Le Monde Selon Locke
Recherche de Documents : Le Monde Selon Locke. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 19 Novembre 2013 • 628 Mots (3 Pages) • 917 Vues
Vingt-quatre heures après avoir pénétré dans le hall de Libération et ouvert le feu sur un jeune assistant photographe, grièvement blessé, l'individu soupçonné d'être derrière ces tirs ainsi que ceux à la Défense n'a toujours pas été identifié.
Contrairement à une information diffusée par Le Parisien et d'autres médias, mardi 19 novembre en début d'après-midi, le tireur n'a pas été arrêté, ont confirmé au Monde plusieurs sources policières.
Selon Libération, un homme a bien été brièvement interpellé dans le 7e arrondissement de Paris, mais après vérification, les enquêteurs de la brigade criminelle ont conclu qu'il ne pouvait s'agir du suspect, l'individu arrêté se trouvant chez son médecin dans le Val-de-Marne lors de l'agression, lundi matin, dans le hall d'entrée du quotidien. D'après l'AFP, plusieurs personnes ont été interpellées ou contrôlées depuis lundi dans le cadre de l'enquête, mais ces interpellations n'ont rien donné.
Elisabeth Badinter, 69 ans, est philosophe. Elle a souvent pris des positions à contre-courant sur les grands sujets de débats parmi les féministes : opposée à la loi sur la parité en 2000, elle est favorable à la grossesse pour autrui sous certaines conditions. Dans son dernier ouvrage, Le Conflit : la femme et la mère (Flammarion, 2010), elle dénonçait le retour du naturalisme et de la culpabilisation des mères.
Qu'avez-vous pensé de l'appel des "343 salauds", qui s'opposent à la pénalisation des clients de prostituées au nom du respect de la liberté ?
C'était une intervention nécessaire, car je suis frappée du silence des hommes dans ce débat. Deux catégories d'individus ne s'expriment pas : les hommes, prochaines cibles de la loi, et les prostituées. La forme était contestable. Mais je n'ai pas de critiques sur le fond.
Pourquoi êtes-vous défavorable à la pénalisation des clients de prostituées ?
La pénalisation, c'est la prohibition. Je préfère parler de prohibition plutôt que d'abolitionnisme, car c'est l'objectif des auteurs de la proposition de loi. Ils font référence à l'abolition de l'esclavage ! La vente d'un individu n'est pas comparable à la prostitution, qui est une mise à disposition de son corps à des fins sexuelles, que l'on peut accepter ou refuser dès lors que l'on n'est pas prisonnière d'un réseau. Leur argument est qu'il faut tarir la demande pour qu'il n'y ait plus d'offre. Je n'arrive pas à trouver normal qu'on autorise les femmes à se prostituer, mais qu'on interdise aux hommes de faire appel à elles. Ce n'est pas cohérent et c'est injuste.
La deuxième raison de mon opposition est que l'on prétend qu'il n'y a que la prostitution esclavagiste, dominée par les réseaux, où les femmes n'ont pas moyen de dire non. Mais il y a aussi des indépendantes et les occasionnelles, qui veulent un complément de ressources. Leur interdire de faire ce qu'elles veulent avec leur corps serait revenir sur un acquis du féminisme qui est la lutte pour la libre disposition de son corps. Même si c'est une minorité de femmes.
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