Théorie de l'attachement de John Bowlby
Dissertation : Théorie de l'attachement de John Bowlby. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Noémie Marshall • 15 Janvier 2018 • Dissertation • 1 731 Mots (7 Pages) • 1 437 Vues
La théorie de l'attachement a été élaborée dans les années cinquante par un psychologue et psychanalyste anglais John Bowlby (1907-1990). Celui-ci s'est inspiré des travaux d’éthologue comme Lorenz et Harlow et du psychanalyste Spitz. Il envisage ainsi d'une manière nouvelle les rapports entre la mère et son enfant, relation qui sera le prototype de toutes celles qu'établira l'enfant par la suite. Il n'est bien sûr pas nouveau de dire que l'enfant s'attache à sa mère, là où Bowlby fait preuve d'originalité, c'est quand il remet en question un certain nombre de postulats énoncés par la psychanalyse, comme le concept d'étayage, très développée à cette période là. Comment Bowlby se figure la relation mère-enfant ? Quels sont les modalité et les conséquence de cet attachement ?
Nous verrons dans une première partie, les aspect théorique de la conception de l'attachement selon Bowlby, puis dans un second temps, les travaux d' Ainsworth qui constitue une validation empirique de la théorie de Bowlby.
En présentant la théorie de Bowlby, nous avons souligné que son apport original résidait dans la mise en évidence du fait que l'attachement mère-enfant est l'expression d'un besoin primaire d'autrui. Quelques précisions et distinctions s'imposent: on distinguera entre attachement ou lien d'attachement, comportement d'attachement et figure ou objet d'attachement.
La théorie de freudienne avançait que la relation affective à la mère était consécutive à la relation alimentaire. Or, pour Bowlby l'attachement renvoie au besoin primaire d'autrui, inné, autonome, indépendant de la nourriture, c'est la tendance permanente du bébé à rechercher la proximité, la relation, l'échange avec autrui, autrement dit ce besoin de contact social et affectif est aussi fondamental que le besoin alimentaire. Cinq comportements, on parlera alors de comportements d'attachement vont permettre au bébé de créer ou de restaurer l'échange, la proximité avec autrui, il s'agit de la succion, de l'étreinte, du sourire, des cris, et un peu plus tard dès que l'enfant sera capable de se mouvoir, du fait de suivre l'autre.
Si la construction du lien d'attachement repose sur des mécanismes innés, le choix de la (ou des) personnes privilégiées se fait par apprentissage, on parlera alors d'objet d'attachement ou de figure d'attachement. C'est la sensibilité de la mère aux signaux de l'enfant et la qualité de ses réponses qui déterminent le niveau de sécurité de l'enfant et son développement ultérieur . Dans la majeure partie des cas, la figure d'attachement, celle à qui le bébé adressera ses comportements d'attachement, sera sa mère, puisque c'est elle en effet qui s'occupera de lui dès la naissance. Mais, la figure d'attachement peut aussi être le père ou autre membre de la famille à travers son investissement dans le soin de l’enfant et jeu avec lui, en cas de maladie ou décès de la figure d’attachement primaire, ou encore dans les situations d'adoption ou plus banalement quand l'enfant est confié quotidiennement à un mode de garde.
Bowlby décrit trois phases dans la construction du lien d'attachement: dans un premier temps, le bébé est réceptif à toutes les stimulations sensorielles (bouger le berceau, agiter un hochet...) qui peuvent l'apaiser, il peut participer activement à l'interaction avec autrui et s'intéresser à tout partenaire humain qui entre en contact avec lui grâce à ses capacités sensorielles fonctionnelles dès les premiers jours de la vie. Dans un deuxième temps, le bébé continue de traiter de façon positive toutes les personnes qui entrent en contact avec lui mais réagit plus rapidement, avec plus d’enthousiasme aux personnes privilégiées. Enfin, dans un troisième temps, à partir de 6/7 mois, on peut considérer que l'objet d'attachement est constitué, les personnes entrant en contact avec l'enfant ne sont plus interchangeables, une ou quelques personnes privilégiées seules arriveront à apaiser l'enfant en cas de détresse. Surtout, à partir de ce moment, vont apparaître des comportements nouveaux et spécifiquement adressés aux personnes privilégiées: l'enfant réagira négativement à la séparation d'avec la figure d'attachement, il l'accueillera positivement à son retour, il la rechercha préférentiellement en cas de détresse. Enfin, la présence de la figure d'attachement permettra à l'enfant d'explorer sans crainte un environnement nouveau. Petit à petit, l'enfant va se construire une représentation suffisamment stable de sa figure d'attachement, un "modèle interne opérant" ("internal working model") nous dit Bowlby, pour pouvoir supporter des séparations de plus en plus longues d'avec sa mère, c'est en cela qu'un attachement suffisamment bien constitué est la condition du détachement et de l'autonomie de l'enfant essentiel pour l’exploration et apprentissage. Ces différent comportements, seront mis en évidence dans les travaux d'Ainsworth.
Mary D.S. Ainsworth est une des collaboratrices de Bowlby à qui l'on doit d'avoir réalisé une validation empirique de la théorie de l'attachement. Les premiers travaux d'Ainsworth publiés en 1967 où elle étudie en Ouganda la genèse de l'attachement mère-enfant dans une perspective éthologique; elle observe durant 9 mois une vingtaine de dyades mère-enfant à domicile et met en évidence des différences individuelles dans la qualité de la relation entre le jeune enfant et sa mère, ainsi que des contingences entre le comportement de l'enfant et celui de sa mère. De retour d'Afrique, elle s'installe à Baltimore (Etats-Unis) où elle effectuera une deuxième
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