Analyse de pratique professionnelle

Analyse de pratique professionnelle

La réanimation médicale est un service de 20 lits divisée en  unités : Unité A=10 lits et unité B=5 lits et Surveillance Continue Médicale=5 lits.

Chaque unité compte quotidiennement un infirmier pour 2/3 patients, 3 ASD, 2 internes, 1/2 externes, 1 kiné, 1/2 praticiens hospitaliers ainsi que d'autres professionnels intervenant ponctuellement qui travaillent 12h/jour

Ce service accueille diverses pathologies :

Détresse respiratoire aigue, insuffisance rénale aigue, urgences médicales diverses (choc septique, cardiogénique, défaillances hépatique et viscérale,…), hémorragies digestives, insuffisance respiratoire chronique due ou non à une pathologie neuromusculaire,

Une jeune patiente, myopathe, cardiomyopathe avec un cancer colique en occlusion,  présente dans le service depuis plus de deux semaines. Elle est arrivé dans le service suite à  un arrêt cardiaque en service de chirurgie digestive, et envoyée au service de réanimation chirurgicale. Devant la gravité de son état de santé, elle a été transféré dans notre unité de soins en réanimation. Mme H a immédiatement été intubé, ventilé, mise sous adrénaline-noradrénaline par le médecin et équipée  de KTART, VVC, SAD. Suite à l’arrêt des amines et sédatif, elle ne se réveille pas, même après une semaine. Le cerveau semble avoir été endommagé. Le médecin pose un avis pessimiste quant à ses chances de se réveiller, il décide de convoquer la famille afin de s'entretenir avec elle.

L'infirmière, le médecin accompagné d'un interne, les parents et moi-même sommes réunis dans une salle. Toutes les informations sont transmises par le médecin qui explique et réexplique le mauvais pronostic. Les parents sont effondrés et cherchent des signes d'espoir.

J'ai été interpellé par la gravité de ce cas, par le sérieux et le professionnalisme de l'équipe face à cette situation, par la gestion de l'entretien. J'ai aussi participé, avec l'infirmière, à l'accompagnement de la famille : les soutenir, être attentif et se montrer disponible tout en respectant leur intimité, poser une main bienveillante sur l'épaule de la mère en larmes et maintenir le discours du médecin, asseoir et proposer un verre d'eau ou un chocolat, se sentir concerné, être touché mais sans se démonter, en restant professionnel.

Quand on travaille en réanimation, on doit connaître ses limites et ses faiblesses face aux situations pénibles qu’on va devoir affronter. Ce n’est pas tant la mort qui m'a impressionné, mais  la souffrance, les sentiments d’impuissance, de découragement, de révolte des familles.

Les soignants travaillent en étroite collaboration les uns avec les autres.La cohésion et la communication entre ceux-ci sont essentielles pour le bon fonctionnement du service, vu  la gravité de l’état de santé des patients pris en charge, mais aussi pour s’entraider dans les moments difficiles, à cause des émotions fortes que peuvent avoir les soignants dans un service où on rencontre les joies, les peines, l’espoir et la résignation,... Les équipes en réanimation sont très soudées.

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