Oscar Kokoschka & Alma Mahler

Oscar Kokoschka & Alma Mahler

Après sa rupture avec Alma Mahler, le peintre expressionniste Oskar Kokoschka traverse une période dépressive. Ne réussissant pas à trouver l’oubli dans la guerre, il transforme le travail de deuil en processus de création artistique.

I. Introduction :

O. Kokoschka a été l’amant d’A. Mahler de 1912 à 1914. Leur rupture a été vécue par le peintre comme une blessure narcissique. Dans l’élaboration du travail de deuil qui fut pénible, l’artiste vint au secours de l’homme.

II. La liaison :

Après avoir été veuve du grand musicien Gustav Mahler, Alma se jette dans les bras d’Oscar qui été un artiste polyvalents (Peintre, poète, dramaturge…).

Oscar considérait Alma comme sa propriété. Il n’aimait pas une femme de chair mais une créature issue de ses fantasmes. Désirant la posséder complètement, il va l’isoler du monde. Oscar était dès lors très jaloux notamment du souvenir de Gustav Mahler. Cette jalousie met en évidence la faillite narcissique massive : comme si, en n’étant pas tout au yeux d’Alma, il n’était rien.

Dans l’introduction au narcissisme, S. Freud précise :

« Quand on aime, on a, en quelque sorte, perdu une partie de son narcissisme et l’on n’en peut recevoir l’équivalent que par le fait d’être aimé (…). Dans la vie amoureuse, ne pas être aimé rabaisse la conscience de soi, tandis qu’être aimé la relève. »

Oscar cherchait à posséder Alma comme s’il ne se possédait pas lui-même.

Alma s’est faite avorté et Oscar ne lui pardonnera jamais ce geste, il le vit comme une blessure narcissique. Alma le quitte aussitôt pour rejoindre la société viennoise.

Oscar va, tel Orphée redescendre aux enfers chercher son rêve ; et l’enfer en 1914, c’est la guerre.

III. L’homme et le travail de deuil :

Oscar Kokoschka s’engage dans la guerre de 14. Il se porte volontaire dans les missions les plus périlleuses et s’en sort brièvement blessé. En voulant inconsciemment mourir, Oscar s’est-il inconsciemment sauvé ? S. Freud disait que l’inconscient ne conçoit pas sa propre mort. La croyance à la mort ne trouve donc aucun point d’appui dans nos instincts.

Kokoschka apprend sur son lit d’hôpital qu’Alma s’est remariée avec Gropius mais aussi qu’elle a pris tous les dessins qu’il a laissés dans son atelier.

Il n’a pas réussit à oublier Alma. Il va vivre alors une longue phase de régression et de dépression, cherchant un traitement qu’aucun médecin n’est en mesure de lui fournir. Il sera sauvé, au bord du suicide, par une jeune religieuse. Il cherche alors secours au près de la religion, sans grand succès.

Il décide en 1918 (4 ans après la rupture) de mettre « de l’ordre dans l’affaire A. Mahler, afin de ne pas être victime de la boite de Pandore ». Puisqu’Alma est partie, il va donc la remplacer par une poupée. A défaut de posséder Alma, il va posséder son image pour en jouir complètement. Il va s’adresser à une couturière (Hermine Moos) pour donner vie à cette poupée. Il lui écrit régulièrement pour

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