-même ; car je pense que nous allons tenir de jolis propos.
MERLIN
De très-jolis propos ; car, dans le plan de ma pièce, vous ne sortez point de votre caractère, vous autres : toi, tu joues une maligne soubrette à qui l'on en fait point accroire, et te voilà ; Blaise a l'air d'un nigaud pris sans vert, et il en fait le rôle ; une petite coquette de village et Colette, c'est la même chose ; un joli homme et moi, c'est tout un. Un joli homme est inconstant, une coquette n'est pas fidèle : Colette trahit Blaise, je néglige ta flamme. Blaise est un sot qui en pleure, tu es une diablesse qui t'en mets en fureur ; et voilà ma pièce. Oh ! Je défie qu'on arrange mieux les choses.
BLAISE
Oui ; mais si ce que j'allons jouer allait être vrai ! Prenez garde, au moins ; il ne faut pas du tout de bon : car j'aime Colette, dame !
MERLIN
À merveille ! Blaise, je te demande ce ton nigaud-là dans la pièce.
LISETTE
Écoutez, Monsieur le joli homme, il a raison ; que ceci ne passe point la raillerie ; car je ne suis pas endurante, je vous en avertis.
MERLIN
Fort bien, Lisette ! Il y a un aigre-doux dans ce ton-là qu'il faut conserver.
COLETTE
Allez, allez, Mademoiselle Lisette ; il n'y a rien à appriander pour vous ; car vous êtes plus jolie que moi ; Monsieur Merlin le sait bien.
MERLIN
Courage, friponne ; vous y êtes, c'est dans ce goût-là qu'il faut jouer votre rôle. Allons, commençons à répéter.
LISETTE
C'est à nous deux à commencer, je crois.
MERLIN
Oui, nous sommes la première scène ; asseyez-vous là, vous autres ; et nous, débutons. tu es au fait, Lisette. (Colette et Blaise s'asseyent comme
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