Ces objets qui nous envahissent : Objets Culte, Culte des l’Objets

Ladeuil Diane BTS Ci 2

Ces objets qui nous envahissent : Objets Culte, Culte des l’Objets

        D’un point de vue pragmatique, l’objet est fabriqué par l’Homme, c’est lui qui le façonne, le sculpte, le modèle est le transforme dans un but précis. Solides, maniables, pourvus de caractères propres, les objets sont notre création. Ils sont le résultat d'une réflexion qui a pu mener du prototype à la série. Ils sont le fruit d'un travail qui a engagé un choix de forme, un mode d'usinage, un système de commercialisation donnant à la matière première une valeur ajoutée. Qu’ils aient été fabriqués artisanalement ou industriellement, leur évidence, leur apparente nécessité et leur prolifération nous amènent à nous interroger : quels rapports entretenons-nous avec les objets ? Et si les objets avaient aujourd’hui dépassés leur utilisation première ?

Nous avons reçu quatre documents soumis à l’étude : Le premier est un extrait d’un essai sur l’hyper-consommation, le second évoque la perception de l’Homme sur l’objet, le troisième nous soumet la problématique de la finalité de l’objet et enfin notre dernier document est une photo prise dans une habitation contemporaine.

Ainsi, nous pouvons nous intéresser sur l’objet à part entière et comment l’objet a t-il dépassé la fonction dont l’Homme l’a pourvu pour finalement aboutir à un rôle d’objet-multifonctions.

Nous aborderons cette problématique selon une quadruple perspective. Après avoir constaté que l’objet permet d’appréhender la réalité à travers une expérience sensible et émotionnelle, nous verrons que l’évolution des objets est une passerelle vers l’histoire sociale et culturelle, ensuite nous observerons comment nos sens nous aident à appréhender l’objet et enfin nous étudierons comment corps et objet s’influencent mutuellement.

        L’objet est un moyen de faire ressentir à son utilisateur des sensations ou des émotions. En effet, dans le document deux, Andréa Semprini dans L’Objet comme procès et comme action (1995), aborde le thème de la synesthésie. L’auteur aborde les publicitaires qui, à travers la sensibilité proprioceptif du consommateur, arrive à leur donner envie d’acheter. Grâce au design de l’objet ou encore par la communication publicitaire, le commercial crée l’envie. L’univers proprioceptif et sensible simulé à travers une manipulation sophistiquée des effets de la synesthésies de l’objet alimentent la création d’une émotion et d’un besoin chez le consommateur. L’objet est donc un déclencheur sur le bouton sensible de l’émotion. Au delà du côté malsain qui engendre une consommation effrénée, l’objet peut procurer chez l’Homme des sensations de bien-être. En effet, dans le document un Gilles Lipovetsky dans Le Bonheur paradoxal (2006), nous donne l’exemple des concessionnaires de voiture. En effet, ceux-ci ne misent plus sur la vitesse ou la résistance de l’engin mais sur la sensation de sécurité, de confort et de sérénité que la voiture procure. De même, que dans les espaces de Feng Shui, l’occupation de l’espace par les objets d’une certaine manière procure au corps et à l’esprit une sensation d’harmonie. L’objet prennent aujourd’hui des formes minimalistes tout en ligne épurées, sobre et aux coloris simples qui procure sur l’Homme des sensations d’apaisement. La photo du document quatre d’une habitation contemporaine de Marko Poplasen confirme cela. En effet, la photographie est prise dans un salon moderne, on peut observer que l’intérieur est simple, sans fioritures et procure un sentiment de calme. Cela est la preuve que les objets traduisent une ambiance  selon leur ligne, formes ou couleurs. Enfin, François Dagognet dans l’Eloge de l’objet (document trois) écrit sur l’anthropologue S. Giedion qui a retracé l’histoire de l’ameublement et de la posture. Celui-ci nous montre qu’à travers l’objet nous pouvons tenter d’imaginer les sensations que nos prédécesseurs ressentaient. Par exemple, la façon de s’assoir reflète la nature profonde d’une période ainsi que leur émotion et sensibilité, comme avec le fauteuil en période de renaissance où leur but principal était d’impressionner et de se sentir reconnu socialement.

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