L'anthropologie

Approche des sociétés et des cultures n°1

Introduction

L’anthropologie est une science dont le projet général est de comprendre l’Homme (ses actions, ses pensées). Le terme « anthropologie » vient du grec « anthropos » qui signifie              « l’homme » et « logos » qui signifie « science » : la science de l’homme.

A la différence de ce que fait la psychologie, pour les anthropologues, un individu est forcément à comprendre inséré dans une société à partir de laquelle il va construire ses manières d’être, ses pensées, ses attitudes, etc. Une société à partir de laquelle (dans laquelle) il va prendre des décisions, construire des raisonnements et au final construire des actions quotidiennes qui le concerne ou qui concerne les différentes sphères dans lesquelles il intervient.

On étudie ceci dans tous les domaines de la vie et notamment dans le domaine de la santé. On essaiera de voir ce qui provient de l’individu, de sa propre histoire, et ce qui résulte de l’environnement socio-culturel dans lequel il évolue. Ce ne sont pas les aspects biologiques, ni les aspects psychologiques de l’homme (l’homme dans sa matérialité biologique) qui intéressent en anthropologie, mais ce qu’il est et ce qu’il fait dans n’importe quel domaine (soin, travail, famille, religieux...) à partir de son environnement de vie.

L’homme a construit des formes de vies en collectivité, en société (pouvant être composée de multiples groupes ou collectivités). Toutes ces sociétés ne peuvent exister que parce que des individus les composent et les font exister au quotidien. On ne peut pas travailler sur l’homme en société sans travailler sur la manière dont s’établit le lien entre cet individu et la société dans laquelle il évolue, son environnement social. Cela correspond à se poser un certain nombre de questions générales : comment s’établit ce lien entre l’individu et «sa» société? Sur quoi repose ce lien? Qu’est-ce qu’il produit?

Les sociétés se constituent autour d’individus, mais aussi composées de relations entre individus (rapports sociaux) et de sens (signification culturelle).

1. La société

Une société est un groupe d’êtres humains pourvus de la capacité à produire et auto-reproduire leur existence collective, en fonction d’un système de normes et de règles pour l’action et dont la durée de vie excède celle de chacun des individus qui composent cette société. Les sociétés sont bien des environnements organisés dans lesquels et à partir desquels chacun de nous évolue.

Les sociétés se constituent autour d’éléments matériels et immatériels. Les éléments matériels peuvent être les institutions (école, hôpital, familles...) et les éléments immatériels correspondent à la pensée, l’histoire, les savoirs, les valeurs, les traditions, les mythes...

Les sociétés sont des environnements sociaux qui se transforment dans le temps. On vit dans des environnements qui sont de plus en plus marqués par les NTCI, de nouvelles formes d’échanges entre individu et entre société (internet), cela produit des modifications. Cela permet aux sociétés de se rencontrer plus vite, de plus en plus souvent, de se confronter.

Depuis nos premières heures de vie, et tout au long de notre vie, ces environnements sociaux vont façonner nos manières d'être, nos expériences dans tous les domaines de notre existence, et nos relations avec les autres.

Puisque une société est composée de multiples individus on peut dire que chacun de nous est inséré dans un réseau de relations avec d’autres (cellule familiale, sphère professionnelle...). Nous sommes aussi inscrits à l’échelle individuelle, dans des relations avec des institutions (école, université, hôpital...). Toutes ces relations nous permettent de comprendre comment dans ces relations, se construit une société et se construisent nos expériences. Ces relations nous façonnent individuellement et interviennent dans nos actions : elles tissent une société dans sa version dynamique.

En anthropologie, les attitudes et les actions que nous observons dans tous les domaines, y compris la santé, se façonnent de manière effective dans les rapports sociaux que les individus établissent entre eux. Nous étudions comment nous produisons ces relations et ce qu’elles produisent à leur tour. Puisque nous décidons ces relations en grande partie, mais parfois elles peuvent s’imposer à nous.

Nous en organisons certaines modalités mais pas toutes, nous pouvons décider de certains types de relations mais nous sommes incapables individuellement de modifier le grand cadre, le contexte social et culturel général à partir duquel nous élaborons nos relations aux autres. Nous héritons des structures d’ensemble des sociétés et des cultures, nous ne les fabriquons pas. On doit considérer les relations comme toujours en partie associées à ces grands cadres dans lesquels nous évoluons. Cela ne passe pas toujours par notre conscience immédiate, ces relations viennent parfois de dimensions qui nous dépassent. Nos conduites et nos actes dépendent en grande partie mais en partie seulement, de notre propre volonté (domaine des psychologues).

Les rôles et les statuts

On trouve des statuts dans ces grands cadres, chacun de nous occupe des places par le biais des statuts que l’on ne choisit pas, ils nous sont donnés, certains étant plus stables que d’autres (enfant, adolescent, père, etc...). On occupe plusieurs statuts en même temps.

Ils sont associés aux rôles : ce que l’on attend de nous en fonction de notre statuts, c’est l’aspect dynamique du statut (un malade qui devient un patient par exemple : on attendra certaines choses de lui vu qu’il a le statut de patient, il va vivre des manipulations, il devra être observant, compliant, devra participer au bon déroulement de son hospitalisation, participation aux soins, ce sont des attendus qui décline de son rôle par rapport au statut).

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