L'hypocrisie d'Hermocrate; conflit de classe; l'équilibre: l'échec des femmes

Scène 17 (entière)

La cautèle d’Hermocrate ; la dispute de classe ; bilan : échec des femmes.

Scène 17. Hermocrate, Arthénice, Mme Sorbin.

Hermocrate flatte Arthénice et dévalorise Mme Sorbin de « petite condition ». Piquée, celle-ci demande la suppression de la noblesse, ce qu’Arthénice refuse. Mme Sorbin refuse alors la demande d’Arthénice : « toute infidélité déshonore une femme ; je veux que l’homme soit traité de même ». Leur désaccord est complet : «Eh ! le moyen de rien statuer avec cette harengère », conclut Athénice.

Scène 18. « Les acteurs précédents, Timagène, Monsieur Sorbin, quelques hommes qui tiennent des armes. »

Timagène annonce que les sauvages vont attaquer, que les femmes s’arment aussi, « pour entrer en exercice des emplois militaires ». Mme Sorbin y renonce : « Viens, mon mari, je te pardonne ; va te battre, je vais à notre ménage ». Arthénice, toujours fâchée à l’encontre de Mme Sorbin, renonce à leurs revendications : « je renonce à un projet impraticable avec elle ». Timagène a le mot de la fin : « allez vous mettre à l’abri de la guerre, on aura soin de vos droits dans les usages qu’on va établir ».

http://ladissertation.com/Litt%C3%A9rature/Commentaire-La-Colonie-De-Marivaux/43984.html

Plus qu’une pièce baroque, la Colonie, représentation sarcastique d’une île au milieu de « nulle part » où les femmes ont l’idée de prendre le pouvoir, est une véritable satire où l’auteur dénonce les institutions de la société de son époque. Derrière un semblant d’utopie, la Colonie, avec ses dialogues teintés d’une ironie mordante et acerbe, amorce, malgré une conclusion politiquement et sexuellement conforme aux idées de l'époque, les mouvements féministes qui agiteront la société deux siècles plus tard. Cette comédie vive et riche en rebondissements, aux propos étonnamment modernes, fait de Marivaux l’un des précurseurs de la libération de la femme.

...