Exégèse de l'Ancien Testament.
TD : Exégèse de l'Ancien Testament.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mekifils • 24 Janvier 2017 • TD • 1 786 Mots (8 Pages) • 1 030 Vues
église évangélique luthérienne du Cameroun
institut luthérien de théologie de meiganga
UE : Exégèse de l’Ancien Testament
[pic 1]
Enseignant : Professeur KOULAGNA Jean
Plan du travail
Introduction
- La décrépitude du roi
- Efforts pour soigner le roi
- Echec des soins
Conclusion
Bibliographie
Travail présenté par l’étudiant BESSALA MEKI Victor
Année académique 2015/2016
Introduction
Au v.2, l’apparat critique moderne signale l’absence de לוֹ du texte antiochien, considéré comme un des témoins du Vieux grec[1], ce qui laisse supposer que l’ajout de לוֹ dans le texte massorétique (TM) est juste un procédé littéraire visant à insinuer la présence du roi lui-même lors des entretiens visant à rechercher une jeune fille pour le réchauffer, alors que la LXX suggère une discussion en aparté, en tout cas en l’absence du roi. Nous penchons beaucoup plus pour un ajout dans le TM qu’une omission dans la LXX, car cette dernière, bien qu’étant une traduction… est antérieure au TM.
Nous notons également que les versions grecques (excepté le codex vaticanus), et la Vulgate ont plutôt le pluriel (¹mῶν, nostro : notre) au lieu du pronom suffixe de la première personne du singulier (לַאדֹנִ֤י). Ce problème obéit aux mêmes critères que le premier.
Toujours au verset 2, le texte lucianique a plutôt μετ αὐτοῦ, et la Vulgate in sino suo (sur son sein) en lieu et place de בְחֵיקֶ֔ךָ (sur ton sein).
Au v.3, le texte lucianique n’a pas ὁριου qui traduirait גְּב֣וּל (frontière=territoire). Cette précision, certainement, cherche à affirmer non seulement l’intégrité territoriale d’Israël, mais surtout le caractère systématique et ‘‘universel’’ de cette recherche (tout le territoire), et davantage à mettre l’accent sur le caractère autochtone de la jeune fille.
Enfin, dans le même verset, le nom de la Shounamite – originaire de shunem – (הַשּׁ֣וּנַמִּ֔ית) est traduit en grec (LXX) par Σωμανῖτιν et en syriaque (Peshita) par Šjlwmjt’, ce qui à priori semble n’être purement et simplement qu’une question de passage d’une langue à une autre, sauf que nous retrouvons cette formulation dans Ct 7,1.
Nous pouvons affirmer d’une manière générale que, outre les problèmes textuels du v.2 qui qui déterminent la présence ou non du roi David lors des conciliabules ayant conduit à la décision de rechercher une jeune fille comme solution à la vieillesse du roi, notre texte ne semble pas présenter de problèmes textuels majeurs qui pourraient en faire un texte corrompu et non utilisable : nous en concluons qu’il est fiable pour un travail scientifique.
La traduction donne donc :
1 Et le roi David était vieux, avancé en âge, et on le couvrait de vêtements, mais rien ne pouvait lui tenir chaud.
2 Et ses serviteurs lui dirent : ‘‘que l’on cherche pour mon seigneur le roi, une jeune fille, une vierge, et qu’elle se tienne devant le roi, et qu’elle soit pour lui une soignante, et se couche dans ton sein, et mon seigneur le roi sera réchauffé.
3 Et on chercha une jeune fille belle dans toutes les frontières d’Israël, et on trouva Avishag la Shunamite, et on l’amena au roi.
4 Et la jeune fille était belle, très, et elle fut pour le roi une soignante, et le servit, mais le roi ne la connut pas.[2]
Le livre des Rois, dont l’auteur est incertain, fait partie de l’histoire deutéronomiste et peut être daté aux environs des VIIe et VIe siècle av. JC, (≅560), pendant ou après l’exil babylonien. Mais, les évènements rapportés, faisant suite à ceux de 2S, remontent à la fin du règne de David-début de celui de Salomon. C’est avant tout un écrit d’édification de la foi du peuple d’Israël, et non un livre d’histoire.
La succession en Israël semble être de tout temps accompagnée de turbulences matérialisées par des luttes sanglantes et souvent meurtrières. Cela a par exemple été déjà vécu entre Saül et David (1S 18 – 24), et la grande histoire de la succession de David (2S 9 – 1R 2) de laquelle est tirée notre péricope, ne semble pas déroger à cette règle. Tout au contraire, nous assistons tout au long de cette histoire à des coup-bas de fils contre père, et vice versa. Absalom en paiera d’ailleurs le prix fort.
Les deux premiers chapitres de 1R peuvent être considérés comme l’histoire immédiate de la transition, qui commence par la mise en évidence de l’inaptitude du roi à désormais régner, pour déboucher sur l’onction de Salomon par le prophète Nathan, en passant par la tentative d’Adoniya de passer en force et s’accaparer du pouvoir, et les manœuvres de chaque camp pour s’assurer la victoire finale.
Ce récit de la décrépitude du roi David se situe dans un rapport étroit avec les manœuvres pour sa succession, il semble en donner le coup de gong lançant l’épisode final. En fait, c’est parce que le roi est incapable de se réchauffer, et concomitamment, de connaître Avishag comme femme, que les appétits du pouvoir, jusque-là latents chez les uns et les autres, vont refaire surface, et entrainer une avalanche de manigances dont le dénouement ultime est, finalement, l’accession de Salomon au trône royal.
Note texte peut ainsi être subdivisé en trois parties :
v.1 : La décrépitude du roi ;
v.2-3 : Efforts de la cour pour remédier au problème ;
v.4 : Echec des soins prodigués au roi.
- La décrépitude du roi
Ce verset nous présente le roi David, vieux, avancé en âge (littéralement allé dans les jours, בָּ֖א בַּ·יָּמִ֑יםtournure hébraïque pour signifier l’extrême vieillesse). Cette précision a toute son importance, car annonciatrice des évènements à venir. Mais la question que cette annonce suscite en nous est celle de savoir si cette ‘‘vieillesse’’ est due à l’âge comme nous le fait entendre le texte, ou aux épreuves de sa très tumultueuse existence (guerres, femmes, etc.). Cette question mérite d’autant plus d’être posé que David n’a que 69 ans au moment des faits, ce qui est bien ‘‘jeune’’ comparé Abraham qui a son premier fils à 86 ans (2S 5,4-5) et le deuxième à 100(!) ans (Gn 21,5). Moïse également a 120 ans à sa mort (Dt 31,2). Quoi qu’il en soit, il est clair que le roi est désormais un grabataire, qui n’arrive même plus à réchauffer, il a perdu l’énergie [vitale]. La nécessité d’apporter une solution à cette situation est dès lors impérieuse. C’est ce qui va amener les serviteurs du palais à mettre sur pied un plan pour sauver le roi.
...