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René Frydman, Lettre à Une mère / Eliette Abécassis, Un Heureux évènement

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Par   •  2 Juin 2013  •  2 354 Mots (10 Pages)  •  1 025 Vues

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L'attente d'un bébé et sa venue au monde sont des évènements universels qui touchent la mère, le père, le couple et l'entourage. C'est dans cette mesure que mon étude porte sur deux oeuvres traitant de ce sujet. La première s'intitule "Lettre à une mère" de René Frydman, rédigée en 2004, et dont la version étudiée a été publiée aux éditions L'Iconoclaste en 2008. René Frydman est un gynécologue-obstétricien francais, chef de service de la maternité de l'hopital Antoine Béclère à Paris, et est le premier en France à permettre la naissance d'un "bébé éprouvette". Ce livre s'inscrit dans une période ou la médecine à pris une place importante dans la "sphère de la grossesse et de l'accouchement", et où la notion de désir de grossesse avec toutes les ramifications qui en découlent, influe d'une façon significative sur la psychologie du couple et de l'individu. L'autre oeuvre est un roman d'Eliette Abécassis, "un heureux évènement", paru aux éditions Albin Michel en 2005. Cet auteur est une romancière francaise, professeur de philosophie et cinéaste qui dans ce livre s'insipre de l'univers et du mal-etre entourant l'arrivée d'un bébé dans un couple.

A partir de ces deux livres, et de leurs thématiques, mon travail sera de confronter deux visions très distinctes de la grossesse, du désir d'enfant et de la découverte du "nouveau venu", ce qui justifie le choix de ses deux oeuvres, de part leurs divergences concernant le même sujet.

Dans cette optique, je me pose alors la question : Dans quelle mesure l'arrivée d'un enfant peut elle etre percue d'une manière positive ou négative ?

Cette fiche de lecture s'orientera donc selon trois axes, premièrement, le conditionnement du désir de grossesse, puis nous verrons la construction mentale de l'image du bébé, et enfin, le "choc" de la réalité inhérent à la gestation et à l'accouchement.

Dans un premier temps, la notion de désir de grossesse est inscrite dans un champ qui dépasse cette période de neuf mois, au cours desquels de nombreux changements, qu'ils soient physiques ou psychologiques, vont intervenir. En effet, le désir de grossesse est construit à partir de l'histoire de chaque femme, tant au niveau personnel, qu'appartenant à une vision élargie qui correspond au couple lui-même. C'est dans cette mesure qu'il est propre à chacun et qu'on ne peut établir de règles pour le définir. Il se construit alors soit dans un "rêve de petite fille" de vouloir à son tour être mère, comme René Frydman le souligne "Le moment est venu de laisser cette petite fille derrière vous, de pousser vos parents vers la zone grise de l'âge [...], le moment est venu d'égaler votre mère, voire de la surpasser" p28. Où encore dans la volonté de prolonger une histoire d'amour entre une femme et un homme, en lui rajoutant une dimension parentale qui s'incrit dans la construction d'un projet d'avenir. Il existe donc une infinité de raisons qui vont nous pousser à vouloir, ou non, devenir parents. C'est ici qu'apparaissent les fondations de ce désir qui va influer sur les attentes, les angoisses et les espoirs, uniques à chaque couple.

Ce désir de grossesse contribue alors à un conditionnement de la femme, car c'est sur cette volonté que va se construire une image de la femme enceinte et de la grossesse. En effet, en prenant comme exemple un couple qui souhaite avoir un enfant, mais qui malheureusement ne parvient pas à ses fins, on peut alors s'imaginer que ce désir de grossesse, déja existant depuis une certaine durée, va être renforcé par le sentiment d'échec et la vision du temps qui passe, comme le décrit René frydman "Son épaisseur qui mesure le temps écoulé [...] l'escorte invisible de parents qui guettent désespérement leur descendance [...] qui ne trouve plus les mots pour soulager l'absence au creux du ventre" p21. Ce temps qui défile apparait alors comme une épée de damoclès, où chaque seconde va être utilisée pour trouver un moyen de résoudre le problème et permettre enfin de devenir parents. Dans ce cas là, l'arrivée tant espérée d'une grossesse, et un désir conditionné par des années d'échecs, vont avoir des répercussions importantes sur son déroulement et sur l'importance que les parents vont accorder à chaque étape de celle-ci. Ils seront alors très attentifs à son bon déroulement, mais seront alertés par les plus infimes détails, même anodins, qu'ils pourraient juger comme étant un signe d'un nouvel échec, et vont alors nourrir une angoisse encore plus importante que celles qu'ils avaient précédemment, qui correspond à la destruction de leur dernier espoir.

A l'inverse, l'absence du désir de grossesse, que ce soit parce que la femme ne juge pas cet évènement comme ayant sa place dans le présent, pour des raisons professionnelles ou autre, ou simplement par un refus de devenir mère, conditionnera l'avenir de cette grossesse et la facon dont elle sera percue. C'est alors qu'un évènement vécu comme "magique" par certaines personnes, va devenir un réel bouleversement pour d'autres comme le montre l'héroine de Eliette Abécassis "J'avais conscience qu'une page de ma vie était en train d'être tournée [...]. Etrange sentiment que quelque chose d'irréversible allait se produire..." p22. Dans ce livre, l'auteur décrit parfaitement le sentiment d'impuissance que vit alors la mère qui se retrouve dans un état qu'elle n'a pas souhaité et qui va affecté sa vie à jamais, amenant à une vision négative et destructrice de la grossesse. C'est dans ces conditions, que des gens qui ne voulaient pas devenir parents, vont délaisser leurs rôles et négliger chaque étape de cet évènement ainsi que leur futur enfant.

A partir de ce premier axe, il est logique de déduire que le désir de grossesse est l'une des premières pierres à l'édifice de la conception, c'est pourquoi je cite Jean-Marie Delassus "...Ces questions suffisent à prouver que la grossesse n'advient pas seulement dans un corps anatomique: elle est une incarnation du désir dont nous n'imaginons pas l'ampleur.". Ce désir va en partie conduire à la construction de l'image mentale du bébé.

La conception mentale de l'enfant attendu est un fait commun à chaque couple pendant la grossesse. Serge Lebovici distingue l'enfant révé, l'enfant

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