Fiche de lecture: le métier d'homme, Jollien Alexandre
Fiche de lecture : Fiche de lecture: le métier d'homme, Jollien Alexandre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Andreab • 14 Mars 2017 • Fiche de lecture • 1 089 Mots (5 Pages) • 3 725 Vues
Fiche de lecture
Titre : Le métier d'homme
Références bibliographiques : JOLLIEN, Alexandre, Le métier d’homme, Éditions Seuil, 2002 et 2013 pour l’édition de poche, 140 pages.
Auteur et ouvrage : Alexandre JOLLIEN est né le 26 novembre 1975 en Suisse. Il est écrivain et philosophe. A cause d’un étranglement par son cordon ombilical à sa naissance, il
est atteint d’athétose désignant des mouvements involontaires, incontrôlables, lents et
sinueux, principalement localisés au niveau du visage, du tronc et des membres le condamnant à l'étiquette d'IMC (infirme moteur cérébral). Il a passé 17 ans durant sa jeunesse (de 3 à 20 ans) dans une institution spécialisée pour personnes handicapées. Il obtient une licence en lettres au printemps 2004 et étudie le grec ancien à Dublin de 2001 à 2002. Il se marie en 2004 et a trois enfants. Depuis l'été 2013, il séjourne avec sa famille à Séoul en Corée du Sud où il approfondit sa pratique du zen tout en se plaçant sous l'égide d'un maître et poursuit sa quête de connaissances des Évangiles. Il est passionné de philosophie et cette dernière prend sens dans l’ouvrage Le métier d’homme où il décrit son point de vue sur sa vie de personne handicapée, sur la souffrance mais également sur le regard que porte les autres sur lui et les handicapés en général. Cet ouvrage est une autobiographie remplie de références philosophiques et d’anecdotes personnelles. L’auteur utilise beaucoup le jeu de questions réponses dans son ouvrage.
Résumé :
L’auteur commence son ouvrage par la description de son départ à l’internat. Moment
très redouté pour lui, il appréhende chaque dimanche de quitter sa maison, ses parents, pour
aller passer la semaine loin d’eux dans cet internat réservé aux handicapés. Malgré l’angoisse
que procure ce lieu à l’auteur, cela l’aide à surmonter son handicap, lutter contre la souffrance
et la différence car il est entouré de personnes vivant le même combat que lui au quotidien.
Nous avons une description très succincte de son handicap, il souffre de rictus, de spasmes, de
pertes d’équilibre et d’athétose. L’auteur se décrit comme un ignorant complet et n’arrive pas
à comprendre pourquoi lui, pourquoi il est venu au monde comme cela mais l’entourage de
l’internat le rassure, « l’union supplante la lutte ».
A 16 ans, Alexandre JOLLIEN rencontre un aumônier auprès de qui, il décrit
ses angoisses et son désarroi. Cet homme va donner à l’auteur le goût pour la littérature et
plus spécifiquement pour la philosophie. Grandit en lui ainsi un nouveau projet, l’instruction,
et son état précaire sera sa source d’inspiration ainsi que de nombreux philosophes comme
Nietzche qu’il considère comme un maître d’apprentissage. L’auteur compare son combat
pour la vie à un entraînement d’escrime, c'est à-dire que le travail et la préparation sont des
prérequis primordiaux. Son principal combat est de tenir debout.
A la suite de cela, l'auteur nous fait part du regard dérangeant que les autres portent sur lui. L'étiquette posée sur chaque malade, les condamne à l'isolement, au rejet, surtout en ce qui concerne les personnes handicapées, car étant reconnues et étiquetées comme telles, elles sont directement qualifiées de malheureuses mais c'est une vision très réduite de la réalité. L'auteur nous prouve qu'une personne handicapée aussi, peut être heureuse et éprouver du bonheur. En outre, Alexandre JOLIEN se questionne sur ce qu'est un individu « normal » et un « anormal ». Il expose différentes définitions en faisant références à divers personnages emblématiques comme Descartes, Rabelais ou encore Valéry. Étant toutes différentes, laquelle est la bonne ? Y' en a-t'-il une ? Pour l'auteur, être un homme, c'est avoir « des droits et des devoirs égaux, partager la même condition, ses souffrances, ses joies, son exigence ».
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