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Perception De L'enfant délinquant

Cours : Perception De L'enfant délinquant. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Janvier 2014  •  Cours  •  349 Mots (2 Pages)  •  1 035 Vues

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Avant 1860, face aux mineurs délinquants, l’accent est mis sur l’éducation : l’enfant est considéré comme

un être foncièrement bon que certaines circonstances ont poussé à la faute. On va donc essayer de

l’accompagner par l’apprentissage de façon à l’entourer de repères.

Mais, selon Jacques Bourquin, l’année 1860 marque un net virage et on entre brusquement dans le

tout répressif. Cette période s’étale de 1860 à 1912 et s’appuie sur une image de l’enfant radicalement

différente : le délinquant est, en quelque sorte, programmé génétiquement pour devenir un criminel. Il

n’est donc plus question de l’éduquer, il faut abriter la société de sa présence nocive et, pour cela, on

crée des maisons de correction où les pensionnaires sont incarcérés longtemps et logés comme des

animaux en batterie. Dans ces lieux, on « redresse » ceux qui ont été conçus déviants, on les « reprogramme

» ; et s’ils sont rétifs, on les envoie dans des sections disciplinaires de l’armée qui achèvera la

tâche. L’arme majeure du dressage est le travail, non plus en tant qu’apprentissage, mais en tant qu’outil

apte à mater les esprits forts.

Au début du XXe siècle, par l’action combinée de la troisième République, soucieuse d’éducation en

général, et de comités de soutien aux enfants dans les tribunaux, on aboutit à la création du premier

tribunal pour mineurs. Toutefois, cette mesure progressiste ne change rien aux maisons de redressement,

devenues des « bagnes » dénoncés publiquement par un journaliste. Il est rejoint par d’autres en 1934,

après la révolte des petits prisonniers de Belle-Île-en-Mer, laquelle émeut l’opinion publique elle-même.

Le gouvernement renonce alors à considérer le vagabondage des mineurs comme un crime et d’autres

mesures suivent en 1937 et 1938 qui visent toutes à réinsérer les jeunes délinquants par le biais de

l’apprentissage dans des sections techniques gérées par l’Éducation nationale.

Toutefois, après cette lente progression qui conduit à considérer le jeune délinquant comme un être

humain, l’introduction de l’article de Jacques Bourquin montre qu’en 2002 Nicolas Sarkozy, aidé de

Luc Ferry, projette d’opérer un retour de bâton très réactionnaire en recréant des centres d’incarcération

destinés aux enfants. On revient donc à une situation semblable à celle qui avait été mise en place il y

a un siècle et demi.

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