Analyse de Pratique Professionnelle "La position de l'étudiant en stage"
Rapport de stage : Analyse de Pratique Professionnelle "La position de l'étudiant en stage". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Alice Bernardon • 4 Janvier 2020 • Rapport de stage • 3 028 Mots (13 Pages) • 1 692 Vues
I.R.F.S.S Occitanie Croix-Rouge Française
Institut de Formation en Soins Infirmiers
71 Chemin des Capelles
31300 Toulouse
U.E. 5.8 S3
Analyse de Pratique Professionnelle
« La boule au ventre »
BERNARDON Alice
Promotion 2018-2021
15 décembre 2019
1 Description de la situation
Je suis élève infirmière en deuxième année à la Croix Rouge et j’effectue mon stage de ce troisième semestre en chirurgie gynécologique. Dans ce service nous effectuons l’entré pré chirurgie de patientes venues pour des hystérectomies, grossesses extra-utérine, ovarectomie, mastectomie … et d’autres chirurgies dites « féminines ». Il est parfois possible d’accueillir des hommes (ou femmes) qui ne viennent pas pour des chirurgies gynécologiques. On peut avoir des patients destinés à l’urologie, la traumatologie, la rhumatologie aussi. Certains services peuvent fermer ou à l’inverse être pleins et alors les patients sont amenés dans les services où il y a de la place. Cette clinique est une fusion récente de deux cliniques anciennes qui ce sont retrouvées ensemble au sein d’un établissement neuf avec du matériel neuf mais les équipes sont restées essentiellement les mêmes. Les soignants travaillent ensemble depuis minimum 1 an et demi et sont très soudés. Les soignantes récemment intégrées au service ont obtenues leur diplôme au mois de juillet. Je me retrouve alors au sein d’une équipe constituées d’infirmières plus jeunes ou du même âge que moi qui ont l’habitude de travailler ensemble de façon très méthodique.
Lors de mon dernier stage m’a été reprochée le fait d’être trop froide avec l’équipe, et je m’auto reproche à moi même de ne pas me faire confiance et de totalement paniquer et rater mes soins en présence de soignants expérimentés. Je décide donc pour ce stage de changer de posture et d’être beaucoup plus ouverte à l’équipe et de prendre confiance en moi. Peut être un peu trop dans les deux cas. Ma motivation à bien faire et ma supposée confiance sont prises pour du « copinage » et un excès de confiance en soi. Durant deux semaines et demies je vais faire tout de travers. J’arrive à mon stage avec la boule au ventre je ne comprends pas pourquoi je n’arrive pas à m’intégrer à l’équipe, alors que c’est mon principal objectif pour ce début de stage. La situation exacte se passe au moment du tour des médicaments du soir. Il est 18h et la deuxième élève infirmière Lisa, en deuxième année mais dans l’autre école de ma ville, l’infirmière (qu’on appellera C.) et moi même faisons le tour pour distribuer les médicaments des patients. Dans ce service les patients gèrent leurs traitements personnels et nous nous occupons des antalgiques post-chirurgie pour les différentes douleurs, ainsi que des antibiotiques souvent donnés en prophylaxie afin de prévenir le risque infectieux présent pour chaque chirurgie. Ainsi pendant le tour, Lisa et moi, nous relayons pour donner les médicaments que nous fait passer l’infirmière. Nous arrivons vers la fin du tour et C. part quelques minutes dans une chambre et je souhaite regarder les traitements de la patiente suivante afin de me préparer. L’infirmière sort alors, m’enlève l’ordi des mains et me dit « touche pas l’ordi quand c’est pas ta session ». J’essaye de me défendre en lui disant que je n’ai rien coché que je souhaitais juste regarder les traitements pour la chambre suivante et me répète alors « Non mais tu touches pas » de façon froide. À ce moment là je ne sais plus où me mettre et quand nous nous retrouvons seule Lisa me demande pourquoi C. a réagi comme cela. Moi-même je ne comprends pas. La seule chose qui me parait claire comme de l’eau de roche est que je fais quelque chose de travers et par réflexe, me sentant isolée depuis quelques jours je me dis qu’encore une fois j’ai une attitude trop froide et j’essaye de réajuster en étant encore plus ouverte. À ce moment là je me dis que cela suffit, je suis fatiguée et j’ai envie d’abandonner mon stage. Le lendemain je discute de tout cela avec une autre élève de ma classe qui effectue son stage en Urologie, l’étage juste en dessous du mien, et elle prend l’initiative de m’aider et d’aller parler à une infirmière M. de mon service en lui disant que je me sens pas bien du tout. Cette infirmière est venue me parler et m’a dit qu’au contraire ce qui m’était reproché au sein de ce stage était le fait que je sois trop ouverte et que mon habitude passe pour du « copinage », que je ne reste pas à ma place c’est à dire: je me tais et fais mes soins. Ainsi le fait que je sois trop confiante… Je décide de réajuster et ressens une amélioration. Cependant C. est toujours distante et je ne me sens pas à l’aise. Je décide d’appeler ma formatrice car le fait d’être autant mal à l’aise m’empêche de pratiquer correctement ou d’apprendre quoi que ce soit. Je lui fais par de mes soucis, de ma fatigue et du fait que je suis à deux doigts d’abandonner ce stage. Le simple fait de lui avoir parlé m’a motivée à continuer pour prouver que j’ai ma place, car je suis très entêtée.
II Émotions ressenties
En 4 semaines de stage les émotions ressenties sont: la colère liée à l’injustice de la situation, la tristesse liée à cette sensation d’échouer encore dans les relations sociales, la peur de ne pas y arriver et enfin la détermination et « la rage de vaincre ». Je m’explique. Pour moi l’injustice ici se trouve dans le fait qu’on a jugé mon comportement et ma personne en 2 semaines. Sachant que je suis en 12h, 2 semaines correspondaient ici à environ 8 jours de stage. Mon envie de bien faire et ma prise d’initiative, ont été mal amenées de ma part et tout de suite mal prises de la part de l’équipe, sans pour autant qu’aucun membre de celle ci ne m’en fasse part. Il a fallu que les élèves prennent les devant. J’ai pris l’attitude de C comme de l’intimidation et du « reste à ta place je décide » plutôt que de la bienveillance pour m’aider à me repositionner et je trouve ça injuste, surtout que j’aurais pensée quelle comprendrait ma difficulté à me positionner dans une équipe où tout le monde a mon âge (ou plus jeune). S’en est suivi alors la tristesse d’échouer encore une fois dans l’intégration de l’équipe et mon envie d’abandonner ce stage. Pour moi venir tous les matins avec le ventre noué et me tordre de douleur de stress me fatiguait et je n’apprenait plus car je me concentrais sur ma position avec la peur de mal faire. La peur … la peur d’échouer et de décevoir mes formateurs, de décevoir ma famille et de me décevoir moi même. La peur est une émotion étrange qui nous pousse à des questionnement tout aussi étranges. Cette peur m’a alors amené à la détermination. C’est l’émotion la plus forte que j’ai ressenti car c’est celle qui m’a permis d’entendre ce qu’on me disait, de me dire que j’étais en tort mais que je n’étais pas seule non plus, et que si je voulais y arriver je devais me retrousser les manches et donner le change. Car je ne veux pas échouer et partir parce-que j’ai peur, que je suis triste et en colère. Je veux réussir et montrer que je suis capable.
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