Analyse de Pratique professionnelle - Infectiologie
Rapport de stage : Analyse de Pratique professionnelle - Infectiologie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Alizee Pleutin • 13 Janvier 2021 • Rapport de stage • 1 708 Mots (7 Pages) • 813 Vues
Dans le cadre de mon premier stage en première année j'ai été affecté au service gastro-entérologie. Appartenant au pôle oncologie ce service accueille des personnes atteintes de pathologies liés au système digestif (pancréas, foie, colon...) nécessitant une prise en charge médicalisée de courte durée. Il compte 33 lits divisés en 3 secteurs où se réparti l'ensemble de l'équipe médicale : des médecins avec différentes spécialités (oncologue, gastrologue..), des aide de service hospitalier, des aide-soignant(e)s, des infirmier-ière. Pour cette analyse de pratique professionnel en infectiologie, mon sujet porte sur les accidents d'expositions au sang et l'importance du port des gants (précautions standard).
De garde, je me trouvais en salle de soins, il était aux alentours de onze heures, l'infirmière qui me prenait en charge ce jour la remplissait les transmissions quand elle me demanda si je pouvais effectuer l'ablation d'un cathéter veineux périphérique à un patient qui sortait de l’hôpital dans une heure. Ayant déjà vu ce soin pratiqué par différentes infirmières et l'ayant déjà pratiqué devant elles, je lui dis qu'il n'y a pas de soucis je m'en occupe de suite. Je prépara un plateau avec mon pansement, mes compresses munies de mon antiseptique alcoolique, mon sac DASRI mais sans gants. En me dirigeant vers la porte l'infirmière me héla : « Attention prends des gants pour ce patient il a une hépatite C ! ». Cette information me laissa pantoise, car je compris premièrement que je n'avais pas pris les gants pour de précédentes ablations, que j'aurai pu dans ce cas précis risquer une contamination au virus de l'hépatite C. Mais surtout je réalisa que je n'avais pas fait le lien avec les précautions standards étudiés dans mon Unité enseignement 2.10 Infectiologie et hygiène avec cet acte infirmier qui expose au sang. J'avais agi par mimétisme au lieu d'engager ma propre réflexion et mes connaissances dans ma pratique.
Pour commencer je me suis donc intéressée à connaître le protocole de l'ablation d'un cathéter veineux périphérique, afin d’intégrer les règles de bonne pratiques, tant sur l’hygiène que sur la sécurité. Le cathéter veineux périphérique est un dispositif permettant de disposer d'une voie d'abord vasculaire pour administrer des thérapeutiques intraveineuses. Son ablation consiste donc à retirer ce dispositif de la veine. En premier lieu nous devons élaborer la préparation du plateau. On y trouve : pansement adhésif avec compresse, protection papier absorbante imperméable à usage unique, gants à usage unique non stériles, compresse, antiseptique alcoolique, sacs à élimination des déchets, nécessaire à l'hygiène des mains, solution détergente-désinfectante et chiffon. Ensuite, viens la préparation du patient en l'informant sur les modalités du soin, et l'installation de la protection papier absorbante imperméable à usage unique sous le site de soins. Puis l'étape de la préparation du matériel : nettoyer et désinfecter le plan de travail, réaliser une hygiène des mains (friction hydro-alcoolique), regrouper et disposer l'ensemble du matériel nécessaire, ouvrir aseptiquement le matériel, imprégner les compresses d'antiseptique alcoolique. Enfin, la réalisation du geste en débutant par une hygiène des mains avec friction hydro-alcoolique, la mise en place des gants à usages uniques non stériles, nous devons maintenir le cathéter et retirer le pansement en place, retirer le cathéter, comprimer le site d'insertion avec une compresse imprégnée d'antiseptique alcoolique, couvrir le site d’insertion avec un pansement adhésif avec compresse , réinstaller le patient , jeter les déchets, nettoyer, désinfecter et ranger le matériel/plan de travail, retirer les gants, réaliser une hygiène des mains : friction hydro-alcoolique ou lavage simple des mains sans oublier la notification dans le dossier de suivi du patient.
Le port de gants est donc bien obligatoire car le cathéter se trouvant dans la veine, nous sommes exposés lors de son ablation au sang du patient, et sa peau possède une brèche, porte d'entrée à des agents infectieux. L'apprentissage et la lecture de ce protocole m'amena aux précautions standard et leur respect.
En effet, la première des préventions pour tout soignant, quel qu’il soit, passe par l’application des « précautions standard » rappelées dans la circulaire de la direction générale de la santé du 13 mars 2008. Elles visent par des mesures simples dans les actions quotidiennes de soins à prévenir tout risque d’exposition du personnel soignant (ainsi bien sûr que tout risque de transmission d’agents infectieux à d’autres patients). Du lavage des mains systématique au port d’équipements de protection individuelle (gants, masques...), elles couvrent ainsi la protection du personnel dans des situations définies. Cette sécurité passe également par la gestion des déchets et matériels souillés. Ces mesures simples à mettre en œuvre dans la pratique quotidienne des soignants diminuent sensiblement la survenue des AES (accident exposition au sang). Un AES est défini comme toute blessure percutanée ou tout contact d'une muqueuse ou d'une peau lésée avec du sang ou tout autre tissu ou fluide biologique susceptible de contenir un agent pathogène quel qu'il soit (bactérie, virus, parasite, agent non conventionnel). Les gants eux sont une barrière étanche aux micro-organismes, ils ont des propriétés mécaniques d’essuyage en cas de piqûre et de coupure. Le port de gants dans les précautions standard est alors indiqué si il y a risque de contact avec du sang ou tout autre produit d’origine humaine, les muqueuses ou la peau lésée du patient, notamment à l’occasion de soins à risque de piqûre et lors de manipulation de tubes de prélèvements biologiques, linge et matériels souillés. Systématiquement lors de soins, lorsque les mains du soignants comportent des lésions. Ils doivent être changés entre deux patients, deux activités, et accompagnés d'une hygiène des mains (friction hydroalcoolique) avant et après.Or, selon le GERES (groupe d'étude sur le risque d'exposition des soignants aux agents infectieux) : la prévalence du port de gants adaptés est, en moyenne de 60% dans les quelques études menées, variant entre 50 et 90% selon les procédures en cause : plus élevée pour les tâches de nursing et de nettoyage-entretien, plus faible en cas de risque de contact avec le sang lors d’actes techniques. Lors d’un AES, seules 54% des infirmier(e)s participantes dans l’enquête du GERES de 1999-2000 portaient des gants. Pour l'acte de l'ablation de cathéter veineux périphérique il est donc primordial d'utiliser des gants non stériles.
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