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Tutoiement et/ou vouvoiement ?

Dissertation : Tutoiement et/ou vouvoiement ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Octobre 2019  •  Dissertation  •  5 873 Mots (24 Pages)  •  1 249 Vues

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Institut de Formation en Soins Infirmiers

6 impasse François verdier

81000 ALBI

Tutoiement et/ou vouvoiement ?

Analyse de pratique professionnelle

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SOMMAIRE

 Introduction         1 

1. La situation         2

2. Questionnement et problématique         3

3. Analyse de la situation 

  1.    Dans le cadre général de soins
  1.    Approche linguistique et sociétale         3
  1. 2   Le cadre spécifique  de soins en psychiatrie
  1. ent qui bloque        5

3.2.2   Tu et vous selon les pathologies        6

  •    Tutoyer est il un manque de respect         7
  1.    Tutoyer est il dangereux ?         7

4. Conclusion         9

INTRODUCTION

Mon stage se déroule pendant une période de 10 semaines en psychiatrie. Les patients ont des pathologies psychiques parfois lourdes et très différentes, ce qui nécessite des hospitalisations pouvant aller de quelques semaines à quelques années. Selon les cas, leur présence se fait soit en continu sur la semaine soit en discontinu, en alternance pendant quelques jours dans un appartement ou chez des proches.

Leur prise en charge est essentiellement basée sur des soins relationnels pour lesquels la communication, surtout verbale, a une place importante. Ainsi Freud disait : « Les mots sont l’instrument essentiel du traitement psychique »

Des le premier jour de ma prise de fonction, j’ai été étonné que certains soignants et patients se tutoient. Sur le moment, cela m’a paru en contradiction avec ce que je savais  sur le respect et la distance thérapeutique, ce que je pratiquais jusqu’à présent et l’interdiction faite aux stagiaires de l’utiliser. Pourtant, assez rapidement, je me suis rendu compte que, même si il pouvait comporter certains risques, le tutoiement permettait aussi, dans certaines situations, de faciliter  le contact avec certains patients, facilitant ainsi leur prise en charge, tout en maintenant une posture professionnelle.

Cette particularité m’a donc très tôt interpelé et suite à ma situation vécue, j ai éprouvé la nécessité de clarifier et réfléchir sur l’usage du «  tu » et du «  vous » dans le soin et dans la psychiatrie. Ainsi M.  Phaneuf[1]  écrit : «  ….les pronoms d’appel «  tu » et « vous » ne sont pas uniquement des codes linguistiques, ils reposent sur des usages sociaux dictés par la culture et la tradition. Ce sont des conventions qui servent à déterminer la nature de nos relations aux autres, à décider de leur proximité ou de leur distance »

 

  1.  La situation

Ma situation s’est déroulée une dizaine de jours après mon arrivée. Elle se passe avec un patient de 25 ans, psychotique, hétéro agressif. Ses troubles ont l’air stabilisé, pas de passages à l’acte depuis plusieurs semaines, il est calme et posé. Je n’ai pour le moment pu rentrer en contact avec lui, il reste distant, et ne s’exprime pas beaucoup. Le vouvoiement est de rigueur entre nous, et si il m’appelle par mon prénom, je continue à l’appeler «  Monsieur F ».

Ce jour là, il est prévu une promenade de groupe en ville, nous amenant jusqu’à la visite de la cathédrale. Il y a 5 patients, une infirmière et moi. Dans ce cadre, Nous  sommes habillées « en civil » afin de maintenir le secret professionnel et de ne pas attirer l’attention sur les patients. A l’aller, Monsieur F ne m’adresse presque pas la parole, reste proche de moi physiquement, mais semble mal à l’aise. Quand je le questionne sur un éventuel malaise, il ne répond pas. Sur le retour, il s’approche de moi  et me dit : «  Tu sais sarah …. » et me raconte sa détresse d’avoir perdu son père très tôt.

J’étais très partagée : En utilisant le « tu »,  il commençait à instaurer une relation de confiance mais, se faisant, n’allais je perdre de ma petite crédibilité professionnelle et ne me considèrera t’il pas dorénavant comme une «  copine » ? De mon coté, n’ayant que peu de temps de réflexion, je l’ai instinctivement appelé par son prénom.

J’ai eu besoin d’en parler très rapidement à une infirmière bien plus expérimentée que moi. J’avais besoin de savoir si j’aurais du lui rappeler ma position de soignant et lui demander de rester sur le « vous » et si l’usage du prénom était une erreur de ma part. Pour elle, il y avait eu réciprocité dans la mise en place de la relation de confiance : Monsieur F avait levé un filtre en me tutoyant, j’avais aussi levé un blocage en l’appelant  par son pronom. La relation devenait plus simple, moins protocolaire mais pour autant pas moins respectueuse ni professionnelle.

Persuadée, voila seulement quelques jours, que tutoyer un patient était une faute professionnelle, je m’interroge maintenant si le fait de ne pas pouvoir tutoyer (administrativement et personnellement) Monsieur F ne serait pas un frein à sa prise en charge !

  1. Questionnement et problématique

Selon Freud: «  les mots sont l’instrument du traitement psychique ».

Y a-t-il un bon mot entre « tu » et « vous » ? Tutoyer est il un manque de respect ? Peut-on tutoyer tous les patients ? Si non  lesquels ? Y a-t-il des dangers à tutoyer ou à être tutoyer? Tout soignant a-t-il la capacité personnelle de tutoyer ? Le mot «  vous »  est il un frein ou une utilité dans la relation soignant/soigné ? Le « vous » induit il une relation de qualité ?

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