Construction ou reconstruction

BTS AM- 2 ème année – Plus Values – Culture Générale - Ana Carla Miranda Martins

Ecriture personelle

        Nos souvenirs sont indispensables à notre développement. Ils sont la base sur laquelle nous existons. Mais nos souvenirs sont-ils une construction ou une reconstruction ? Nous verrons que la réponse est simple : les deux, car c’est à partir de notre expérience que nous communiquons/vivons avec/dans le monde en construisant et en nous reconstruisant à tout moment, d’une façon individuelle ainsi que collective.

        Le souvenir est un révélateur de la personnalité. Un individu ne peut pas se construire sans l’existence d’un passé, de sa mémoire et de ses souvenirs. Les souvenirs ont une fonction de construction magistrale dans la vie d’un être humain, car ils servent comme « une boussole », comme nous dit Patrick ESTRADE.  En nous permettant de nous orienter dans le monde et en nous donnant des repères, c’est à partir donc des expériences présentes ou oubliées dans le fond de la mémoire que je me construis, que je me relationne avec le monde extérieur. Parfois de façon consciente, parfois de façon inconsciente, mais toujours guidé par les remembrances.

        Avoir des souvenirs est avoir des références et de pouvoir s’aligner dans la vie. Non seulement savoir « qui je suis » comme aussi savoir « où je vais » et continuer ainsi ce processus de construction permanent. Basé dans mes acquisitions de vie, j’éclaire mon présent et je fais mes choix. Un souvenir heureux ou malheureux peut diriger l’avenir d’une personne. Pour citer, le personnage de Will Smith vécu dans le film Sept Vies, hanté par le souvenir d’un accident de voiture duquel il était responsable, décide de donner un cours à sa vie, il cherche sa rédemption en transformant radicalement la vie de sept personnes qu'il ne connaît pas.

        Parfois trop encombrant ou trop douloureux, le souvenir peut empêcher de se construire et de se projeter dans l’avenir. De cela, l’importance de savoir transformer un souvenir ou de se reconstruire à partir du même. Plusieurs personnes font face tous les jours à cette reconstruction, quand par exemple elles sont victimes d’un grand traumatisme. Le défi de surmonter le souvenir pour pouvoir poursuivre est pour plusiseurs un but insurmontable. Par l’oubli, la reconstruction de la vie se fait. C’est le cas notamment, du personnage Sophie du livre « L’île des oubliés » de Victoria Hislop, qui a décidé d’oublier son passé, ses premières 18 années vécues en Grèce, de même que l’histoire de sa famille. Une histoire très douloureuse qui a fait que ce personnage rompt avec son passé de façon violente et par conséquence éloigne toute sa nouvelle famille de ses souvenirs. Bien que par l’oubli, la réference pour cette nouvelle vie est basée sur un souvenir.

        Pouvoir changer l’axe d’un souvenir pour se reconstruire n’est pas exclusivement réservé à l’individu. La capacité du souvenir à interférer avec le présent peut être vérifié aussi dans une échelle collective. Quand, par exemple, la France reconnaît publiquement et politiquement le génocide arménien, cela represente une tentative de reconstruction de liens entre les deux pays.

        Nous devons accorder une place importante à nos souvenirs dans nos vies, car ils sont responsables pour notre construction ou même notre reconstruction. Un souvenir positif ou négatif, heureux ou malheureux sera toujours la base de départ ou d’un nouveau départ dans la vie d’un être humain.

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